De retour à la Maison-Blanche depuis janvier, Donald Trump a fait un show à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU. Pendant 56 minutes, il a mêlé anecdotes techniques et charges violentes contre ses adversaires : Israël présenté comme victime d’un « chantage au terrorisme » palestinien, le Hamas accusé de « tenir en otages le monde », l’ONU taxée d’inefficacité et le maire de Londres Sadiq Khan qualifié de « désastre ». En toile de fond : une rhétorique populiste destinée à galvaniser ses soutiens, au prix d’une fracture avec l’Europe et le monde musulman.
Un discours émaillé de coups d’éclat
Trump a débuté en se moquant d’un téléprompteur en panne et d’un escalator bloqué, provoquant des rires dans la salle. Mais très vite, le ton est monté. Il a attaqué de front l’ONU, accusée de n’être « qu’un forum de mots creux ». « J’ai dû résoudre sept conflits que l’ONU n’a jamais su régler », a-t-il martelé (AP, Reuters).
Hamas et Israël au cœur du discours
« Ceux qui veulent la paix doivent s’unir autour d’un seul message : libérez tous les otages, maintenant », a insisté le président américain, sous les applaudissements. Trump a dénoncé la vague de reconnaissances d’un État palestinien comme « une capitulation face aux infidèles du Hamas », reprenant son image favorite d’un Occident en danger s’il cède au terrorisme.
Il a affirmé que « sur 48 otages encore détenus à Gaza, 38 sont morts », rejetant toute idée d’accords partiels. Pour Israël, ces propos sont un signal clair : Washington, sous Trump, restera intraitable vis-à-vis du Hamas et de ses soutiens régionaux.
La charge contre l’immigration et Londres
Trump a ensuite visé l’Europe, accusée de se laisser « envahir par des migrants illégaux », allant jusqu’à déclarer : « Vos pays vont droit en enfer si vous continuez ». Il a ciblé personnellement le maire de Londres, Sadiq Khan, l’accusant de vouloir « appliquer la charia ». Khan, en retour, l’a qualifié de « raciste, sexiste, misogyne et islamophobe », rappelant que Londres « est la première ville mondiale pour la culture et l’investissement » (The Guardian).
Climat : « la plus grande arnaque de l’histoire »
Fidèle à sa ligne, Trump a balayé le consensus scientifique sur le réchauffement climatique, parlant de « la plus grande fraude jamais inventée ». Il a dénoncé la « supercherie verte » qui, selon lui, « ruine l’Europe », citant la hausse des prix de l’électricité et la multiplication des morts lors des vagues de chaleur. Là encore, ses propos ont suscité un tollé, mais ils s’adressent directement à son électorat : ouvriers, agriculteurs, classes populaires qui voient dans les politiques écologiques une menace pour leur emploi.
Analyse : un message pro-israélien et anti-multilatéral
Le cœur du discours reste limpide : le Hamas est désigné comme ennemi central, l’ONU comme institution inutile, et Israël comme allié légitime face à la barbarie terroriste. En liant la libération des otages à une dénonciation de la « capitulation occidentale », Trump place la défense d’Israël au centre de sa stratégie diplomatique.
Mais cette posture s’accompagne d’un isolement croissant : critiques européennes, indignation britannique, colère des pays arabes modérés. L’ancien président cherche à imposer sa vision d’un monde binaire, où la force et la dissuasion remplacent la diplomatie.
Chute : le show Trump, entre provocation et avertissement
Trump a une nouvelle fois transformé une tribune internationale en spectacle personnel. Mais derrière les outrances, un message clair : l’Amérique sous son mandat continuera de soutenir Israël sans concession et de rejeter toute reconnaissance de la Palestine dictée par le terrorisme. Pour Jérusalem, ce discours est une garantie. Pour l’Europe, un casse-tête. Pour l’ONU, une humiliation.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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