Alors que l’annonce de l’accord de libération des otages est imminente et que Donald Trump s’apprête à proclamer officiellement la trêve entre Israël et le Hamas, les familles israéliennes vivent l’attente comme une apnée. Entre foi, douleur et peur de la désillusion, leurs messages sur les réseaux sociaux résument la tension d’un pays suspendu à une seule question : reviendront-ils enfin ?
« Impossible de respirer »
Sur le réseau X (ancien Twitter), Yotam Cohen, frère du soldat Nimrod Cohen, retenu en captivité à Gaza depuis 734 jours, a simplement écrit :
« Impossible de respirer. »
Quelques minutes plus tard, il a ajouté un seul mot :
« À un souffle. » (כפסע)
Une phrase courte, coupante comme une prière silencieuse. Elle a immédiatement été reprise par des centaines d’utilisateurs israéliens, symbole d’un espoir fragile, à la limite de l’asphyxie émotionnelle.
« Que sont beaux sur les montagnes les pas du messager de paix »
Dans une story Instagram devenue virale, Ditsa Or, la mère d’Avinatan Or, un jeune otage enlevé le 7 octobre 2023 lors du massacre du Néguev occidental, a cité le prophète Isaïe :
« Qu’ils sont beaux sur les montagnes les pas du messager qui annonce la paix, qui porte la bonne nouvelle, qui proclame la délivrance. »
Ces versets bibliques résonnent comme un cri de foi et d’espérance dans un Israël épuisé par deux ans d’attente et de douleur. La mère, qui n’a reçu aucun signe de vie de son fils depuis 2023, a choisi d’exprimer la prière plutôt que la colère, au moment même où les négociations aboutissent.
« Je ne dors pas, je ne respire pas »
Autre message bouleversant, celui de Hen Avigdori, dont la femme et la fille avaient été libérées lors de la première vague d’échanges en novembre 2023. Dans un nouveau message posté dans la nuit, il écrit simplement :
« Je ne dors pas, je ne respire pas. »
Ce témoignage, partagé plus de 10 000 fois, résume la sidération collective d’un peuple suspendu à chaque tweet, chaque communiqué, chaque rumeur venue du Caire ou de Washington.
L’attente avant la délivrance
À quelques heures de l’heure prévue pour l’entrée en vigueur du cessez-le-feu à midi, Israël vit dans un silence fébrile. Dans les hôpitaux, les équipes médicales sont prêtes à accueillir les rescapés. Dans les foyers, les sacs sont préparés, les lits faits, les vêtements pliés.
Mais nul ne veut se réjouir trop tôt. Comme l’a confié hier Tsvika Mor, père de l’otage Eitan Mor :
« Tant que ce n’est pas arrivé, ce n’est pas arrivé. »
Ces mots résonnent encore ce matin dans les cœurs israéliens, entre la foi et la peur d’une nouvelle désillusion.
Une émotion nationale avant l’annonce de Trump
Selon les dernières informations diffusées par Reuters et Sky News Arabia, Donald Trump doit s’exprimer à 17h heure d’Israël, pour confirmer officiellement la signature de l’accord et la libération des 20 premiers otages vivants.
À Jérusalem, les médias israéliens ont suspendu leurs programmes pour retransmettre la déclaration en direct. Dans les villes du sud, sirènes et prières se mêlent dans une atmosphère d’attente quasi mystique.
Sur la Place des Otages à Tel-Aviv, des centaines de familles se tiennent côte à côte, les mains jointes, les yeux vers l’écran géant. Beaucoup récitent des psaumes, d’autres chantent doucement Hatikva.
Entre foi et désillusion
Les familles savent que ce moment, s’il advient, ne signifiera pas la fin du combat. Le Hamas retient encore des dizaines de captifs, certains peut-être morts, d’autres introuvables.
Mais l’espoir renaît, après 734 jours d’angoisse et de cauchemars.
L’image d’une mère citant Isaïe et d’un frère écrivant « Je ne respire pas » illustre le contraste brutal d’un pays qui prie et se bat tout à la fois. Israël retient son souffle avant la délivrance.
Et Ă midi, peut-ĂŞtre, le pays entier pourra enfin respirer Ă nouveau.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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