IsraĂ«l se trouve Ă lâun des moments les plus complexes de son histoire. Alors quâIsraĂ«l est principalement prĂ©occupĂ© par lui-mĂȘme ces jours-ci, il convient de mentionner que les dĂ©fis politico-sĂ©curitaires nâont pas Ă©tĂ© « reportĂ©s » et on peut mĂȘme reconnaĂźtre que certains dâentre eux se sont aiguisĂ©s et intensifiĂ©s rĂ©cemment. La cohĂ©sion sociale et lâunitĂ© dâobjectif sont un Ă©lĂ©ment fondamental de la rĂ©silience et de la sĂ©curitĂ© nationale â notre façon de faire face de maniĂšre optimale aux dĂ©fis qui seront dĂ©taillĂ©s ci-dessous passe par cette comprĂ©hension de base.
On parle beaucoup dans le discours public du concept insaisissable appelĂ© « dissuasion ». La dissuasion militaire nâest pas une histoire de noir et blanc, de 1 ou de 0, mais un Ă©lĂ©ment fondamental de celle-ci est la connaissance de notre ennemi quâĂ cĂŽtĂ© de toutes les diffĂ©rences, qui font partie de nos forces en tant que sociĂ©tĂ© dĂ©mocratique dynamique, il y a aussi un croyance commune en des objectifs communs. Une connaissance claire quâau moment du test, lâautre cĂŽtĂ© trouvera devant lui non seulement nos soldats sur le front mais aussi une forte compagnie israĂ©lienne Ă lâarriĂšre qui se dresse comme un mur face aux tentatives extĂ©rieures dâintimidation, pour le menacer.
Une « surprise » Ă laquelle on pouvait sâattendre
RĂ©cemment, les gros titres criaient que les inspecteurs de la SBA avaient localisĂ© de lâuranium enrichi Ă 84 % en Iran, dĂ©couverte accompagnĂ©e dâune dĂ©claration de hauts responsables amĂ©ricains selon laquelle lâIran serait en mesure de produire suffisamment de matiĂšre fissile pour une bombe nuclĂ©aire dans les 12 jours suivant la dĂ©cision. Ceux qui suivent de prĂšs le projet nuclĂ©aire iranien ne sont pas du tout surpris par les rapports â Ce nâest vraiment pas une surprise stratĂ©gique. Ceux qui sont capables dâenrichir de lâuranium Ă 20% et plus tard Ă 60% pourront enrichir de lâuranium Ă un niveau militaire de 90% en peu de temps.
LâIran sâhabitue Ă nous et au monde occidental pour que lâexpansion du projet nuclĂ©aire ne choque plus personne, le monde comme dâhabitude. Pour faire face Ă la situation nouvelle et grave, nous devons concentrer nos efforts avec la communautĂ© internationale : câest-Ă -dire proposer une alternative Ă lâaccord nuclĂ©aire (aprĂšs lâĂ©crasement de lâaccord actuel) et, dâautre part, poser une menace militaire crĂ©dible qui poussera lâIran Ă lâaccord. Et si lâIran continue dâavancer vers la bombe, agissez.Pour une stratĂ©gie aussi complexe, il faut que les pays occidentaux aient envie dâaider IsraĂ«l, reconnaissent son importance en tant quâĂźlot de dĂ©mocratie libĂ©rale au cĆur dâune rĂ©gion totalitaire et obscure. Au lieu de faire cela, nous semblons essayer de faire le contraire.
En route pour un ramadan orageux
Des tensions se font Ă©galement sentir dans la zone palestinienne. Lâattaque de Dizengoff jeudi nâest que la pointe de lâiceberg dâune escalade continue qui ne semble pas encore avoir atteint son apogĂ©e. Lâespoir dâinstaurer un certain calme dans les semaines qui prĂ©cĂšdent le ramadan a Ă©tĂ© mal placĂ© et IsraĂ«l entrera dans une pĂ©riode Ă©galement tendue chaque annĂ©e â tout en continuant de sâaggraver. Les jours de Ramadan ont le potentiel dâaiguiser lâĂ©lĂ©ment religieux dans le conflit â une attention particuliĂšre doit ĂȘtre accordĂ©e Ă JĂ©rusalem et au Mont du Temple avant tout, qui est peut-ĂȘtre lâexplosif le plus dangereux dans la rĂ©gion.
Les nombreux avertissements conduisent Ă des contre-mesures requises par le Shin Bet, le Yamam et lâIDF en JudĂ©e Samarie. LâactivitĂ© fait de nombreuses victimes palestiniennes, ce qui conduit Ă la vengeance, Ă de nouvelles actions et Ă un cercle vicieux qui nâest pas brisĂ©. Ce sont des jours oĂč, en mĂȘme temps que lâeffort opĂ©rationnel, la retenue sâimpose de la part de lâĂ©chelon politique et du cabinet â cela vaut tant pour les dĂ©clarations qui ne visent pas Ă refroidir lâatmosphĂšre que pour les actions qui sont pas urgent et ne dĂ©joue pas une bombe Ă retardement quâil vaut mieux examiner attentivement dans un futur proche.
Le mal se dĂ©veloppera-t-il Ă partir dâune conscience ?
Les Ă©vĂ©nements internes en IsraĂ«l peuvent amener Nasrallah Ă mal calculer ses capacitĂ©s. Les souvenirs de 2006 sâestompent et ses rĂ©centes dĂ©clarations laissent entrevoir la possibilitĂ© quâil veuille Ă un moment prouver que sa thĂ©orie de la « toile dâaraignĂ©e » est pertinente aprĂšs tout. On ne devrait pas le laisser faire ça.
Dans le mĂȘme temps, la campagne de lâentre-deux-guerres se poursuit, principalement en Syrie, et il est juste quâIsraĂ«l ne prenne pas pour acquis les perceptions du passĂ©. Il est juste de rĂ©examiner la campagne par rapport Ă ses objectifs initiaux et de ne pas supposer que la rĂ©ponse passĂ©e ou lâabsence de rĂ©ponse des Iraniens aux coups quâils reçoivent se poursuivra pour toujours.
Une polarisation croissante de la sociĂ©tĂ© israĂ©lienne peut Ă©galement avoir des consĂ©quences sur la sĂ©curitĂ©, nos ennemis peuvent se tromper, comme cela sâest produit Ă de nombreuses reprises dans le passĂ©, et supposer que pendant quâIsraĂ«l est occupĂ© par lui-mĂȘme, il est possible de repousser les limites, dâĂȘtre plus audacieux, dâatteindre des rĂ©alisations. Les forces qui nous entourent et qui nâont pas rĂ©ussi Ă nous dĂ©sintĂ©grer de lâextĂ©rieur se frottent maintenant les mains de plaisir Ă la lumiĂšre de ce quâelles vivent comme une dĂ©sintĂ©gration interne.
Les regards en IsraĂ«l atteignent Ă©galement Beyrouth, la grave rupture des relations armĂ©e-sociĂ©tĂ© est Ă©galement Ă lâĂ©tude Ă TĂ©hĂ©ran, la crainte dâatteintes Ă la dĂ©mocratie israĂ©lienne et Ă son Ă©conomie inquiĂšte Ă©galement nos alliĂ©s, dont nous aurons besoin face Ă la dĂ©fis Ă venir. Afin de traiter chaque dĂ©fi sĂ©parĂ©ment et tous ensemble, le gouvernement doit maintenant arrĂȘter les processus lĂ©gislatifs, parler, parvenir Ă un cadre convenu. Le pouvoir est entre ses mains et elle est donc aussi la seule Ă pouvoir apporter une solution Ă la crise.Nous devons tous rĂ©server la notion de « dĂ©cision » aux systĂšmes contre nos ennemis extĂ©rieurs et non contre nos frĂšres et sĆurs, mĂȘme si nous sommes fortement en dĂ©saccord avec eux. Il est temps de sâarrĂȘter, de parler et de faire des compromis et dâarrĂȘter dâessayer de se dominer.
Et un dernier mot sur la contestation. Les excellents rĂ©servistes, comme le colonel (Ă la retraite) Gilad Peled, que je connais bien, sont le secret de la force de Tsahal. Ils sont formĂ©s pour utiliser la force lĂ©tale contre un ennemi avec une croyance en la droiture de la voie. Et de cette façon, ils veulent garder. Ne vous inquiĂ©tez pas, ils seront les premiers Ă se montrer et Ă frapper notre ennemi. Parce que leur courage civil nâest pas en deçà du courage militaire.
Lâauteur est le directeur de lâInstitut dâĂ©tudes de sĂ©curitĂ© nationale INSS, ancien chef de lâAgence de sĂ©curitĂ© nationale
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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