Après le vote dramatique à l’ONU : l’ambassadeur d’Israël Danny Danon précise dans quelles conditions un État palestinien pourrait voir le jour

Security Council meeting on the Middle East, including the Palestinian question. Israel

Au lendemain du vote historique du Conseil de sécurité de l’ONU approuvant la proposition américaine pour Gaza, l’ambassadeur d’Israël auprès des Nations unies, Danny Danon, a accordé une interview à 103FM dans laquelle il revient sur la portée réelle de la décision, ses implications pour Israël et la question sensible d’un éventuel État palestinien. Son message est clair : contrairement aux interprétations circulant dans certains médias étrangers, la résolution ne crée pas un État palestinien et ne constitue pas une base politique contraignante — et Israël ne soutiendra jamais un tel État tant que la réalité sécuritaire n’aura pas été radicalement transformée.

Danon rappelle que la résolution du Conseil de sécurité n’est pas une déclaration de création d’un État, mais une étape dans la mise en œuvre du plan de Donald Trump, centré sur deux priorités absolues : la libération des otages et le désarmement total du Hamas. Il insiste sur le fait que ce vote est avant tout une validation internationale d’une stratégie opérationnelle, pas d’un processus politique. « Il n’y a aucune décision de créer un État palestinien. La résolution soutient la première phase du plan Trump, qui a permis de libérer des otages vivants et de rapatrier les corps de nombreux otages assassinés », rappelle-t-il.

Selon lui, la prochaine étape du plan consiste à introduire des forces internationales pour soutenir le démantèlement complet de l’appareil militaire du Hamas et établir un ordre sécuritaire durable dans la bande de Gaza. Danon souligne qu’il ne perçoit pas un enthousiasme massif dans le monde pour envoyer des forces sur le terrain, mais estime que le vote de l’ONU pourrait encourager certains États à participer. Il précise également qu’Israël n’a pas eu à voter, n’étant pas membre du Conseil de sécurité, mais a été consulté par Washington à chaque étape.

La question la plus sensible reste celle d’un éventuel État palestinien “après Gaza”. Danon est catégorique : Israël ne soutiendra jamais un État palestinien dans les conditions actuelles. « Le Premier ministre l’a dit clairement : Israël ne soutient pas un État palestinien. Si un jour les Palestiniens deviennent des artisans de paix, des gens qui respectent la vie, qui abandonnent la violence et le terrorisme, alors il sera possible d’en parler. Mais aujourd’hui, nous en sommes très loin. » Le message est limpide : Israël n’est pas disposé à répéter les erreurs des accords d’Oslo ou du retrait de Gaza.

Danon explique que la résolution votée n’est pas contraignante car elle ne s’appuie pas sur le chapitre VII de la Charte des Nations unies, celui qui impose des sanctions ou des mesures coercitives. Il la décrit comme une “invitation à l’action”, un texte diplomatique permettant aux pays désireux de contribuer à la stabilisation de Gaza d’intervenir sous un parapluie juridique minimal.

Le diplomate souligne qu’Israël se concentre sur le concret : assurer la sécurité et empêcher tout retour du Hamas, même indirect. Les discussions sur le “jour d’après” sont perçues comme secondaires tant que la menace terroriste persiste. Danon affirme que les divergences entre Israël et certains membres de la communauté internationale concernent surtout le rythme et la direction du processus politique, pas la nécessité d’une sécurité totale avant toute transition.

Il est également revenu sur la question brûlante de la vente d’avions F-35 à l’Arabie saoudite — annoncée par Donald Trump — et son impact potentiel sur l’équilibre militaire régional. Danon assure qu’une législation américaine garantit la supériorité militaire qualitative d’Israël (QME), et qu’il n’existe aucun scénario dans lequel Washington violerait cet engagement. « Des armes avancées ont été vendues à des pays arabes dans le passé, mais toujours en veillant à ce qu’Israël conserve un avantage net. Je suis convaincu que cela restera inchangé », dit-il.

Dans son entretien, l’ambassadeur évoque également les défis de la reconstruction à Gaza. Il affirme que les pays susceptibles d’envoyer des forces n’accepteront de s’impliquer que si le Hamas est durablement neutralisé. Sans cela, aucune force internationale ne prendra le risque d’opérer dans un environnement encore infiltré par le terrorisme. Il souligne que les expériences passées au Liban (UNIFIL) montrent les limites des forces internationales lorsqu’elles ne disposent pas d’un mandat clair ou de la volonté politique d’affronter les organisations terroristes.

Pour Danon, ce vote s’inscrit dans une dynamique régionale plus large : le repositionnement des États arabes modérés, la montée en puissance de l’alliance stratégique Israël–États-Unis–Arabie saoudite et l’effondrement progressif du récit pro-Hamas dans les forums internationaux. L’ambassadeur estime que l’ONU elle-même, longtemps perçue comme hostile à Israël, se retrouve contrainte de reconnaître la réalité imposée par le 7 octobre : aucune stabilité n’est possible tant que des groupes armés islamistes dominent Gaza.

Source réelle et vérifiable :
103FM – Interview originale : https://103fm.maariv.co.il


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