C’est une accusation qui aurait pu faire l’effet d’une bombe – si elle n’avait pas été immédiatement et fermement réfutée. Miri Regev, ministre israélienne du Transport et ancienne porte-parole de Tsahal, s’est retrouvée sous les feux de la rampe cette semaine après qu’un média a évoqué une prétendue approbation de sa part concernant l’armement de milices à Gaza via des accords logistiques.
Une accusation grave, qui aurait pu entacher sa réputation et nourrir les discours complotistes. Mais Regev n’a pas tardé à réagir. Avec fermeté, elle a démenti catégoriquement toute implication et a annoncé qu’elle allait demander une vérification complète auprès du cabinet de sécurité.
Derrière cette affaire se cache bien plus qu’un simple malentendu : un révélateur des tensions politiques internes, des manipulations médiatiques, et des efforts constants pour déstabiliser les responsables de droite.
L’origine de l’accusation
Tout part d’un document non authentifié, relayé sur les réseaux sociaux et par un site d’information marginal, qui prétendait que Miri Regev aurait validé “des protocoles d’assistance logistique” à des entités civiles dans la bande de Gaza – lesquelles seraient, selon ce document, en réalité des milices liées au Hamas.
Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile :
https://infos-israel.news/soutenez-infos-israel-news/
Le document, truffé d’erreurs de forme et sans signature officielle, a pourtant été repris par plusieurs comptes anonymes sur X (anciennement Twitter), certains accusant Regev de “collusion” avec les ennemis d’Israël.
Une accusation grotesque pour ceux qui connaissent le parcours de l’ancienne brigadière de Tsahal, connue pour ses prises de position nationalistes assumées et sa fidélité à la ligne dure du gouvernement.
Une réaction immédiate
Regev n’a pas laissé l’affaire s’envenimer. En conférence de presse, elle a déclaré :
« Je n’ai jamais, à aucun moment, signé ou soutenu un quelconque transfert d’armes ou de ressources vers Gaza. C’est un faux grossier, et je demanderai au cabinet de vérifier d’où provient cette rumeur. »
Et d’ajouter avec sa verve habituelle :
« Ceux qui propagent ce genre de mensonges veulent diviser Israël de l’intérieur. Ils jouent le jeu du Hamas. »
Une mise au point claire, qui a eu le mérite de replacer les faits dans leur contexte.
Une stratégie de déstabilisation ?
Certains analystes y voient une tentative délibérée de nuire à une figure forte du gouvernement, notamment en cette période de tensions politiques. Miri Regev, souvent au cœur des polémiques, incarne une droite sans complexe, attachée à la souveraineté, à l’identité juive, et à la sécurité nationale.
L’attaquer sur le terrain de la trahison ou de la duplicité revient à remettre en question la loyauté même du camp national. Une manœuvre politique ? Probablement. Car aucune source officielle, aucun organe de l’État n’a confirmé l’existence du moindre document de ce type.
Le cabinet appelé à réagir
Dans la foulée, Regev a exigé une clarification publique du cabinet de sécurité. Elle a demandé à ce que tous les documents logistiques liés à Gaza fassent l’objet d’un audit, non pas parce qu’elle se sent coupable – mais pour rétablir la vérité.
C’est une manière habile de transformer une attaque en acte de transparence, tout en prenant à revers les calomniateurs.
Car Regev sait une chose : la meilleure défense, c’est la clarté. Et dans un climat où les accusations infondées peuvent ruiner des carrières, la transparence devient une arme politique.
Gaza, un terrain glissant
Depuis des années, la gestion des ressources à destination de Gaza est un casse-tête sécuritaire pour Israël. D’un côté, l’État veut éviter une crise humanitaire qui pourrait renforcer le Hamas. De l’autre, chaque entrée de matériel peut être détournée à des fins militaires.
Les ministères, y compris celui des Transports, sont parfois impliqués dans des chaînes logistiques complexes pour coordonner les passages humanitaires. Mais aucune de ces procédures ne permet un transfert d’armement.
Le simple fait qu’une telle rumeur puisse circuler montre à quel point le climat est délétère, et les esprits échauffés.
Une instrumentalisation médiatique ?
Ce n’est pas la première fois que des figures de droite sont ciblées par des campagnes de désinformation. Regev, Ben Gvir, Smotrich, et même Netanyahu ont tous été victimes de fake news savamment diffusées à l’approche de crises politiques ou de sessions parlementaires clés.
Le mécanisme est souvent le même : un faux document, un relais anonyme, une amplification médiatique, puis une pression sur l’opinion publique.
Mais à chaque fois, la vérité finit par éclater. Et les initiateurs de ces campagnes restent dans l’ombre.
Un soutien populaire intact
Malgré l’attaque, Miri Regev conserve un fort capital de sympathie dans son électorat. Pour ses partisans, cette affaire ne fait que renforcer son image de femme politique combative, prête à affronter les calomnies et à tenir bon.
Sur les réseaux sociaux, les messages de soutien se sont multipliés.
« On te connaît, Miri, ils ne t’auront pas »,
« Ils veulent salir ceux qui protègent Israël »
« Continue à te battre pour nous ! »
Des mots qui résonnent fortement dans un Israël fatigué des manipulations politiques.
Une leçon pour la classe politique
Cette affaire devrait servir de leçon à l’ensemble du système politique israélien. Elle prouve une fois encore que l’ère de la désinformation n’épargne personne – et que seul un attachement rigoureux à la vérité peut éviter la déstabilisation.
Regev, en exigeant une enquête immédiate, donne l’exemple. Elle n’attend pas que le mensonge pourrisse en silence – elle l’affronte.
Une affaire close, mais des tensions ouvertes
L’affaire semble désormais close. Aucun élément n’a corroboré les accusations. Le cabinet devrait publier un rapport interne prochainement, confirmant l’absence de tout acte fautif.
Mais au-delà de ce cas précis, le climat politique israélien reste explosif. Et cette tentative de salir une ministre en activité démontre que la guerre de l’information fait rage, autant que celle des roquettes.