Alors que la tempête judiciaire autour de l’ancienne procureure militaire Yifat Tomer-Yerushalmi ne faiblit pas, un commentateur de la chaîne 14 affirme qu’il existe une méthode pour restaurer les informations supprimées de son téléphone portable. Selon lui, Tsahal détient les outils nécessaires pour retracer chaque donnée effacée.
La crise qui secoue le système judiciaire israélien depuis la mise en détention de l’ancienne procureure militaire en chef, l’aloufa (général) Yifat Tomer-Yerushalmi, prend un nouveau tournant technologique.
Dans son émission sur la chaîne 14, le commentateur politique Yaakov Berdugo a révélé mardi soir que les données supprimées de son téléphone professionnel pourraient être intégralement récupérées grâce au système informatique interne de Tsahal.
« Le téléphone de la procureure était connecté au réseau MDM – Mobile Device Management – de l’armée », explique Berdugo.
« Cela signifie que chaque fichier, photo, message ou enregistrement est stocké sur les serveurs militaires. Si les autorités veulent savoir ce qu’elle a supprimé, elles peuvent le faire en quelques heures. »
Une récupération possible via les serveurs de Tsahal
Selon l’expert, le système MDM utilisé par l’armée permet une sauvegarde automatique et continue des appareils connectés.
« Même si un utilisateur efface des données localement, elles subsistent sur le cloud militaire. Avec l’autorisation adéquate, elles peuvent être restaurées », précise-t-il.
Berdugo laisse entendre qu’une partie du système judiciaire tenterait de freiner cette restauration, de peur que les résultats ne révèlent la véritable origine de la fuite du fameux “vidéo-gate” de Tsahal, diffusée illégalement à la télévision.
« Il n’y a aucune motivation réelle à effectuer la récupération. Peut-être parce que certains préfèrent ne pas savoir ce que contiennent ces fichiers », a-t-il insinué.
 Une affaire explosive qui ébranle l’appareil judiciaire
La fuite d’une vidéo interne de Tsahal, qui aurait été transmise depuis le bureau de la procureure militaire, a déclenché une série d’enquêtes, d’arrestations et même une tentative de suicide présumée de la principale intéressée.
Tomer-Yerushalmi, mise en examen pour divulgation d’informations officielles, obstruction à la justice et abus d’autorité, continue de nier toute intention criminelle.
Ses avocats affirment qu’elle est victime d’une chasse aux sorcières politique, tandis que l’opinion publique reste divisée entre compassion et colère.
 Le rôle du juge militaire et la demande de transparence
Berdugo a également interpellé le juge militaire Asher Kula, chargé de superviser le dossier :
« J’espère que le juge a la motivation nécessaire pour aller jusqu’au bout. Le public mérite de savoir qui a autorisé, qui a diffusé, et surtout, pourquoi. »
Son appel résonne dans un contexte de méfiance généralisée envers le système judiciaire, souvent accusé par la droite israélienne de partialité et d’impunité institutionnelle.
Cette affaire, plus qu’une simple fuite, symbolise pour beaucoup la bataille pour la confiance du public envers la justice et l’armée.
Entre secret militaire et exigence de vérité
Si l’armée confirme l’existence d’une sauvegarde automatique des appareils connectés à son réseau, l’accès à ces données nécessitera l’accord des autorités judiciaires militaires — un processus complexe soumis à des règles de sécurité strictes.
Mais pour de nombreux observateurs, la vérité technique pourrait devenir la clé de la vérité politique.
Si les données effacées sont restaurées, elles pourraient soit disculper totalement l’ancienne procureure, soit au contraire révéler un scandale d’ampleur inédite au sein du parquet militaire.
“Le public israélien n’a pas seulement besoin d’une enquête, il a besoin de la vérité. L’honneur de Tsahal dépend de la transparence de ceux qui le dirigent.”
— Yaakov Berdugo, Channel 14
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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