Antisémitisme en Europe et aux États-Unis : Amir Tsarfati dénonce le « triangle impie » de la haine

Depuis le 7 octobre 2023, la haine antijuive connaît un regain inquiétant dans le monde occidental. Manifestations en Allemagne, slogans violents dans les rues américaines, rhétorique islamiste, extrémiste et marxiste : une alliance improbable se dessine, que l’analyste israélien Amir Tsarfati décrit comme un « triangle impie » associant marxisme, nazisme et islamisme. Selon lui, ces trois idéologies se rejoignent dans une obsession commune : l’élimination du peuple juif. Une comparaison troublante avec les années 1930, qui alerte sur un climat mondial en pleine dérive.

Kassel, Allemagne : une nouvelle scène d’antisémitisme

Ce week-end, des images venues de Kassel, en Allemagne, ont choqué Israël. Des manifestants ont brandi des pancartes et scandé des slogans antijuifs, rappelant les heures sombres du passé nazi. « Quand je grandissais, j’avais du mal à comprendre comment le parti nazi avait pu prendre le pouvoir dans une Allemagne éclairée », a réagi Amir Tsarfati. « Depuis le 7 octobre, nous assistons à la résurgence d’un même poison. »

En Allemagne, pourtant dotée de lois strictes contre la haine raciale et la négation de la Shoah, les manifestations propalestiniennes prennent de plus en plus souvent la forme de rassemblements antisémites. Selon le Conseil central des Juifs d’Allemagne, les actes hostiles ont doublé depuis un an. Cette évolution alarme les communautés juives, qui dénoncent un retour en arrière historique.

Les États-Unis : une rhétorique de 1939

La situation n’est guère meilleure de l’autre côté de l’Atlantique. Aux États-Unis, où la communauté juive est la plus importante après Israël, des rassemblements propalestiniens dégénèrent fréquemment en appels à la haine. Tsarfati n’a pas hésité à comparer la rhétorique actuelle à celle de l’Allemagne de 1939 : « Même caricatures, même slogans : sauver le monde des Juifs. Mais cette fois, ce n’est pas le nazisme qui domine, c’est l’islamisme allié à la gauche radicale. »

Des campus universitaires, notamment, sont devenus le théâtre de slogans ouvertement antisémites. Des professeurs ont été accusés de justifier le massacre du 7 octobre, au nom d’une prétendue lutte contre le « colonialisme ». La combinaison entre islamisme militant et idéologie marxiste radicale nourrit un climat explosif.

Le « triangle impie » : marxisme, nazisme et islamisme

Selon Amir Tsarfati, ces trois idéologies — marxisme, nazisme et islamisme — ne partagent pas les mêmes fondements philosophiques, mais convergent dans un même objectif : s’opposer à l’existence du peuple juif.

  • Le marxisme radical, héritier de l’extrême gauche, présente Israël comme un « oppresseur colonial » et justifie la violence du Hamas comme une résistance.
  • Le néonazisme et l’extrême droite, encore vivaces en Europe et aux États-Unis, continuent de diffuser la théorie du complot juif mondial.
  • L’islamisme, enfin, fait de la destruction d’Israël et de l’élimination des Juifs une obligation religieuse, inscrite dans les textes fondateurs du Hamas【source : Hamas – Wikipédia】.

« Ces trois forces, qui devraient se haïr entre elles, s’unissent dans un seul but : la haine du peuple juif », résume Tsarfati.

Israël, cible mais aussi repère moral

Face à cette convergence, Israël devient à la fois la cible et le symbole. Les manifestations propalestiniennes ne se contentent pas de critiquer la politique de Jérusalem : elles attaquent l’existence même de l’État juif. Pour Tsarfati, cela révèle une vérité plus profonde : « Le problème n’est pas ce que fait Israël, mais ce qu’il est. Le seul État juif au monde, debout au Moyen-Orient. »

Ce discours rejoint l’analyse de nombreux penseurs qui voient dans l’antisionisme contemporain une forme moderne d’antisémitisme【source : Antisémitisme – Wikipédia】. Les slogans « From the river to the sea » (Du fleuve à la mer) ne décrivent pas une critique politique, mais un appel explicite à la disparition d’Israël.

La communauté juive en première ligne

Pour les communautés juives d’Europe et des États-Unis, ce climat est une source d’angoisse. En France, en Allemagne, en Grande-Bretagne, les synagogues sont placées sous haute surveillance. Aux États-Unis, de nombreuses écoles juives ont renforcé leurs dispositifs de sécurité. Mais au-delà de la protection physique, c’est un sentiment d’isolement qui s’installe.

« On nous dit que nous exagérons, que ce n’est pas de l’antisémitisme mais de l’antisionisme », confie un rabbin européen. « Mais quand on scande ‘mort aux Juifs’ dans les rues, il n’y a plus d’ambiguïté. »

La mémoire de la Shoah comme avertissement

L’analyse d’Amir Tsarfati se nourrit de son expérience personnelle. Né en Israël, il a grandi avec la mémoire de la Shoah, mais sans comprendre comment une telle idéologie avait pu s’imposer dans une Europe cultivée. Aujourd’hui, dit-il, il voit la même dynamique : « Ce n’est pas seulement la haine, c’est l’indifférence qui la rend possible. »

Cette comparaison avec l’Allemagne des années 1930 n’est pas qu’une formule rhétorique. Elle alerte sur les mécanismes sociaux qui permettent à la haine de prospérer : banalisation, justification idéologique, complicité de certains médias.

Conclusion : Israël debout face à la haine

Amir Tsarfati conclut son analyse par un message d’espoir : malgré le retour inquiétant de l’antisémitisme, le peuple juif ne disparaîtra pas. « Ils croient être plus forts ensemble, mais ils oublient une vérité fondamentale : le peuple juif n’ira nulle part. »

Dans une époque où l’Europe et les États-Unis semblent perdre leurs repères, Israël apparaît non seulement comme la cible de la haine, mais aussi comme un test moral. Reconnaître la légitimité d’Israël, c’est refuser de répéter les erreurs de l’histoire. Ignorer la résurgence de l’antisémitisme, c’est accepter qu’un nouveau 1939 se profile.

.