Ayelet Samrano, dont le fils a Ă©tĂ© abattu et enlevĂ© par un employĂ© de l’UNRWA, s’est une nouvelle fois rendue Ă l’ONU pour protester. « Une attaque, c’est quand des terroristes prennent d’assaut un festival de musique et assassinent de jeunes innocents », a-t-elle dĂ©clarĂ©.
Un combat qui résonne à l’échelle mondiale
Le combat menĂ© par Ayelet Samrano pour rĂ©cupĂ©rer le corps de son fils, enlevĂ© par un employĂ© de l’UNRWA, ainsi que pour le retour de tous les otages, continue de recevoir un Ă©cho international.
Vendredi, lors de l’ouverture de la session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, en prĂ©sence de 193 ambassadeurs du monde entier, un rapport spĂ©cial a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© par Balakrishnan Rajagopal, expert indien mandatĂ© par l’ONU sur les droits au logement Ă travers le monde. Ce rapport affirme que l’UNRWA, chargĂ©e des camps de rĂ©fugiĂ©s Ă Gaza, est « sous attaque » et exprime son « profond regret » face Ă la mort de ses employĂ©s lors d’opĂ©rations israĂ©liennes.
C’est dans ce contexte qu’Ayelet Samrano a Ă©tĂ© invitĂ©e par UN WATCH, une organisation non gouvernementale observant l’ONU, afin de tĂ©moigner devant les ambassadeurs. « Monsieur l’expert, votre rapport affirme que l’UNRWA est victime d’une ‘attaque contre sa rĂ©putation' », a-t-elle lancĂ© dans son discours.
« Je parle aujourd’hui en tant que mère. Mon fils, Yonatan, a Ă©tĂ© abattu et enlevĂ© le 7 octobre. Comme on peut le voir sur une vidĂ©o, un travailleur social de l’UNRWA a traĂ®nĂ© son corps sur le sol avant de le charger dans sa voiture. Ă€ ce jour, mon fils est toujours Ă Gaza. »
« L’UNRWA n’est pas attaquĂ©e »
Elle poursuit : « Alors laissez-moi vous expliquer ce qu’est une attaque. Une attaque, c’est quand des terroristes prennent d’assaut un festival de musique et assassinent des jeunes innocents. Une attaque, c’est lorsqu’un employĂ© de l’ONU, rĂ©munĂ©rĂ© par cette organisation, kidnappe mon fils pour l’emmener Ă Gaza. Et pas n’importe quel employĂ© : un travailleur social. Un homme dont le rĂ´le est de faire le bien, mais qui, en rĂ©alitĂ©, a commis le pire. Une attaque, c’est quand des dizaines d’autres employĂ©s de l’UNRWA ont Ă©galement pris part au massacre. Non, Monsieur l’expert, l’UNRWA n’est pas attaquĂ©e. »
Elle rappelle aussi que « un enseignant de l’UNRWA a sĂ©questrĂ© Ditsa Heyman, 84 ans, chez lui. Des terroristes ont retenu Emily Damari en otage dans un bâtiment de l’UNRWA. Vous parlez de droits humains. Mais qu’en est-il des droits de mon fils ? Qu’en est-il des otages qui souffrent encore Ă Gaza ? »
« Votre rapport indique que l’UNRWA a Ă©tĂ© ‘profondĂ©ment affectĂ©e par la mort de ses employĂ©s’. Parlez-vous du travailleur social de l’UNRWA qui a enlevĂ© mon fils et qui a Ă©tĂ© Ă©liminĂ© ? De Fatah Sharif, chef du syndicat des enseignants de l’UNRWA, qui Ă©tait Ă©galement un haut responsable du Hamas au Liban et qui a Ă©tĂ© tuĂ© ? Je vous pose la question, ainsi qu’aux Nations Unies : oĂą est mon fils Yonatan ? »
Un appel Ă la responsabilitĂ© de l’ONU
Hillel Neuer, directeur de UN WATCH, qui a permis Ă Ayelet Samrano de s’exprimer Ă l’ONU, a dĂ©clarĂ© : « L’ONU devrait s’excuser pour le fait que de nombreux employĂ©s de l’UNRWA, y compris des directeurs d’écoles et des enseignants, ont Ă©tĂ© identifiĂ©s comme ayant participĂ© au massacre du 7 octobre, et pour avoir cachĂ© des otages dans les installations de l’UNRWA et les maisons de ses employĂ©s. Ces personnes doivent ĂŞtre licenciĂ©es et jugĂ©es. Or, au lieu de cela, l’ONU ose prĂ©tendre que les victimes seraient les employĂ©s de l’UNRWA. Il Ă©tait crucial qu’Ayelet puisse prendre la parole devant le Conseil, au cĹ“ur de l’ONU, pour dire la vĂ©ritĂ© en face au monde entier. »
Ce n’est pas la première fois qu’Ayelet Samrano collabore avec UN WATCH. En aoĂ»t 2024, elle s’Ă©tait rendue en Suisse Ă l’invitation de l’organisation. Lors d’un Ă©vĂ©nement officiel oĂą parlait Ă©galement le directeur de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, elle Ă©tait montĂ©e sur scène avec un t-shirt portant l’inscription : « L’UNRWA a enlevĂ© mon fils ». Elle avait interpellĂ© Lazzarini en criant : « OĂą est mon fils, Monsieur Lazzarini ? OĂą est-il ? Pourquoi gardez-vous le silence ? »
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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