En vacances sur une plage de rêve, Noa Barsheshet s’attendait à des moments d’insouciance. Elle s’est retrouvée à courir pour sauver sa vie, traquée par des hommes armés de matraques et de briques, uniquement parce qu’elle était israélienne. Ce témoignage, livré sur i24NEWS, illustre de manière brutale la propagation inquiétante de l’antisémitisme à l’étranger, bien au-delà des frontières européennes où il est déjà endémique.
La scène s’est déroulée dans une station balnéaire du Sri Lanka, au cours d’une fête où Noa et ses amis israéliens profitaient de la soirée. Très vite, un groupe d’hommes s’est approché et les a interpellés en hébreu et en arabe. « Dès la première seconde, on a compris qu’ils avaient un problème avec nous parce que nous étions israéliens », raconte la jeune femme. Quelques minutes plus tard, ces individus sont revenus à moto, casqués, armés de bâtons et de matraques. Ils ont frappé violemment les jeunes hommes du groupe, tout en proférant des insultes antisémites et en criant qu’« Allah avait raison ».
La violence a culminé lorsque les assaillants ont commencé à lancer des briques, forçant les Israéliens à fuir dans les rues. « On a couru en cherchant un endroit où se cacher. Des habitants nous ont finalement abrités dans un hôtel voisin », confie Noa. Pendant près d’une heure, ils sont restés tapis derrière un rideau, terrifiés à l’idée d’être retrouvés, jusqu’à l’arrivée de la police. Les forces locales ont alors sécurisé la zone et procédé à des interpellations.
Cet épisode dramatique n’est pas un cas isolé. Depuis les massacres du 7 octobre perpétrés par le Hamas, de nombreux Israéliens en déplacement témoignent d’un climat d’hostilité croissante. Les voyages à l’étranger, jadis synonymes d’évasion et de découverte, deviennent des terrains d’insécurité où l’identité israélienne, voire simplement juive, suffit à déclencher la haine. Comme l’a déclaré Noa, désormais rentrée en Israël : « On a du mal à penser qu’on pourra encore faire confiance aux gens, alors que des Israéliens leur avaient fait confiance auparavant. »
La réaction de la communauté israélienne a été immédiate. Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes dénoncent le silence des grandes organisations internationales face à la multiplication des actes antisémites dans le monde. « C’est une alerte rouge, les Israéliens ne sont plus en sécurité nulle part », écrit un commentateur sur Infos-Israel.News. Des appels sont lancés pour que le ministère israélien des Affaires étrangères renforce ses mises en garde aux voyageurs et exige des garanties de protection des autorités locales.
Cette affaire soulève également des questions diplomatiques. Le Sri Lanka, pays à majorité bouddhiste et musulmane, attire chaque année des milliers de touristes israéliens. Ces violences risquent de peser sur l’image du pays et de fragiliser ses relations touristiques avec Israël. Déjà, certaines agences de voyage envisagent d’annuler des circuits, face à des familles inquiètes. À plus large échelle, l’épisode démontre que l’antisémitisme n’est plus seulement une menace européenne mais un phénomène global, alimenté par la propagande islamiste et la circulation rapide des discours de haine en ligne.
Les experts rappellent que les services de sécurité israéliens suivent de près ces dérives. « Depuis des mois, nous alertons sur la montée en puissance de menaces contre les Israéliens à l’étranger », explique un ancien responsable du Shin Bet. « Le Hamas et le Hezbollah cherchent à cibler nos citoyens hors du pays, par des relais idéologiques ou des attaques opportunistes. » Cette menace est prise au sérieux, d’autant plus que de nombreux Israéliens sont en voyage après leur service militaire ou dans le cadre de séjours prolongés en Asie et en Amérique latine.
À l’échelle internationale, ce drame rappelle d’autres précédents : des attaques contre des touristes israéliens en Turquie, des menaces en Amérique du Sud, ou encore les agressions répétées contre des communautés juives en Europe. À chaque fois, la rhétorique est la même : une haine décomplexée visant à punir des individus pour la seule raison de leur identité nationale ou religieuse. Cette logique s’inscrit dans le sillage d’une campagne de diabolisation d’Israël, que l’on retrouve au sein de certaines institutions internationales et qui contribue à légitimer la violence.
Au-delà de l’indignation, une question demeure : comment protéger efficacement les citoyens israéliens à l’étranger ? Certains plaident pour une diplomatie plus offensive, exigeant des pays partenaires qu’ils garantissent la sécurité des touristes israéliens. D’autres insistent sur la nécessité de renforcer les campagnes de sensibilisation, incitant les voyageurs à la vigilance et à la prudence.
En conclusion, l’agression subie par Noa Barsheshet et ses amis n’est pas un fait divers isolé mais un signal d’alarme. Elle met en lumière la vulnérabilité des Israéliens à l’étranger, exposés à une haine antisémite qui ignore les frontières et se nourrit du contexte géopolitique. Ce nouvel épisode rappelle une évidence brutale : la sécurité des Juifs et des Israéliens n’est jamais acquise, même à des milliers de kilomètres de Jérusalem. Et face à cette réalité, c’est la capacité d’Israël à protéger ses citoyens, où qu’ils se trouvent, qui sera jugée dans les années à venir.
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