Anwar Gargash (Émirats arabes unis) : « Toute annexion de la JudĂ©e-Samarie est une ligne rouge »

Le conseiller diplomatique du prĂ©sident des Émirats arabes unis, Anwar Gargash, a rĂ©affirmĂ© sur Al-Hadath la position d’Abou Dhabi : toute annexion israĂ©lienne en JudĂ©e-Samarie constituerait une “ligne rouge.”
Mais dans le mĂȘme entretien, il a admis que “le rĂŽle des États-Unis Ă  Gaza reste crucial” et que “l’attaque israĂ©lienne au Qatar a changĂ© la perception de la sĂ©curitĂ© du Golfe.”

Le dilemme émirati

Depuis les Accords d’Abraham signĂ©s en 2020 sous la mĂ©diation de Donald Trump, les Émirats se posent en partenaire stratĂ©gique d’IsraĂ«l, tout en cherchant Ă  conserver un Ă©quilibre diplomatique avec les puissances arabes.

« Nous soutenons la paix et la sécurité, mais pas une annexion unilatérale », a insisté Gargash.

Cette dĂ©claration intervient alors que les tensions montent autour de la Cisjordanie, oĂč le gouvernement israĂ©lien envisage d’intĂ©grer plusieurs zones stratĂ©giques sous administration civile israĂ©lienne.

La nouvelle réalité du Golfe

Les Émirats observent avec inquiĂ©tude l’expansion iranienne et le rĂŽle du Hamas au Qatar, rival rĂ©gional.

« L’attaque israĂ©lienne contre des installations proches de Doha a bouleversĂ© la perception de la sĂ©curitĂ© du Golfe », reconnaĂźt Gargash.

Pour Abou Dhabi, la prioritĂ© est dĂ©sormais la stabilitĂ© rĂ©gionale face Ă  TĂ©hĂ©ran — un intĂ©rĂȘt partagĂ© avec JĂ©rusalem.

Entre ligne rouge et coopération discrÚte

Malgré ses mises en garde publiques, le gouvernement émirati maintient une coopération militaire et technologique étroite avec Israël : renseignement, cybersécurité, défense antimissile.
Le commerce bilatéral a atteint 3,5 milliards de dollars en 2024.

« La politique du Golfe est pragmatique », explique le chercheur Yoel Guzansky (INSS). « Ils peuvent critiquer IsraĂ«l Ă  la tĂ©lĂ©vision tout en signant des contrats d’armement le lendemain. »

Un front contre l’Iran

Les propos de Gargash surviennent au moment oĂč l’Iran renforce sa prĂ©sence en Syrie et au Liban.
Les Émirats, comme Bahreïn et l’Arabie saoudite, redoutent une contagion du conflit.
C’est pourquoi les relations avec IsraĂ«l, bien qu’officiellement “gelĂ©es” sur certains dossiers, restent un bouclier discret contre la menace iranienne.

L’équation complexe des accords d’Abraham

La diplomatie émiratie illustre la nouvelle complexité du monde arabe post-2020 : défendre la cause palestinienne tout en coopérant avec Israël pour survivre au chaos régional.
Mais à Jérusalem, certains y voient un double langage.

« Les Émirats veulent ĂȘtre les mĂ©diateurs du siĂšcle, mais ils refusent d’appeler le Hamas par son nom : une organisation terroriste », note le chroniqueur Ben Caspit.

Dans cette gĂ©opolitique du paradoxe, IsraĂ«l garde un atout : sa force militaire, que mĂȘme ses partenaires critiques reconnaissent comme le seul rempart rĂ©el contre l’Iran.

Sources : Al-Hadath (Saudi), Jewish Breaking News, INSS, Haaretz, Reuters.

Mots-clĂ©s : Anwar Gargash, Émirats arabes unis, IsraĂ«l, JudĂ©e-Samarie, Accords d’Abraham, Golfe, Iran, sĂ©curitĂ© rĂ©gionale


RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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