Coup de théâtre diplomatique : la Turquie annonce le lancement de missions de recherche des dépouilles d’otages israéliens à Gaza, sans coordination avec le Hamas. Un geste rare, qui pourrait rebattre les cartes régionales.
Le ministère turc des Affaires étrangères a publié ce 14 octobre un communiqué affirmant que des « équipes de recherche humanitaires » opèrent désormais dans la bande de Gaza afin de « retrouver les corps des otages israéliens ».
L’initiative intervient alors que le Hamas tarde à respecter les engagements pris dans le cadre de la trêve parrainée par les États-Unis, le Qatar et l’Égypte.
Selon Reuters, Ankara aurait agi de manière unilatérale, estimant que le refus du Hamas de collaborer « met en péril la crédibilité de l’accord ».
À Jérusalem, la nouvelle a été accueillie avec prudence. Un haut responsable israélien a confié à Haaretz : « Si la Turquie parvient à restituer les corps, cela serait un précédent positif. »
Cette démarche surprend dans un contexte où Ankara reste critique envers la politique israélienne à Gaza. Le président Erdoğan avait accusé la veille Israël de « ne jamais respecter les cessez-le-feu ».
Ce revirement pourrait témoigner d’un changement de posture : depuis la guerre de 2023, la Turquie cherche à se repositionner comme acteur incontournable du monde sunnite.
Pour Erdoğan, offrir une médiation humanitaire – tout en maintenant une ligne critique envers Israël – est une stratégie double : rassurer Washington et conserver une influence régionale.
Mais l’absence de coordination avec le Hamas pourrait être perçue comme une trahison par le mouvement islamiste.
Entre calcul diplomatique et ambition morale, Ankara marche sur une ligne étroite.
Si les équipes turques parviennent à localiser les corps manquants, la Turquie pourrait s’imposer comme l’intermédiaire pragmatique qu’aucun autre pays n’a su devenir.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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