Plus de 60 ans se sont écoulés depuis cette affaire grave qui a entaché l’histoire du pays, et qui a laissé des cicatrices profondes parmi des dizaines de familles. Pour la Journée de sensibilisation de cette affaire des enlèvements des enfants Yéménites, quatre mères face à la caméra, expliquent comment leurs enfants ont été enlevés quelques heures après la naissance et la grande crise qui a accompagné le reste de leur vie dans l’ombre d’un traumatisme grave.
Lorsque Selma est arrivée à l’hôpital, on lui a laissé voir l’enfant et aussi l’allaiter mais quand elle voulu rentrer à la maison avec son fils et lui faire la circoncision, on lui a refusé, affirmant que le bébé n’était pas à elle. «Je leur ai dit que je ne bougeais pas d’ici sans mon enfant, mon enfant d’abord», Selma a tenté de convaincre le personnel de l’hôpital entre l’hébreu et l’arabe, mais rien n’y fit.
Mais quand elle est tombée enceinte pour la deuxième fois, l’histoire s’est terminée aussi tragiquement. Après avoir donné naissance à un petit garçon dans la chambre d’hôpital, le personnel médical a pris le bébé immédiatement. «Je voulais l’allaiter et il ne m’ont pas laissé», dit-elle. «On m’a dit que je ne me sentais pas bien et que je n’avais pas de lait».
Salma a dit qu’elle est restée à l’hôpital pendant trois jours, exigeant de voir son fils nouveau-né. Plus de trois mois à compter de la date de naissance, la famille a continué à appeler l’hôpital pour savoir ce qui est arrivé au bébé. «Quand nous sommes arrivés à l’hôpital, on nous a dit qu’il était mort», dit Salma. « Ils nous ont dit qu’ils l’ont enterré, mais ce que nous avons vu dans ce cimetière, ne fut que des pierres et rien d’autre ».
Judith Joseph a donné naissance à son fils Raphaël, il y a 70 ans et elle attend toujours qu’un jour il frappe à sa porte. Elle raconte comment elle l’a vu pour la dernière fois à l’hôpital quand elle a entendu sa voix. Elle se souvient que Raphaël était en bonne santé apparente.
Un jour plus tard, elle a été informée par l’hôpital que l’enfant était mort. Elle n’a jamais vu de tombe ou de certificat de décès comme de nombreuses mères.
Ces témoignages font partie de 150 autres témoignages dans cette affaire sombre. L’enlèvement des enfants Yéménites, reste un sujet archivé et non accessible au public.
L’objectif principal de la documentation est destiné à faire la lumière sur les éléments de preuves, jusqu’à présent réduits au silence, afin de reconnaître officiellement l’injustice qui a été faite contre ces familles.
Aujourd’hui (mardi), l’association a lancé son nouveau site Web, pour la journée des enfants yéménites. Des sites étrangers affirment que ces enfants ont été volés pendant les débuts de la création d’Israël, pour être vendus ou adoptés aux familles ashkénazes qui avaient été disséminées dans les camps de la Shoah.
De telles informations n’ont jamais été confirmées par le gouvernement mais aujourd’hui les médias israéliens ont voulu rappeler cette affaire afin de retrouver les responsables de ces enlèvements.