À l’aéroport de Prague, deux Israéliennes ultra-orthodoxes arrêtées avec des valises remplies de drogue

L’aéroport international de Prague a été le théâtre, dimanche dernier, d’une arrestation qui a suscité stupeur et embarras au sein de la communauté israélienne. Deux jeunes femmes israéliennes âgées de 22 et 24 ans, originaires du centre du pays et issues de la communauté ultra-orthodoxe, ont été placées en détention par les autorités tchèques. Elles sont soupçonnées d’avoir tenté d’introduire sur le territoire une quantité exceptionnelle de kat, une plante classée comme drogue en Europe.

Lors du contrôle des bagages, les agents des douanes et de la police locale ont découvert dans les valises des deux passagères un total de 96 kilogrammes de kat frais, soit 48 kilos par personne. Un volume inhabituel, même pour des affaires de contrebande, et dont la valeur marchande est estimée à plusieurs dizaines de milliers d’euros. La saisie a immédiatement déclenché l’ouverture d’une enquête pénale pour trafic de stupéfiants.

Selon les premiers éléments de l’enquête, les deux jeunes femmes ne seraient pas les cerveaux de l’opération. Les forces de l’ordre privilégient la thèse de « mules », c’est-à-dire de courriers utilisés par une organisation criminelle structurée. D’après la police tchèque, elles auraient été recrutées par un trafiquant israélien de kat déjà connu des services de sécurité, et envoyées à Prague afin de remettre la marchandise à des intermédiaires locaux.

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L’enquête a également révélé que l’une des deux suspectes était déjà connue des autorités européennes. Elle aurait été impliquée par le passé dans une tentative de contrebande de kat vers Francfort, en Allemagne. À la suite de cette affaire, elle avait été arrêtée à l’aéroport puis interdite d’entrée sur le territoire allemand après la clôture de l’enquête. Cet élément renforce les soupçons des enquêteurs quant à l’existence d’un réseau bien organisé opérant à l’échelle internationale.

Les forces de l’ordre tchèques soulignent que le principal public consommateur de kat à Prague est constitué de migrants originaires d’Afrique de l’Est, où cette plante est traditionnellement mâchée pour ses effets stimulants. Le chargement saisi a été transmis à un laboratoire spécialisé afin de confirmer officiellement sa nature et sa composition. Toutefois, en raison de la période des fêtes de Noël et de fin d’année, les résultats définitifs de l’expertise pourraient être retardés.

Le contraste juridique entre Israël et l’Europe est au cœur de cette affaire. En Israël, la consommation et la détention de kat à l’état naturel sont légales et considérées comme une pratique culturelle au sein de certaines communautés. En revanche, dans la majorité des pays européens, le kat est classé comme substance narcotique dangereuse. Son importation est assimilée à un crime grave, passible de lourdes peines de prison, y compris pour les simples transporteurs.

Ce dossier n’est pas un cas isolé. Les autorités européennes et israéliennes ont recensé au moins une dizaine d’incidents similaires ces dernières années, notamment à Londres, Prague et en Bulgarie. Dans plusieurs de ces affaires, les personnes interpellées étaient de jeunes hommes ou femmes issus de familles religieuses, parfois sans réelle expérience du monde extérieur ou des systèmes judiciaires étrangers.

Selon l’avocat représentant les deux jeunes femmes, les réseaux criminels exploiteraient sciemment la vulnérabilité sociale et économique de jeunes issus de milieux protégés. Il affirme que ces recruteurs leur font croire que le transport de kat est légal en Europe ou, à tout le moins, sans conséquences sérieuses. Certains leur auraient même assuré qu’en cas de problème, une aide communautaire, voire religieuse, interviendrait pour les sortir d’affaire.

La défense a indiqué qu’elle chercherait à obtenir une expulsion vers Israël plutôt qu’une incarcération prolongée dans une prison tchèque. Toutefois, cette option dépendra de la qualification juridique définitive des faits et de l’issue de l’expertise de laboratoire. Les autorités tchèques n’ont, pour l’instant, donné aucune indication sur leur disposition à accepter une telle solution.

Cette affaire met une nouvelle fois en lumière les risques considérables liés à la méconnaissance des législations étrangères, ainsi que la capacité des réseaux criminels à exploiter les zones grises culturelles et juridiques. Pour les observateurs, elle constitue également un signal d’alarme à destination des familles et des responsables communautaires, appelés à sensibiliser les jeunes aux dangers bien réels de ce type de « missions » prétendument sans risque.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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