Approbation préliminaire : la police déterminera les conditions du retour des corps terroristes

Le plĂ©num de la Knesset a approuvĂ© mercredi dans une lecture prĂ©liminaire un projet de loi modifiant la loi sur l’ordonnance de la police prĂ©sentĂ© par le dĂ©putĂ© Bezalel Smotrich (Habayit Hayehudi) et une proposition similaire du dĂ©putĂ© Anat Berko (Likoud). Le projet de loi donne aux commandants de police le pouvoir de fixer des conditions qui doivent ĂȘtre remplies avant que le corps d’un terroriste tuĂ© lors de la perpĂ©tration d’un acte de terrorisme soit renvoyĂ© Ă  la famille pour ĂȘtre enterrĂ©.

Si, de l’avis du commandant, il existe un soupçon que la libĂ©ration du corps entraĂźnerait un acte de terrorisme, un prĂ©judice moral ou des dĂ©clarations de soutien Ă  la terreur – en rapport avec les funĂ©railles ou l’enterrement de l’agresseur – il peut suspendre le transfert de ce mĂȘme corps.

62 dĂ©putĂ©s ont soutenus le projet de loi et 21 se sont opposĂ©s, avec 3 abstentions. Le projet de loi a Ă©tĂ© soumis au ComitĂ© de l’IntĂ©rieur de la Knesset pour les audiences et les amendements.

Les notes explicatives accompagnant le projet de loi se lisaient comme suit : «Ces derniĂšres annĂ©es, nous avons assistĂ© Ă  un phĂ©nomĂšne croissant : aprĂšs une attaque terroriste, il y a eu des manifestations de soutien, de sympathie, d’encouragement ou d’identification Ă  l’acte terroriste auquel il appartient ou l’idĂ©ologie meurtriĂšre au nom de laquelle il a commis l’acte de terrorisme.

« En particulier, cela a Ă©tĂ© exprimĂ© lors des cĂ©rĂ©monies d’enterrement de ces terroristes.

« Plus d’une fois, il y a eu des cas oĂč des affiches ont Ă©tĂ© brandies, des cris ont Ă©tĂ© entendus et des discours ont Ă©tĂ© prononcĂ©s pour exprimer leur soutien Ă  l’attentat terroriste ou pour demander d’autres actes terroristes. »

Le projet de loi autorise explicitement le commandant de district de police Ă  dĂ©cider si l’un de ces Ă©lĂ©ments ci-dessus pourrait ĂȘtre en cause et interdire le retour du corps du terroriste. Ces conditions visent Ă  garantir que la cĂ©rĂ©monie se dĂ©roulera uniquement Ă  des fins d’inhumation, et qu’il n’y aura aucune exĂ©cution de soutien et d’identification avec le dĂ©funt ou l’acte qu’il a commis.

En ce qui concerne ces expressions, les notes d’accompagnement du projet de loi disent : «La rĂ©alitĂ© nous enseigne qu’ils ont le pouvoir de motiver les autres Ă  commettre des actes de terrorisme. »

Le dĂ©putĂ© Smotrich a dĂ©clarĂ© dans un communiquĂ© : « Cette proposition n’aurait jamais dĂ» voir le jour. Au fil des ans, il est apparu clairement que la police israĂ©lienne avait le pouvoir de dĂ©tenir les corps de terroristes, entre autres pour exercer des pressions sur la libĂ©ration de nos propres prisonniers de guerre, mais surtout pour continuer Ă  lutter contre le terrorisme et empĂȘcher l’absurditĂ©. L’enterrement devient une procession de louange pour le meurtrier mĂ©prisable et se transforme naturellement en incitation. « 

« Malheureusement, malgrĂ© la bonne disposition de la loi et malgrĂ© le bon sens », a poursuivi Smotrich, « la Haute Cour de justice a jugĂ© qu’elle ne serait pas satisfaite d’une approbation gĂ©nĂ©rale [pour conserver le corps d’un terroriste] mais qu’elle nĂ©cessite une autorisation spĂ©cifique. Nous avons donc Ă©tabli aujourd’hui une autoritĂ© aussi claire. »

Le dĂ©putĂ© Abd Al Hakeem Haj Yahya (liste arabe commune) a objectĂ© : « Cette loi est populiste, et c’est encore un autre doigt dans les yeux de la Haute Cour de justice, qui dit explicitement que vous voulez utiliser des corps pour des fins de nĂ©gociation. [
] Le tribunal a dĂ©clarĂ© que nous devrions enterrer cette loi hallucinatoire. Nous honorons les morts en l’enterrant – selon toutes les religions – peu importe ce qu’il a fait. « 


RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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