Lors d’une interview sur la chaîne israélienne Channel 2, jeudi dernier, Mahmoud Abbas, a menacé Israël de « chaos » dans le cas où cesserait la collaboration sécuritaire entre ses forces et celles de l’état hébreu.
« Si nous abandonnons la coordination sécuritaire, il y aura le chaos avec, partout, des militants armés de fusils et des attentats », a déclaré Abbas tout en ajoutant qu’une « intifada sanglante » ne manquerait pas d’éclater si tel était le cas.
Le locataire de la Muqata’ en a profité pour sonner l’alarme concernant la situation précaire de l’autorité palestinienne dont il a affirmé quelle était « au bord de l’effondrement ».
« Nos forces de sécurité sont allées dans les écoles pour fouiller les sacs des élèves et vérifier s’ils avaient des couteaux.
Ne savez-vous pas cela ? », a-t-il dit. « Dans l’une d’entre elles, nous avons recensé quelque 70 garçons et filles qui en possédaient. Nous les avons confisqués et nous leur avons dit que
« …c’était une erreur… qu’il ne fallait pas tuer, ni se faire tuer… qu’il fallait vivre comme de l’autre côté ».
Malgré le blocage des pourparlers, sous la houlette des Etats-Unis, voilà deux ans, par l’administration d’Abbas et celle d’Israël, les négociations entreprises ont abouti à une collaboration entre les deux forces pour assurer la sécurité en Judée-Samarie.
Tout en faisant clairement porter l’échec d’une collaboration avec Netanyahu, Abbas a affirmé qu’il était prêt « comme (il le lui avait) suggéré » (en anglais) , « à rencontrer le Premier Ministre israélien à tout moment ». Mis en demeure, celui-ci s’est déclaré, quant à lui, disposé à reprendre les discussions en vue de renouveler cet accord sécuritaire, seul susceptible d’éviter la violence en Israël. Pour l’heure c’est le statu quo qui est de règle.
Si l’Autorité palestinienne exerce une autonomie limitée en Judée-Samarie et à Jérusalem-Est en vertu des accords de paix de 1993, les opérations librement menées par les forces israéliennes dans les zones de l’AP, accroissent les tensions entre les deux parties ; elles saperaient la crédibilité d’Abbas. Pour la retrouver, il s’est dit prêt à prendre des mesures contre des Palestiniens si le renseignement israélien estimait qu’il y avait une menace.
« S’il (Netanyahu) reconnaît ma responsabilité pleine et entière, s’il veut s’asseoir autour de la table pour parler de (la) solution à deux Etats à laquelle il croit, alors, cela nous redonnerait espoir et personne n’osera poignarder ou tirer », a déclaré Abbas.
« Essayons cette solution » a-t-il fini par dire à Ilana Dayan, la journaliste chargée de l’interviewer.