La police de Tel-Aviv a demandé ce matin (lundi) de prolonger de huit jours la détention provisoire de Imad al-Din Drag’mh pour le viol à motivation raciste sur une jeune handicapée de 20 ans de Tel Aviv selon la juge Ronit Katz Poznanski à la Cour de magistrat.
La demande est en contradiction avec les déclarations du porte-parole de la police qui a affirmé hier que la question du racisme et du nationalisme sont deux raisons qui ont été abandonnées dans l’enquête. L’affaire a été transférée aux enquêteurs de l’équipe d’enquête spéciale :
« Ceci est une équipe spécialisée dans le crime grave, y compris les cas d’assassinat et de violence particulièrement graves. Le personnel a beaucoup de ressources et d’expertise », a déclaré une source à Tel-Aviv. Cependant, en raison de l’état de la jeune femme qui souffre d’un handicap, il est impossible de confronter sa version à celle des suspects.
Dans le même temps, le tribunal étudie la situation d’un mineur en détention provisoire, un suspect de 17 ans qui a participé au viol.
Au cours de son audition, le suspect adulte a fait appel de sa détention. Il a été interrogé hier et a changé sa version des faits ; il prétend maintenant qu’il connaissait depuis peu cette jeune femme et qu’il avait eu des relations sexuelles consenties et ce, contrairement à sa version précédente selon laquelle il ne la connaissait pas et n´avait eu aucune relation sexuelle avec elle.
L’attaque de la jeune femme au sud de Tel-Aviv a été enregistrée par vidéo dans laquelle on voit ses agresseurs cracher sur elle et crier des propos racistes. La police, qui a voulu rester discrète pendant dix jours de peur d’enflammer des affrontements entre Arabes et Juifs, est toujours en quête d’un troisième suspect, un citoyen arabe israélien dont l’identité reste inconnue.
Hier, la police a supprimé le motif nationaliste dans cette affaire, mais aujourd’hui, il semble que ce motif ne soit plus totalement écarté.
Les deux résidents des territoires et en Israël avec des permis sont soupçonnés d’avoir crié pendant le viol à la jeune femme : «Tu es Juive et c’est ce que tu mérites ». La jeune femme de 20 ans était en visite chez une tante à Jaffa, mais celle-ci n’était pas chez elle, c’est là que les hommes en ont profité pour procéder à cette agression. A la fin de leur acte, ils auraient déféqué sur elle, et avant leur départ, ils l’auraient menacée elle et sa famille si jamais elle ne se taisait pas.
L’enquête suit son cours et, en cas d’attaque pour motifs racistes, des tensions intercommunautaires pourraient avoir lieu dans le pays. Ce qui est sûr est que cette jeune femme de 20 ans est aujourd’hui traumatisée quelle que soit la motivation de ses agresseurs.