Almog Cohen : ‘FrĂšres d’Armes’ doit ĂȘtre reconnu comme organisation terroriste

New member of the Knesset Almog Cohen poses for a picture a day before the opening session of the Knesset, the Israeli parliament in Jerusalem on November 14, 2022. Photo by Yonatan Sindel/Flash90 *** Local Caption *** Ś€ŚȘڙڗڔ Ś›Ś ŚĄŚȘ ڔڛڠڕŚȘ Ś€ŚȘڙڗŚȘ ŚžŚ•Ś©Ś‘ Ś”Ś›Ś ŚĄŚȘ Ś‘Ś—Ś™ŚšŚ•ŚȘ Ś€Ś•ŚšŚ˜ŚšŚ˜ ŚŚœŚžŚ•Ś’ Ś›Ś”ŚŸ

Un incendie Ă  JĂ©rusalem relance le dĂ©bat politique et sĂ©curitaire. Le vice-ministre Almog Cohen appelle Ă  interdire le mouvement « FrĂšres d’Armes », accusĂ© de franchir la ligne rouge entre protestation et terrorisme. Une affaire symptomatique des tensions internes qui agitent IsraĂ«l en pleine guerre sur plusieurs fronts.

Un Ă©vĂ©nement apparemment « local » a suffi Ă  dĂ©clencher une tempĂȘte politique. Dans la soirĂ©e de mercredi, un militant identifiĂ© comme proche du mouvement contestataire « FrĂšres d’Armes » a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© aprĂšs avoir mis le feu Ă  une benne, un vĂ©hicule et menacĂ© un immeuble entier dans un quartier de JĂ©rusalem. L’incident, qui aurait pu tourner au drame, a rĂ©vĂ©lĂ© des liens entre cet individu et l’organisation qui se prĂ©sente comme un collectif civique de protestation. Pour Almog Cohen, vice-ministre issu du parti Otzma Yehudit, la conclusion est implacable : « Nous ne pouvons plus fermer les yeux. ‘FrĂšres d’Armes’ doit ĂȘtre dĂ©clarĂ© organisation terroriste. »

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Quand la contestation se mue en menace

Depuis deux ans, « FrĂšres d’Armes » s’était imposĂ© dans le paysage israĂ©lien comme un acteur visible des manifestations contre la rĂ©forme judiciaire. Ce groupe, composĂ© en partie d’anciens officiers et de rĂ©servistes, affirmait vouloir dĂ©fendre la dĂ©mocratie. Mais Ă  mesure que les tensions politiques s’aiguisaient, les slogans se sont durcis, et les actions de perturbation ont parfois virĂ© Ă  l’intimidation.

L’incident de JĂ©rusalem apparaĂźt comme un point de bascule. Cohen a immĂ©diatement adressĂ© une lettre au ministre de la DĂ©fense et au directeur par intĂ©rim du Shin Bet, exigeant que le mouvement soit inscrit sur la liste des organisations interdites. « Lorsqu’un groupe organise, inspire ou couvre des actes de violence, il ne s’agit plus de contestation politique mais d’un danger sĂ©curitaire », a-t-il martelĂ©.

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Une fracture interne exploitée par les ennemis extérieurs

Ce dĂ©bat n’est pas seulement juridique. Il touche Ă  une faille profonde au sein de la sociĂ©tĂ© israĂ©lienne : comment concilier le droit Ă  la critique avec l’impĂ©ratif de sĂ©curitĂ© nationale ? Pour Cohen et ses alliĂ©s, l’équation est claire. En pleine guerre contre le Hamas Ă  Gaza, sous la menace des roquettes du Hezbollah et des drones houthis, IsraĂ«l ne peut tolĂ©rer qu’une organisation intĂ©rieure vienne saper sa cohĂ©sion.

De nombreux observateurs notent d’ailleurs que des chaĂźnes de propagande hostiles Ă  IsraĂ«l, notamment affiliĂ©es au Hamas et au Hezbollah, relayent rĂ©guliĂšrement les slogans des « FrĂšres d’Armes » pour alimenter le rĂ©cit d’un IsraĂ«l divisĂ©. « Ce n’est pas un hasard », explique un analyste citĂ© par Infos-Israel.News. « Chaque fracture interne est instrumentalisĂ©e par nos ennemis. Ce qui se joue Ă  JĂ©rusalem est liĂ© Ă  TĂ©hĂ©ran et Ă  Beyrouth. »

L’État d’IsraĂ«l face Ă  ses propres lignes rouges

La question qui se pose dĂ©sormais est celle de la qualification juridique. Le droit israĂ©lien permet de dĂ©signer comme organisation terroriste tout groupe qui incite ou organise des actions violentes visant Ă  intimider la population ou Ă  affaiblir l’État. Or, le cas de « FrĂšres d’Armes » s’inscrit dans une zone grise : mouvement civique ou relais de violence ? Cohen ne veut plus de nuances.

L’appel Ă  interdire le mouvement s’inscrit aussi dans un contexte plus large de fermetĂ© gouvernementale. Benyamin Netanyahou, interrogĂ© cette semaine sur l’éventualitĂ© de mesures unilatĂ©rales, a rappelĂ© : « Si des pas unilatĂ©raux sont faits contre nous, nous rĂ©pondrons par des pas unilatĂ©raux. » Dans cette atmosphĂšre, l’affaire Cohen pourrait servir de catalyseur pour durcir la ligne sĂ©curitaire interne.

Une société sous pression mais résiliente

Les critiques, notamment dans certains mĂ©dias de gauche, dĂ©noncent une « chasse aux sorciĂšres » et craignent que la qualification terroriste ne soit utilisĂ©e pour museler toute opposition. Mais pour la majoritĂ© de l’opinion, les images de l’incendie de JĂ©rusalem sont sans appel. La frontiĂšre a Ă©tĂ© franchie.

L’histoire d’IsraĂ«l a montrĂ© que l’unitĂ© nationale est une condition de survie. Du drame de l’Altalena en 1948 aux divisions actuelles, les fractures internes n’ont jamais profitĂ© qu’aux ennemis extĂ©rieurs. Le rappel de ce prĂ©cĂ©dent est plus que symbolique. Comme l’explique RakBeIsrael.buzz, « un État entourĂ© d’ennemis ne peut se permettre que des groupes internes jouent avec le feu, au sens propre comme au figurĂ© ».

La conclusion de Cohen : agir vite

En appelant Ă  classer « FrĂšres d’Armes » comme organisation terroriste, Almog Cohen ne se contente pas d’un coup politique. Il lance un avertissement Ă  l’ensemble de la sociĂ©tĂ© israĂ©lienne : les lignes rouges doivent ĂȘtre respectĂ©es. Faute de quoi, c’est la sĂ©curitĂ© de tous qui est menacĂ©e.

Pour IsraĂ«l, en guerre sur plusieurs fronts, ce message rĂ©sonne comme un rappel vital : l’ennemi n’est pas seulement Ă  Gaza, au Liban ou au YĂ©men. Il peut aussi surgir de l’intĂ©rieur, si l’État hĂ©site Ă  trancher.


RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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