La fumĂ©e blanche sortie des salles du Caire a marquĂ© la conclusion du premier volet de lâaccord entre IsraĂ«l et le Hamas, sous mĂ©diation amĂ©ricaine, Ă©gyptienne et qatarie. AprĂšs des semaines de tractations, de fuites et de pressions diplomatiques, un compromis a Ă©tĂ© trouvĂ© : la libĂ©ration de tous les otages israĂ©liens, vivants ou morts, contre celle de prisonniers palestiniens, y compris des terroristes de haut rang, assortie dâun retrait partiel des forces israĂ©liennes et du lancement dâun cessez-le-feu graduel. Lâaccord, approuvĂ© par le gouvernement israĂ©lien, doit entrer en vigueur dans les 72 heures. DerriĂšre ces lignes prudentes se cache un Ă©quilibre explosif : lâenjeu humanitaire se mĂȘle aux calculs militaires, et chaque clause, floue ou diffĂ©rĂ©e, peut devenir une bombe Ă retardement. IsraĂ«l sâengage Ă vĂ©rifier chaque Ă©tape et Ă maintenir un contrĂŽle sĂ©curitaire autour des zones civiles Ă©vacuĂ©es. Le Hamas, de son cĂŽtĂ©, rĂ©clame une libertĂ© de circulation pour transfĂ©rer les otages â une exigence que Tsahal juge inacceptable sans supervision.
Lâaccord, qualifiĂ© de « premiĂšre Ă©tape vers un processus plus large », reste couvert dâambiguĂŻtĂ©s. Les observateurs diplomatiques Ă©voquent un test grandeur nature pour la dissuasion israĂ©lienne. En interne, la tension est palpable : la droite nationaliste dĂ©nonce « une capitulation » face Ă un ennemi qui reste armĂ© et retranchĂ© Ă Gaza, tandis que le centre et une partie de la gauche saluent « une victoire humanitaire » arrachĂ©e aprĂšs un an de guerre. Le Forum Tikva, qui regroupe plusieurs familles dâotages, a rĂ©agi avec gravitĂ© : « Nous comprenons le prix que la sociĂ©tĂ© israĂ©lienne devra payer, mais lâĂtat dâIsraĂ«l doit tout faire pour empĂȘcher de futures prises dâotages ». Une dĂ©claration qui rĂ©sume la complexitĂ© du moment : compassion pour les captifs, mais conscience du danger dâun prĂ©cĂ©dent stratĂ©gique. Le dispositif de mise en Ćuvre sera supervisĂ© par une mission conjointe amĂ©ricano-Ă©gyptienne, assistĂ©e par le CICR, afin dâassurer la transparence du processus de libĂ©ration et dâĂ©viter toute violation du cessez-le-feu.
Sur le terrain, le danger reste omniprĂ©sent. La moindre erreur dâinterprĂ©tation ou un tir isolĂ© pourrait raviver la guerre. Les services de renseignement israĂ©liens redoutent que le Hamas, Ă lâabri de la trĂȘve, exploite la pause pour reconstituer ses forces, reconstruire ses tunnels et relancer la production dâarmes. Le gouvernement de Netanyahou, tout en acceptant la mĂ©diation de Trump et du Caire, maintient un ton ferme : « IsraĂ«l garde la libertĂ© dâaction pour rĂ©pondre Ă toute violation ». Dans les coulisses, Washington pousse pour une stabilitĂ© minimale, espĂ©rant transformer cette trĂȘve en base pour un dialogue plus durable. Mais la rĂ©alitĂ© du Proche-Orient rappelle une constante : chaque « cessez-le-feu » est un sursis, pas une paix. Les diplomates eux-mĂȘmes parlent dâune « pause tactique » plutĂŽt que dâun accord historique.
Au-delĂ des calculs politiques, cet accord soulĂšve une question existentielle pour IsraĂ«l : comment concilier la protection de ses citoyens et le devoir moral de ramener ses otages sans affaiblir sa position face au terrorisme ? LâĂtat hĂ©breu, qui a bĂąti sa doctrine de dĂ©fense sur la dissuasion absolue, se trouve confrontĂ© Ă un dilemme redoutable. Chaque otage libĂ©rĂ© est une victoire humaine, mais chaque prisonnier relĂąchĂ© rappelle le risque dâun futur attentat. Dans ce climat chargĂ© dâĂ©motion, la sociĂ©tĂ© israĂ©lienne affiche une unitĂ© rare : ramener tous les otages, quoi quâil en coĂ»te. Mais une unitĂ© ne suffit pas Ă garantir la sĂ©curitĂ©. Dans les semaines Ă venir, IsraĂ«l devra prouver quâil peut Ă la fois sauver ses enfants et prĂ©server sa force. Car dans cette rĂ©gion oĂč les trĂȘves se comptent en jours et les guerres en dĂ©cennies, la paix ne sâoffre pas â elle se conquiert.
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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