Le Moyen-Orient s’enfonce dans une nouvelle spirale de tensions diplomatiques et militaires après l’élimination ciblée de responsables du Hamas au Qatar. Alors que Donald Trump aurait promis à l’émirat qu’« il n’y aurait plus d’assassinats », le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a adressé mercredi soir une mise en garde sans ambiguïté : « Si le Qatar continue d’héberger des terroristes, nous continuerons à frapper là-bas. »
Dans une déclaration retransmise par les médias israéliens, Netanyahou a haussé le ton : « Je dis au Qatar et à tous les pays qui fournissent un refuge aux terroristes : soit vous les expulsez, soit vous les poursuivez en justice, car sinon, nous le ferons. Nous ne sommes pas différents de l’Amérique qui a traqué les terroristes après le 11 septembre. Les pays du monde qui défendent Israël devraient avoir honte d’eux-mêmes. » Une référence directe à la « guerre contre le terrorisme » lancée par George W. Bush après les attentats du 11 septembre 2001 【Wikipédia : Guerre contre le terrorisme】.
Le message s’adresse en priorité à Doha, mais aussi à Ankara. « La Turquie n’est pas non plus exclue », a ajouté Netanyahou, laissant entendre que la tolérance israélienne envers les capitales qui accueillent des cadres du Hamas est désormais épuisée.
Selon les révélations du journaliste israélien Amit Segal sur CNN, l’assassinat à Doha serait le résultat d’un calendrier minutieux, préparé depuis plusieurs semaines, et transmis à Washington à titre de notification préalable. Le Wall Street Journal a confirmé que les États-Unis avaient averti le Qatar de l’imminence d’une opération israélienne.
Face à cette situation, les autorités qataries ont fait savoir qu’elles « réexaminaient leur rôle d’intermédiaire » et, plus encore, « l’avenir du Hamas sur leur sol ». Depuis 2012, Doha abrite une partie de la direction politique du mouvement islamiste palestinien, qui profite du soutien financier de l’émirat. Mais l’attaque israélienne place le Qatar dans une position délicate : continuer à servir de médiateur dans les pourparlers régionaux ou choisir de réduire son soutien à un Hamas affaibli par les frappes ciblées 【Infos-Israel.News】.
À Tel-Aviv, les analystes saluent une stratégie assumée de dissuasion. « Israël a tracé une ligne rouge claire : aucun sanctuaire pour le terrorisme, qu’il soit à Gaza, à Doha ou à Istanbul », souligne un diplomate cité par Alyaexpress-News. Pour Jérusalem, la comparaison avec la traque américaine d’Al-Qaïda est destinée à rappeler que l’État hébreu ne fait que défendre son droit à la sécurité.
Sur le plan international, cette démonstration de force place l’administration américaine dans une position inconfortable. Washington doit jongler entre son alliance stratégique avec Israël et sa relation privilégiée avec le Qatar, partenaire clé dans les négociations avec le Hamas mais aussi hôte de la plus grande base militaire américaine au Moyen-Orient, Al-Udeid.
Les prochaines semaines seront décisives : Doha acceptera-t-il de réduire son accueil des dirigeants du Hamas ? Ankara persistera-t-elle à tendre la main aux islamistes palestiniens au risque de tensions directes avec Israël ? L’avenir de l’équilibre régional se joue dans ces réponses.
Une chose est certaine : avec cette opération et ce discours offensif, Netanyahou envoie un signal clair à ses adversaires comme à ses alliés. Israël ne tolérera plus les sanctuaires pour ses ennemis. Comme après le 11 septembre pour les États-Unis, c’est une doctrine de guerre globale contre le terrorisme que Jérusalem entend désormais assumer.
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