La ville d’Ashdod a organisé cette semaine l’un des exercices d’urgence les plus vastes jamais menés par une municipalité israélienne, simulant un scénario de destruction lourde au cœur d’un tissu urbain dense. L’exercice, coordonné par la municipalité en coopération avec les forces de sécurité nationales, visait à tester la capacité de la ville à faire face à une attaque de grande ampleur impliquant des destructions d’habitations, des blessés nombreux et un besoin immédiat de prise en charge civile et humanitaire.
L’opération a mobilisé un large éventail d’acteurs : forces de Tsahal, unités du Commandement du Front intérieur, services de secours, police, pompiers, équipes médicales, ainsi que l’ensemble des directions municipales. Le scénario simulait une frappe provoquant l’effondrement de bâtiments résidentiels, des personnes ensevelies, des familles déplacées et une désorganisation temporaire des services essentiels. L’objectif affiché était clair : vérifier que chaque maillon de la chaîne de réponse fonctionne sans délai ni rupture de coordination.
Au centre de l’exercice se trouvait le Centre municipal de service en situation d’urgence, structure clé chargée de coordonner l’accueil des habitants touchés, l’évaluation des dégâts et l’orientation vers des solutions de relogement temporaire. Ce centre, installé dans un établissement scolaire choisi pour sa robustesse et son accessibilité, a été transformé en plateforme opérationnelle regroupant travailleurs sociaux, ingénieurs, responsables de la sécurité, psychologues, représentants de l’éducation et agents administratifs.
Le maire d’Ashdod, le docteur Yehiel Lassry, a insisté sur l’importance stratégique de ce type de préparation. Selon lui, une ville résiliente ne se définit pas uniquement par ses infrastructures, mais par sa capacité à anticiper, à s’entraîner et à créer des réflexes collectifs. « La préparation sauve des vies », a-t-il déclaré, soulignant que la situation sécuritaire régionale impose aux grandes villes israéliennes un niveau de préparation permanent, y compris en période de relative accalmie.
L’exercice a permis de tester en conditions quasi réelles plusieurs procédures critiques : recherche de personnes disparues, évacuation de blessés, soutien psychologique immédiat, enregistrement des sinistrés, communication avec les familles et coordination entre les différents services. Les équipes ont également simulé des situations complexes, comme l’arrivée simultanée de dizaines de familles sans abri, la gestion de personnes âgées ou dépendantes, et la nécessité de fournir des informations claires dans un contexte de stress extrême.
Du côté du Commandement du Front intérieur, l’exercice a été présenté comme un modèle de coopération entre l’échelon local et l’échelon national. Les officiers présents ont salué le niveau de préparation de la municipalité et la qualité des échanges d’informations entre les unités militaires et les services civils. Cette synergie est considérée comme essentielle en cas de conflit majeur, lorsque les autorités locales se retrouvent en première ligne pour gérer les conséquences immédiates sur la population.
L’un des points centraux de l’exercice concernait la communication avec les habitants. Des messages simulés ont été diffusés pour tester la capacité de la ville à informer rapidement la population, à donner des consignes claires et à éviter la propagation de rumeurs. Les responsables municipaux ont rappelé que, lors d’événements réels, la qualité de l’information peut faire la différence entre panique et discipline collective.
Ashdod, en tant que grande ville côtière dotée d’infrastructures stratégiques, est considérée comme une cible potentielle en cas d’escalade régionale. La municipalité assume donc une responsabilité particulière en matière de préparation civile. Ces dernières années, la ville a investi dans le renforcement de ses structures d’urgence, la formation de son personnel et la modernisation de ses systèmes de gestion de crise. L’exercice de cette semaine s’inscrit dans une série de simulations régulières, mais son ampleur marque un saut qualitatif dans la préparation urbaine.
Les participants ont également évalué la capacité de la ville à maintenir la continuité des services essentiels, notamment l’éducation, la distribution d’aide humanitaire et l’accompagnement administratif des habitants dont les logements seraient endommagés. L’idée directrice est de réduire au maximum le sentiment de chaos et d’abandon, en offrant un cadre organisé et humain dès les premières heures suivant un événement destructeur.
À l’issue de l’exercice, les responsables ont indiqué que de nombreuses leçons seraient tirées afin d’améliorer encore les procédures existantes. Des ajustements sont déjà envisagés, notamment dans la gestion des flux de population, la rapidité de l’évaluation des dégâts et la coordination interservices. La municipalité a souligné que ces exercices ne sont pas une formalité, mais un outil vivant d’apprentissage et d’amélioration continue.
Dans un contexte régional marqué par des menaces multiples et évolutives, Ashdod envoie ainsi un message clair : la préparation civile est une composante centrale de la sécurité nationale. En se préparant au pire, la ville espère ne jamais avoir à appliquer ces scénarios en conditions réelles, mais affirme qu’elle sera prête si la situation l’exige. Pour les autorités locales comme pour les habitants, cet exercice rappelle que la résilience urbaine repose autant sur l’anticipation que sur la solidarité et la capacité collective à faire face à l’épreuve.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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