Un retour temporaire du contrôle des frontières en France

Ce mois-ci, la France a surpris la communauté européenne en rétablissant le contrôle à toutes ses frontières terrestres, impactant ainsi les déplacements vers et depuis les pays voisins. Cette décision concerne également les contrôles sur les vols, une réponse à la montée notable de la criminalité transfrontalière et des menaces sécuritaires.

Désormais, les voyageurs arrivant de Belgique, d’Allemagne, d’Italie, du Luxembourg, d’Espagne et de Suisse devront présenter leur passeport et justifier les raisons de leur visite en France. Depuis 1995, les pays signataires de l’accord de Schengen avaient largement supprimé les contrôles de passeport entre 29 États, facilitant ainsi la libre circulation, mais provoquant aussi des inquiétudes sécuritaires croissantes ces dernières années.

Conformément aux règles de l’accord de Schengen, cette décision française est temporaire, valable jusqu’au 30 avril 2025. Toutefois, comme d’autres membres de l’accord, la France conserve le droit de renouveler ces mesures si elle le juge nécessaire. Cela a déjà été le cas au Danemark, qui informe la Commission européenne de telles mesures tous les six mois depuis plusieurs années. Un renouvellement systématique de ces contrôles par la France pourrait ainsi ébranler l’équilibre de l’espace Schengen.

Suede

Des pays voisins prennent également des mesures similaires

En septembre dernier, l’Allemagne a renforcé ses contrôles frontaliers pour une durée limitée, en réaction à une recrudescence d’attaques terroristes. L’Autriche, l’Italie, la Suède, les Pays-Bas et la Norvège ont également mis en place des restrictions similaires, invoquant des préoccupations liées à la migration illégale, au terrorisme ou aux conflits internationaux, notamment la guerre en Ukraine et les tensions au Moyen-Orient.

Ces décisions affectent les frontières terrestres, aériennes et maritimes, entraînant des contrôles approfondis des documents et des véhicules. Par exemple, l’Autriche prolonge ses contrôles jusqu’en mai 2025, tandis que l’Italie devrait renouveler les restrictions en décembre 2024. La Norvège, quant à elle, cite des menaces contre ses infrastructures énergétiques et les activités de renseignement russe comme raisons principales.

Conséquences pour les voyageurs

Les touristes en Europe doivent désormais se préparer à des contrôles accrus, en particulier lors de déplacements terrestres en bus ou en train. Il est indispensable de respecter la règle des 90 jours de séjour maximum dans l’espace Schengen. Les contrevenants risquent des sanctions sévères, notamment des amendes, une expulsion immédiate ou une interdiction de retour.

Les voyageurs doivent également s’attendre à des retards aux frontières, en raison de vérifications approfondies des passeports et des véhicules. Il est donc conseillé de prévoir des documents prouvant le statut de touriste et les plans de retour dans leur pays d’origine.

Cette évolution marque un tournant pour l’espace Schengen, où la libre circulation est remise en question par la montée des menaces sécuritaires et des défis géopolitiques.