Les habitants de la bande de Gaza appellent ce réseau la « ville souterraine ». Il s’agit d’un vaste labyrinthe de tunnels, dont certains sont situés à 30 à 40 mètres sous terre. Il est utilisé pour mener des frappes, stocker des roquettes et des caches de munitions, et abrite également des centres de commandement et de contrôle du Hamas.
Étant donné que l’importation de gros équipements capables de creuser des tunnels souterrains est interdite à Gaza, les experts affirment que les terroristes l’ont fait avec des outils simples, gaspillant beaucoup de main d’œuvre et de temps. Ce réseau de tunnels est ventilé, relié aux câbles électriques et téléphoniques et revêtu de béton. On ne sait pas exactement combien une telle construction à grande échelle a coûté au Hamas.
Selon l’Agence France-Presse, citant des sources dans la bande de Gaza, les lance-roquettes cachés dans des tunnels peuvent être remontés à la surface à l’aide de trappes, tirés, puis à nouveau cachés sous terre.
Israël combat les tunnels du Hamas depuis plusieurs années maintenant. En 2014, lors de l’opération Tzuk Eitan, les forces de Tsahal sont entrées dans la bande de Gaza pour tenter d’éliminer les tunnels. En 2021, l’armée israélienne avait annoncé la destruction de plus de 100 kilomètres du métro du Hamas à l’aide de frappes aériennes.
On ne sait pas encore comment se déroulera l’opération terrestre prévue dans un avenir proche à Gaza, mais la plupart des experts et analystes s’accordent à dire qu’il s’agira d’une opération longue, difficile et sanglante. Il ne fait aucun doute que les agences de renseignement israéliennes connaissent la carte d’au moins une partie du réseau de tunnels palestinien. Cependant, de nombreux détails sont cachés, ce qui, selon les experts, rend difficile toute opération terrestre israélienne dans la bande de Gaza.
Colin Clarke, directeur de recherche au Soufan Group, un cabinet de conseil en renseignement et sécurité, a déclaré à l’AFP que le Hamas connaît ses tunnels par cœur et que certains d’entre eux contiennent des pièges. « Se préparer au combat dans de tels endroits nécessitera des renseignements approfondis dont les Israéliens ne disposent peut-être pas », a-t-il déclaré.