Dans le sillage de l’approbation de l’accord gazier entre Israël et l’Égypte, un nouveau projet politico-sécuritaire de grande ampleur prend forme dans les cercles décisionnels de Jérusalem et du Caire. Selon des informations concordantes, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi envisagent une ouverture contrôlée du passage de Rafah, destinée à permettre la sortie de résidents de la bande de Gaza vers l’Égypte, sans possibilité de retour.
À Jérusalem, ce projet est perçu comme un prolongement stratégique de la coopération énergétique entre les deux pays. L’accord sur le gaz ne constitue pas seulement un partenariat économique, mais un levier diplomatique et sécuritaire destiné à remodeler l’équilibre régional. L’ouverture du passage de Rafah s’inscrirait dans la première phase du plan du président américain Donald Trump pour Gaza, bien que cette mesure n’ait jusqu’à présent jamais été mise en œuvre malgré les pressions répétées de Washington.
Le principe étudié repose sur une ouverture strictement encadrée, assortie de mécanismes de contrôle rigoureux. Les autorités israéliennes insistent sur la nécessité absolue d’empêcher toute exploitation du passage par des organisations terroristes, que ce soit pour l’infiltration de combattants ou la contrebande d’armes. Le Hamas, de son côté, voit dans ce projet une menace directe à son contrôle sur la population civile et redoute une érosion de son emprise politique et sociale.
L’Égypte, acteur central de ce dispositif, avance avec une extrême prudence. Le Caire a jusqu’à présent tracé une ligne rouge claire : il refuse toute initiative pouvant être interprétée comme un transfert de population palestinienne ou une modification durable de la réalité démographique régionale. Pour les autorités égyptiennes, toute ouverture du passage doit rester limitée, réversible et exempte de responsabilité à long terme envers les habitants de Gaza.
Malgré ces réticences, les récents développements dans les relations israélo-égyptiennes ont créé un climat plus favorable à des avancées concrètes. Le renforcement de la coopération sécuritaire, appuyé par des intérêts énergétiques communs, pourrait permettre de réduire progressivement la marge de manœuvre du Hamas et d’accroître la pression internationale sur l’organisation.
En Israël, certains responsables estiment que cette initiative pourrait constituer un tournant stratégique majeur, en offrant une alternative partielle à l’enfermement total de Gaza tout en préservant les impératifs de sécurité. D’autres mettent en garde contre les risques diplomatiques et humanitaires d’une ouverture unilatérale, susceptible d’attiser les tensions régionales.
Ce projet illustre la complexité de la période actuelle, où chaque décision sécuritaire est indissociable de calculs politiques, énergétiques et géostratégiques. Pour Netanyahou, le pari est risqué, mais il pourrait redéfinir durablement les équilibres au sud d’Israël.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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