Une révélation explosive a été faite cette semaine à la Knesset, ravivant de manière brutale le débat sur les défaillances du renseignement ayant précédé le massacre du 7 octobre. Le vice-ministre israélien Almog Cohen a affirmé publiquement qu’un agent du Shin Bet opérant dans la bande de Gaza avait transmis une alerte claire plusieurs heures avant l’attaque, mais que cette information n’aurait jamais été relayée aux échelons décisionnels.
Selon Almog Cohen, l’agent en question aurait signalé vers 3h30 du matin, dans la nuit précédant le massacre, une concentration inhabituelle de membres des forces Nukhba du Hamas à l’intérieur de mosquées de Gaza. Un élément jugé d’autant plus alarmant que, selon Cohen, la première prière du matin ne débute normalement qu’aux alentours de 5h15, ce qui excluait tout contexte religieux ordinaire et pointait vers une préparation opérationnelle.
Cette révélation, faite depuis la tribune de la Knesset lors d’un débat houleux sur la création d’une commission d’enquête politique, était jusqu’ici interdite de publication par la censure militaire. Pendant des mois, toute référence à l’existence, au rôle ou au signalement de cet agent avait été bloquée, en raison de la sensibilité extrême de son identité et de la nature de ses activités clandestines à Gaza.
Dans une attaque frontale, Almog Cohen a mis directement en cause l’ancien chef du Shin Bet, Ronen Bar. « Pourquoi personne ne nous a transmis cette information ? », a-t-il lancé à la tribune, ajoutant que le discours officiel affirmant qu’il n’existait aucun renseignement humain à Gaza cette nuit-là était, selon lui, trompeur. « Il y avait un agent sur le terrain à 3h30 du matin – mais cela, on ne l’a jamais dit aux citoyens israéliens », a-t-il accusé.
La déclaration a provoqué une onde de choc immédiate dans l’hémicycle, sous les yeux de familles endeuillées et de proches d’otages, présentes dans les tribunes. Elle relance de façon brutale la question centrale qui hante Israël depuis plus d’un an : qu’est-ce qui a été su, quand, et pourquoi l’alerte n’a-t-elle pas déclenché de réaction opérationnelle ?
Sur le plan juridique, la sortie de Cohen pose également un problème sensible. Bien qu’il bénéficie d’une immunité parlementaire, celle-ci n’est pas absolue. Comme l’a rappelé dans un courrier officiel le procureur adjoint de l’État, Alon Altman, l’immunité ne protège pas un élu contre une convocation à une enquête pénale lorsque subsiste un soupçon de divulgation d’informations sécuritaires classifiées. L’enquête peut alors déterminer si les propos relèvent réellement de l’exercice du mandat parlementaire ou constituent une infraction pénale.
Cette affaire intervient dans un climat déjà tendu, marqué par d’autres controverses similaires, notamment autour de la députée Tali Gottlieb, elle aussi soupçonnée d’avoir enfreint les règles de la censure en révélant des informations sensibles sur les services de sécurité. Les responsables du système sécuritaire ont averti à plusieurs reprises que certaines accusations publiques reposaient, selon eux, sur des éléments partiels, inexacts ou sortis de leur contexte opérationnel.
À ce stade, aucune réaction officielle n’a été publiée par le Shin Bet ni par les responsables sécuritaires mis en cause. Mais la déclaration d’Almog Cohen marque un tournant politique majeur. Pour la première fois, un membre du gouvernement affirme ouvertement qu’une alerte humaine précise aurait précédé le massacre, sans être traitée ni transmise. Une affirmation qui, si elle venait à être corroborée, pourrait profondément bouleverser les conclusions futures de toute enquête officielle sur l’un des échecs sécuritaires les plus graves de l’histoire d’Israël.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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