Après avoir décidé de changer de stratégie : la nouvelle attaque des Houthis contre Israël

Les Houthis du Yémen ont revendiqué ce dimanche le lancement d’un drone en direction de l’aéroport Ramon, dans le sud d’Israël, aussitôt intercepté par l’aviation israélienne. Selon Maariv et Kan 11, l’incident a déclenché des alertes dans plusieurs localités du Néguev, par crainte de chutes de débris liés à l’interception. Cette tentative, survenue après plusieurs jours d’accalmie relative, intervient dans un contexte de fortes tensions : deux semaines plus tôt, Tsahal avait mené une frappe spectaculaire contre Sanaa, capitale yéménite contrôlée par les Houthis, éliminant plusieurs figures politiques du mouvement et tuant des dizaines de combattants. Le timing est révélateur : les Houthis, alliés de l’Iran et affichant un discours de solidarité avec le Hamas, cherchent à démontrer que leur capacité de nuisance reste intacte malgré les pertes subies. Pour les responsables militaires israéliens, l’attaque souligne le caractère transfrontalier du conflit, où des groupes régionaux financés et armés par Téhéran multiplient les fronts de pression contre Israël.

Selon un rapport publié par le quotidien libanais Al-Akhbar, proche du Hezbollah, les Houthis envisageraient désormais une révision complète de leur stratégie offensive. Jusqu’ici, leurs attaques ciblaient un seul point – un aéroport, une ville ou une installation stratégique – par opération. Désormais, le mouvement chiite projette d’orchestrer des offensives simultanées sur plusieurs sites israéliens, combinant drones, missiles balistiques, voire incursions maritimes. L’objectif affiché serait de « saturer » la défense aérienne israélienne, réputée parmi les plus performantes au monde, en multipliant les vecteurs d’attaque. Une source houthiste citée par Haaretz confirme cette évolution : « Les opérations futures viseront à frapper plusieurs cibles dans différentes villes, pour semer la confusion et épuiser l’ennemi. » Pour Israël, cette menace n’est pas à prendre à la légère : le système Dôme de fer et les batteries Arrow, bien qu’efficaces, ont déjà montré leurs limites face à des salves massives venues de Gaza ou du Liban. L’hypothèse d’une offensive combinée par un acteur supplémentaire accroît la pression sur les forces de défense.

Ce scénario élargi illustre la logique de « guerre en réseau » menée par l’axe pro-iranien. En multipliant les fronts – Gaza, Liban, Syrie, Irak, Yémen – Téhéran cherche à disperser les ressources israéliennes et à tester sa résilience. Pour Israel Hayom, la frappe sur Sanaa fut « un message clair » : Israël ne tolérera pas que des acteurs régionaux transforment ses arrières en zones de lancement. Mais, dans le même temps, les représailles houthies rappellent que toute victoire tactique peut générer une riposte asymétrique. La situation crée un dilemme stratégique : Israël peut neutraliser ponctuellement des infrastructures ennemies, mais il lui est impossible d’éradiquer un mouvement enraciné au Yémen, soutenu par l’Iran et engagé dans une guerre civile prolongée. La coordination croissante entre Houthis, Hezbollah et Hamas place Israël face à une menace multidimensionnelle, qui dépasse la bande de Gaza et inscrit le conflit dans une bataille régionale globale. Comme l’écrit Reuters, « l’avenir du front sud ne se jouera pas uniquement à Rafah ou à Khan Younès, mais aussi à Sanaa et dans la mer Rouge ». Dans ce contexte, l’État hébreu doit redoubler de vigilance, car la prochaine salve de drones houthis pourrait n’être qu’une répétition générale pour une attaque plus large et plus coordonnée.

Sources : Maariv (14.09.2025), Kan 11 (14.09.2025), Al-Akhbar (14.09.2025), Haaretz (14.09.2025), Israel Hayom (14.09.2025), Reuters (14.09.2025), Infos-Israel.News


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