Amir est tombé le 7 octobre, ses parents sont retournés vivre en Israël : « Nous ne le laisserons pas seul ici »

Le regrettĂ© Amir Fischer (22 ans) rĂȘvait de devenir footballeur. Depuis qu’il Ă©tait enfant, toute sa vie a tournĂ© autour du football. Il a jouĂ© au football au Ghana, oĂč il a quittĂ© IsraĂ«l Ă  l’ñge de neuf ans. Pendant six mois d’entraĂźnement aux USA et Ă©tait sur le point de signer un contrat avec une Ă©quipe de la ligue tchĂšque Mais quelque chose d’autre le brĂ»lait et le faisait changer de direction. Fisher a dĂ©cidĂ© de quitter le monde du football, de retourner en IsraĂ«l via le noyau de rĂ©serve du mouvement scout et de s’enrĂŽler dans l’armĂ©e israĂ©lienne.

Il a servi pendant plus d’un an dans l’unitĂ© Sheldag, puis s’est portĂ© volontaire pour servir dans l’unitĂ© Douvdevane, oĂč il a vu le centre de sa vie et a refusĂ© d’exercer ses droits de soldat isolĂ© qui pouvait lui permettre de longues vacances. Il a Ă©galement dĂ©cidĂ© qu’il souhaitait continuer Ă  servir en tant que combattant et signer pour quelques mois supplĂ©mentaires de maniĂšre permanente.
Sharon et Sigal, les parents d’Amir, l’ont accompagnĂ© tout au long de cette pĂ©riode et sont restĂ©s en IsraĂ«l. Le week-end du 7 octobre, lorsqu’ils ont rĂ©alisĂ© que leur fils passerait les vacances dans sa base de Mishor Adumim, ils sont partis en vacances Ă  Chypre. Lorsqu’ils Ă©taient lĂ -bas, samedi matin, ils avaient peur de l’avenir et se sont prĂ©cipitĂ©s vers IsraĂ«l. Rien ne les prĂ©parait au fait qu’à leur arrivĂ©e chez eux, Ă  une heure et demie de la nuit du 7 au 8 octobre, des officiers en uniforme les attendraient pour les informer de la mort de leur fils au combat.
« Nous avons quittĂ© le pays quand Amir avait six ans et sa sƓur huit ans. Nous sommes restĂ©s en Roumanie pendant trois ans et avons continuĂ© vers le Ghana », a dĂ©clarĂ© Sigal Fisher. « Amir a passĂ© toute sa vie d’adulte en Afrique, oĂč il a frĂ©quentĂ© une Ă©cole amĂ©ricaine avec une communautĂ© internationale. La plupart de ses amis Ă©taient libanais, ce qui est surrĂ©aliste. Il a jouĂ© au football toutes ces annĂ©es et rĂȘvait de devenir footballeur professionnel.
Pendant sa 12e annĂ©e, il cherchait une Ă©quipe pour jouer dans ses rangs, trouva un agent et arriva Ă  Prague, oĂč il joua pendant huit mois. Au mĂȘme moment, il a rencontrĂ© sa petite amie Lior et il a commencĂ© Ă  avoir des amis israĂ©liens qui l’étaient avant son enrĂŽlement. Il a commencĂ© Ă  entendre parler de l’armĂ©e et cela l’a chatouillĂ©. Lorsqu’il nous a demandĂ© ce que nous pensions, nous lui avons rĂ©pondu que nous Ă©tions trĂšs israĂ©liens et sionistes et que c’était sa dĂ©cision. Nous lui avons demandĂ© de faire le recrutement via Grain Sabar et il a fait tout le processus avec eux. »
« Amir Ă©tait un garçon drĂŽle et faisait beaucoup de bĂȘtises, mais c’était un garçon charmant et captivant qui rassemblait les gens autour de lui. Une fois qu’il a rĂ©alisĂ© que le football Ă©tait son mĂ©tier, il Ă©tait trĂšs axĂ© sur les objectifs et trĂšs dĂ©terminĂ© Ă  rĂ©ussir », dit son pĂšre Sharon. Quand il a entendu parler de l’armĂ©e, cela l’a fascinĂ©. Au dĂ©but, nous lui avons demandĂ© s’il Ă©tait sĂ»r de vouloir une armĂ©e, car c’est un engagement Ă  long terme. Quand nous avons vu qu’il Ă©tait sĂ©rieux, nous l’avons orientĂ© vers Keren Sabar. Cela s’est accompagnĂ© d’apprĂ©hension, mais on ne dit pas Ă  un jeune de 19 ans quoi faire. Il a toujours su ce qu’il voulait et a su vivre les choses de la meilleure façon possible et les Ă©puiser jusqu’au bout. »
Le jour oĂč le ciel est tombĂ©
Segal a dĂ©clarĂ© qu’Amir s’était battu pour servir dans les cerisiers en fleurs et que c’était le moment le plus heureux de sa vie. « Il adorait ce rĂŽle, Ă©tait trĂšs sociable et compĂ©titif et voulait ĂȘtre le meilleur. Il portait un uniforme et il pensait qu’il Ă©tait Superman et n’avait peur de rien. C’était un garçon spĂ©cial. Il prenait toujours soin de tout le monde, il Ă©tait le carburant du groupe. »
Il a passĂ© une semaine avant sa chute avec ses parents et sa sƓur. Lors de la fĂȘte de Souccot, il a clĂŽturĂ© le Shabbat Ă  Mishor Adumim, et pendant que ses parents et sa sƓur passaient du temps Ă  Chypre, Amir a sautĂ© vers le sud. « Il n’y avait aucun danger dans l’air », rĂ©capitulant les moments terrifiants du 7 octobre. « Nous nous sommes rĂ©veillĂ©s ce matin-lĂ  et avons vu ce qui se passait. Je l’ai appelĂ© et il m’a dit qu’ils Ă©taient envoyĂ©s dans le sud, mais il ne savait pas oĂč. Je lui ai dit : ‘Fais attention, je t’aime.’
Elle a ajoutĂ© : « Nous avons cherchĂ© des billets d’avion et Ă  sept heures du soir, ils ont dit qu’ils nous avaient rĂ©servĂ© une place sur le vol de minuit. Nous avons atterri et j’ai dit Ă  mon mari que je priais simplement pour qu’ils n’attendent pas. Nous avons attendu devant la maison, mais nous ne les avons pas vus. Une demi-heure aprĂšs notre entrĂ©e dans la maison, on a frappĂ© Ă  notre porte. Moments terribles. Ma fille est restĂ©e Ă  Chypre, je lui ai dit d’aller dormir et dĂšs qu’il prendra contact, je l’appellerai. Quand je l’ai appelĂ©e, elle a dit : « Oh, il a rĂ©pondu », puis je l’ai informĂ©e qu’Amir Ă©tait tombĂ©. »
Sharon a dĂ©clarĂ© que son fils devait ĂȘtre libĂ©rĂ© en avril. « Il voulait Ă©tudier l’administration des affaires et Ă©tablir une relation avec sa petite amie. Ils parlaient dĂ©jĂ  d’un mariage. Le matin du 7 octobre, nous lui avons parlĂ© et lui avons demandĂ© de prendre soin de lui, mais toute la journĂ©e nous avons passĂ© du temps ensemble avec Moeka, Siegel m’a dit qu’elle voulait ĂȘtre proche d’Amir si quelque chose arrivait, en chemin, je m’en fiche du tout, mais dans ce cas, je cherchais un vol de retour et nous n’avons reçu le message que lorsque nous sommes arrivĂ©s en IsraĂ«l. Je me souviens qu’on a frappĂ© Ă  la porte, j’ai demandĂ© « qui est-ce ? Et ils ont dit que cela venait de l’armĂ©e. J’ai ouvert la porte et j’ai couru dans la maison jusqu’à ce que je reprenne conscience et que je leur dise : « Dites-moi simplement qu’il est blessé » et ils ont rĂ©pondu : « Absolument pas ».
Amir, ainsi que l’ont appris les parents, a Ă©tĂ© lancĂ© ce matin-lĂ  vers la bordure de Gaza et a Ă©tĂ© parmi les premiĂšres forces qui ont commencĂ© Ă  repousser les terroristes du Hamas. Amir s’est battu courageusement contre eux, jusqu’à ce qu’il tombe au combat vers 11 heures. « Ils sont arrivĂ©s Ă  Otef Ă  huit heures du matin. Un membre de l’équipe, un habitant de Kafr Gaza, a reçu des messages sur ce qui se passait lĂ -bas dans le quartier. Le commandant de l’unitĂ© a vu les messages et ils ont dĂ©cidĂ© d’entrer dans Kafr Gaza. Ils n’ont pas compris la gravitĂ© de l’incident et ils ne savaient pas combien de terroristes il y avait, ils sont juste entrĂ©s dans deux vĂ©hicules avec 16 personnes. Ils ont Ă©tĂ© accueillis par 50 terroristes, ils les ont tuĂ©s et sont entrĂ©s dans trois maisons. Sur le chemin de la quatriĂšme maison, une embuscade de terroristes les attendait et lĂ , il est tombĂ© avec  Ben Bronstein.
« Son cùlin me manque »
La douleur de perdre leur fils les accompagne pendant plus de six mois et les dĂ©sirs ne font qu’augmenter. « Nous nous levons tous les jours et vivons d’une maniĂšre ou d’une autre. C’est terrible. Pas vraiment vivre », a partagĂ© Segal sur ses sentiments difficiles. « C’est son cĂąlin qui me manque le plus, son amour. C’était un enfant d’amour, un enfant qui se souciait toujours, qui aimait et accommodait et qui donnait Ă  chacun le sentiment qu’il Ă©tait son meilleur ami. Il conquerrait tout le monde avec son sourire. Il savait comment de regarder le verre Ă  moitiĂ© plein. Il n’arrĂȘtait pas de parler de l’armĂ©e et de l’importance de son rĂŽle, je l’ai soutenu Ă  chaque Ă©tape mĂȘme si je ne dormais pas la nuit parce que j’étais mort de peur.
Le pĂšre Sharon a ajoutĂ© : « Ce qui nous accompagne tout le temps, c’est qu’Amir Ă©tait un garçon drĂŽle, il avait un sens de l’humour plein d’esprit et Ă©tait connu pour imiter les gens, les situations, les scĂšnes de films. Cela me manque de m’asseoir avec lui et de rire de toutes sortes de choses. Il me manque Ă  chaque instant.
AprĂšs la chute d’Amir, ses parents ont dĂ©cidĂ© de quitter le Ghana et de retourner vivre dĂ©finitivement en IsraĂ«l. « Nous n’avions pas prĂ©vu de revenir mais j’ai commencĂ© Ă  ĂȘtre ici beaucoup plus. C’est la dĂ©cision la plus surrĂ©aliste que j’ai prise de ma vie », a dĂ©clarĂ© Siegel. « Je n’aurais jamais imaginĂ© que nous retournerions en IsraĂ«l dans ces circonstances. C’était censĂ© ĂȘtre un jour heureux, car c’est un jour qu’Amir et sa sƓur attendaient avec impatience. Ils ont fait leur alyah il y a trois ans et attendaient Ă  nous de faire de mĂȘme. »
Elle a conclu : « ImmĂ©diatement aprĂšs sa chute, nous avons dĂ©cidĂ© que le meilleur endroit pour nous Ă©tait IsraĂ«l, malgrĂ© la folie et le chaos absolus qui rĂšgnent ici. Je ne vois pas comment je pourrais le laisser seul ici. Nous avons dĂ©cidĂ© de ne pas le laisser seul ici et nous avons besoin de notre famille et de nos amis autour de nous. Hier encore, nous avons reçu un certificat de rĂ©sidence de retour. Officiellement, nous avions prĂ©vu de dĂ©mĂ©nager en IsraĂ«l pour plusieurs annĂ©es supplĂ©mentaires, mais cela a changĂ© nos plans, nous voulons rester proches de l’émir. J’ai de la famille et des amis qui sont avec nous et c’est ce qui nous a poussĂ© Ă  rester ici. »

RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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