Attentat de Jérusalem : Macron condamne mais parle de « Jérusalem-Est », une déclaration plus politique que solidaire

Quelques heures aprĂšs l’attentat terroriste qui a frappĂ© JĂ©rusalem et coĂ»tĂ© la vie Ă  plusieurs civils israĂ©liens, le prĂ©sident français Emmanuel Macron a rĂ©agi publiquement. Dans son message, il a exprimĂ© sa compassion envers les victimes, mais ses mots ont immĂ©diatement soulevĂ© une controverse en IsraĂ«l : il a choisi de mentionner « JĂ©rusalem-Est » plutĂŽt que « JĂ©rusalem ». Un choix de vocabulaire qui n’est pas anodin, et qui sonne davantage comme une prise de position diplomatique que comme un message de soutien clair et direct Ă  l’État d’IsraĂ«l.

Dans sa déclaration, publiée sur le réseau X, Macron écrit :


« La France condamne avec la plus grande fermetĂ© l‘attentat qui vient de survenir Ă  JĂ©rusalem-Est. J‘adresse mes plus sincĂšres condolĂ©ances aux familles des victimes et Ă  tout le peuple israĂ©lien. La spirale de la violence doit prendre fin. Seule une solution politique permettra le retour de la paix et de la stabilitĂ© pour tous dans la rĂ©gion. »

Si les condolĂ©ances semblent sincĂšres, l’insistance sur « JĂ©rusalem-Est » a immĂ©diatement Ă©tĂ© perçue comme un signal politique. Pour beaucoup d’IsraĂ©liens, il ne s’agit pas d’un simple dĂ©tail gĂ©ographique, mais d’un message implicite : l’ÉlysĂ©e continue de considĂ©rer cette partie de la capitale comme un territoire disputĂ©, et non comme une partie intĂ©grante d’IsraĂ«l. Autrement dit, au lieu de condamner l’attaque sur JĂ©rusalem, capitale souveraine de l’État hĂ©breu, Macron choisit un langage alignĂ© sur la vision internationale d’une ville divisĂ©e.

À JĂ©rusalem, cette nuance suscite colĂšre et frustration. Alors que le pays enterre ses morts et que les forces de sĂ©curitĂ© traquent les complices des assaillants, l’opinion publique attend des alliĂ©s occidentaux une condamnation ferme, sans ambiguĂŻtĂ©s. « Ce n’est pas le moment de faire de la diplomatie sĂ©mantique », a commentĂ© un responsable israĂ©lien. « Parler de JĂ©rusalem-Est aprĂšs un massacre, c’est politiser la douleur de nos citoyens. »

Le message de Macron illustre une fois encore le fossĂ© entre la vision israĂ©lienne, centrĂ©e sur la sĂ©curitĂ©, et l’approche française, qui privilĂ©gie l’angle politique et diplomatique. Pour Paris, la solution reste celle de deux États et d’un partage de la souverainetĂ© sur JĂ©rusalem. Pour IsraĂ«l, il n’y a pas de nĂ©gociation possible avec le terrorisme qui assassine des civils.

Ce n’est pas la premiĂšre fois que le prĂ©sident français provoque des tensions. En juillet dernier, il avait annoncĂ© son intention de reconnaĂźtre un État palestinien lors de l’AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de l’ONU en septembre, un geste qualifiĂ© par JĂ©rusalem de « cadeau diplomatique au Hamas ». Quelques semaines plus tard, la vice-ministre des Affaires Ă©trangĂšres, Sharren Haskel, a mĂȘme Ă©voquĂ© la fermeture du consulat français Ă  JĂ©rusalem en guise de riposte.

Ainsi, en choisissant ses mots, Emmanuel Macron n’a pas seulement exprimĂ© de la compassion : il a envoyĂ© un signal politique lourd de consĂ©quences. Dans le contexte actuel, oĂč IsraĂ«l lutte sur plusieurs fronts contre des organisations terroristes soutenues par l’Iran, cette subtilitĂ© sĂ©mantique affaiblit la perception d’un soutien europĂ©en sans faille.

Pour IsraĂ«l, le cƓur du problĂšme reste clair : il s’agit de dĂ©fendre sa population et d’assurer sa sĂ©curitĂ© face Ă  une offensive terroriste permanente. Pour Paris, la prioritĂ© semble ĂȘtre de rappeler l’horizon diplomatique d’une solution politique. Mais au lendemain d’un massacre, la nuance « JĂ©rusalem-Est » apparaĂźt comme une provocation inutile, qui Ă©loigne encore un peu plus la France de son rĂŽle d’alliĂ© fiable aux yeux des IsraĂ©liens.



RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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