Depuis le 7 octobre, les Juifs de France subissent presque quotidiennement des actes violents à caractère antisémite. Pourtant, quelque chose les empêche de s’installer en Israël. Ariel Kandel, directeur de l’association Qualita, évoque des obstacles bureaucratiques et l’absence de reconnaissance professionnelle dans des secteurs tels que les soins, la médecine et la psychologie.

Une montée des tensions

Selon Ariel Kandel, qui est également ancien chef de la délégation de l’Agence Juive en France, un changement radical a eu lieu depuis le 7 octobre. « Quasiment chaque Juif parle désormais de la possibilité de faire son alya. Mais malgré cela, peu franchissent le pas. »

Même si la communauté juive en France a connu des événements graves par le passé, la situation actuelle est perçue comme particulièrement menaçante. Une enquête de 2024 a révélé que près de 50 % des Français considèrent le massacre du 7 octobre non pas comme un acte terroriste, mais comme une forme de résistance, renforçant l’insécurité ressentie par les Juifs.

משה ליאון בכנס לעידוד עליית יהודי צרפת (צילום: באדיבות עמותת ''קעליטה'')

Des obstacles administratifs

Un obstacle majeur réside dans la bureaucratie israélienne, qui freine l’intégration professionnelle des nouveaux immigrants. Les diplômes et qualifications obtenus en France ne sont pas toujours reconnus en Israël, obligeant des professionnels expérimentés, comme des infirmiers ou des psychologues, à repasser des examens équivalents.

Une situation économique paradoxale

Un rapport de l’université Bar-Ilan a montré que pour chaque shekel investi dans l’intégration des olim de France, l’économie israélienne en récolte 15. Ces immigrants, souvent qualifiés, pourraient jouer un rôle clé dans la croissance économique, notamment dans les régions périphériques. Cependant, l’État israélien peine à leur offrir un cadre favorable pour leur intégration, notamment sur le plan de l’emploi.

Des freins culturels et psychologiques

Outre les obstacles économiques, l’intégration psychologique et culturelle reste un défi. Ariel Kandel cite l’exemple de jeunes immigrants souffrant de troubles post-traumatiques, incapables de bénéficier de thérapies adaptées faute de prise en charge dans leur langue maternelle.

Conclusion

Bien que les Juifs de France soient profondément attachés à Israël, les obstacles bureaucratiques et l’absence de soutien suffisant dans les domaines clés freinent leur alya. Pour Ariel Kandel, il est urgent que l’État israélien adapte ses politiques pour accueillir cette population prête à contribuer à la société et à l’économie israélienne.