La trĂȘve avec le Hamas, rĂ©tablie aprĂšs 24 heures dâintenses frappes israĂ©liennes, offre Ă peine un rĂ©pit politique Ă Benjamin Netanyahou. Entre pressions amĂ©ricaines, critiques internes et fracture au sein de la coalition, le Premier ministre joue une partie dâĂ©quilibriste.
Le cessez-le-feu dĂ©crĂ©tĂ© dans la nuit de mardi Ă mercredi nâaura pas calmĂ© la tempĂȘte politique qui gronde Ă JĂ©rusalem.
AprĂšs des frappes aĂ©riennes ayant Ă©liminĂ© plus de 30 terroristes du Hamas, Tsahal a annoncĂ© le retour Ă la trĂȘve, une dĂ©cision prise « conformĂ©ment aux instructions du gouvernement ».
Mais dans les couloirs de la Knesset, la question brûle toutes les lÚvres : quelle est la stratégie de Netanyahou à long terme ?
Une trĂȘve imposĂ©e par la rĂ©alitĂ©
Les observateurs militaires sâaccordent : la pause actuelle nâest pas une victoire, mais un ajustement tactique.
Selon le général (rés.) Yossi Kuperwasser, ancien chef de la division de recherche du renseignement militaire :
« Le Hamas est affaibli mais pas dĂ©truit. IsraĂ«l a voulu marquer un point sans relancer une guerre totale. Câest une pause, pas une paix. »
Le cabinet de sĂ©curitĂ© a donnĂ© son feu vert Ă la trĂȘve aprĂšs consultation avec Washington.
Le prĂ©sident Donald Trump a saluĂ© « la retenue responsable » dâIsraĂ«l, tout en rĂ©affirmant le droit de Tsahal Ă se dĂ©fendre.
Mais la Maison-Blanche insiste dĂ©sormais sur une âfeuille de route post-conflitâ, incluant une coordination avec lâĂgypte et le Qatar pour maintenir la stabilitĂ© humanitaire Ă Gaza.
Des tensions au sommet
Au sein du gouvernement, la trĂȘve divise.
Le ministre de la DĂ©fense aurait plaidĂ© pour poursuivre les frappes jusquâĂ la neutralisation complĂšte des infrastructures du Hamas, tandis que le ministre des Finances Bezalel Smotrich a dĂ©noncĂ© sur X « une capitulation diplomatique dĂ©guisĂ©e ».
La coalition, dĂ©jĂ fragilisĂ©e par les dĂ©bats sur le service militaire des haredim, montre ses fissures. Les partis ultraorthodoxes refusent de voter de nouvelles dĂ©penses militaires sans garanties pour leurs Ă©lecteurs. Lâopposition, menĂ©e par Yair Lapid et Benny Gantz, accuse Netanyahou de âsâaccrocher au pouvoir au prix de la cohĂ©rence stratĂ©giqueâ.
Une opinion publique divisée
Dans la rue, la lassitude sâinstalle. Les habitants du sud dâIsraĂ«l, Ă©puisĂ©s par des mois dâalerte, oscillent entre soulagement et mĂ©fiance. Ă SdĂ©rot, certains saluent le retour du calme, dâautres redoutent dĂ©jĂ la prochaine salve de roquettes.
« On parle de trĂȘve, mais on sait que câest provisoire. Le Hamas attend juste le prochain prĂ©texte », confie YaĂ«l, mĂšre de trois enfants rencontrĂ©e par Channel 13.
Les sondages publiĂ©s par Maariv montrent que 62 % des IsraĂ©liens estiment que le gouvernement âmanque de vision stratĂ©giqueâ Ă Gaza, et 48 % jugent Netanyahou âaffaibli politiquementâ depuis la derniĂšre opĂ©ration
Le gouvernement tente de maintenir lâĂ©quilibre entre pression militaire et diplomatie humanitaire, mais la marge de manĆuvre se rĂ©duit.
Une équation sans issue claire
Ă long terme, le dilemme stratĂ©gique reste entier : comment garantir la sĂ©curitĂ© dâIsraĂ«l sans replonger Gaza dans le chaos total ?
Les Ătats-Unis poussent Ă une solution rĂ©gionale, mais JĂ©rusalem refuse toute implication de lâAutoritĂ© palestinienne ou de forces Ă©trangĂšres dans la gestion du sud de la bande.
Pour Netanyahou, lâenjeu dĂ©passe la guerre : il sâagit de sa survie politique.
Sa popularitĂ©, en chute libre, dĂ©pendra de sa capacitĂ© Ă prĂ©senter une victoire tangible â militaire ou diplomatique â dans les mois Ă venir.
Comme le rĂ©sume lâanalyste Erel Segal : « En IsraĂ«l, une trĂȘve nâest jamais un signe de paix. Câest une respiration avant la prochaine bataille. »
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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