Ce mardi 7 octobre, entre Kippour et Souccoth, a eu lieu sur le Campus de l’Université Libre de Bruxelles un hommage au Professeur Joseph Wybran (z »l), Président du Comité de Coordination des Organisations Juives de Belgique et assassiné, il y a vingt-cinq ans (le 3 octobre 1989) sur le parking de l’hôpital Erasme où il dirigeait le Service d’Hémato-Immunologie. Comme à son habitude quand il s’agit d’un meurtre antisémite, la justice (avec un « j » minuscule) belge n’aurait jamais pu « trouver » le(s) coupable(s).
Une étrange rumeur a cependant circulé dans la communauté juive de Belgique, rumeur déjà rapportée – in tempore non suspecto, en mai 1996 – par un petit bimestriel francophone israélien « Ad nahar Prat ». Il semblerait que, s’étonnant de voir passer le dossier d’un patient ne comportant aucun nom, le Professeur Wybran ait demandé des éclaircissements à sa secrétaire. Celle-ci lui aurait répondu que cette anomalie était le fait d’un ordre supérieur. Allant voir dans la chambre de qui il retournait, le Président du CCOJB aurait eu la surprise d’y voir Sabri al Banna, terroriste recherché par Interpol et mieux connu sous le nom d’Abou Nidal, chef du « Fatah Conseil Révolutionnaire » – dit encore « Organisation révolutionnaire des musulmans socialistes » – responsable de nombreux attentats non seulement en Israël mais aussi, entre autres, aux aéroports de Rome et de Vienne, au Pakistan, en Grèce, aux Emirats arabes unis et en France. Choqué et laissant imprudemment éclater son indignation, Joseph Wybran aurait annoncé qu’il allait immédiatement alerter les médias. Il se serait alors fait abattre devant sa voiture par l’un des gardes de corps de l’ordure. Le « on-dit » – que nous n’avons pu recouper… mais peut-il en être autrement quand il s’agit d’un secret d’Etat !? – affirmait aussi qu’un accord avait été conclu, entre le gouvernement belge et celui de l’Etat d’Israël, selon lequel ce dernier tairait cette information en échange du fait que la Belgique ne divulguerait pas que la liquidation à Bruxelles de Gérald Bull – un ingénieur Canadien qui était sur le point de permettre à Saddam Hussein de disposer d’un canon géant dirigé vers Tel Aviv et pouvant envoyer des projectiles de dix tonnes – était l’œuvre du Mossad. Nous ne nous étendrons pas sur l’immoralité d’un tel deal où un meurtre clairement antisémite aurait été mis en parallèle avec l’exécution d’un marchand d’armes qui mettait grandement en danger la vie de populations civiles… mais nous soulignerons que – selon le journaliste flamand Georges Timmermans, rédacteur en chef du site d’information Apache (Het Geheim van Belliraj, Houtekiet, 2011) – les responsables politiques belges auraient aussi, de leur côté, conclu un pacte avec le « Fatah CR » en 1991 : contre espèces sonnantes et trébuchantes (une aide de 6,6 millions de dollars à des projets « palestiniens » dans la vallée de la Bekaa, au Liban), la prise en charge de deux « étudiants palestiniens » en Belgique et la libération de l’auteur de l’attentat contre des écoliers juifs de la rue Lamorinière à Anvers (1980), le groupe Abou Nidal acceptait de libérer le Dr Jan Cools (kidnappé au Liban en 1988), de même que la famille Houtekins (enlevée en 1985), et surtout de ne plus frapper sur le sol belge !
Déjà, lors de sa publication dans « Ad nahar Prat » (qui, cependant, s’était trompé sur le nom du chef terroriste impliqué), l’affaire semblait plausible. Elle a reçu encore plus de vraisemblance quand, en 2008, dans le cadre d’une enquête sur des opposants islamistes, la police marocaine a arrêté un certain Abdelkader Belliraj, par ailleurs agréé comme informateur rémunéré de la Sûreté d’Etat belge – après une naturalisation acquise étonnamment vite – en 2000 (Ce qui ne l’a pas empêché, en août 2001, de prendre contact – en se disant « prêt à tout » – avec la coupole d’Al Qaïda en Afghanistan et d’en recevoir pour mission de chercher des personnes pour « confectionner des armes chimiques et biologiques ».) Celui-ci ne tarda pas a avouer – et ce avec nombre de détails que seul le coupable ou un témoin direct pouvait connaître – non seulement le meurtre de Joseph Wybran (« J’ai donné le signal ! ») mais aussi ceux du Saoudien Abdullah Al Adhal, directeur de la grande mosquée de Bruxelles, de son secrétaire le Tunisien Salem Barhi (mars 1989), d’un homme à tout faire de l’ambassade d’Arabie saoudite, l’Egyptien Samir Gahelrasoul (juin 1989) et de deux Juifs Belges, Raoul Schouppe et Marcel Bille (juillet et août 1988), dont le seul tort était leur judéité. On retrouve chez lui un morceau d’ambre qu’avait emporté le meurtrier de Raoul Schouppe et il détaille aux enquêteurs comment il a recruté ses complices dans les milieux estudiantins marocains de Belgique, comment il a constitué une cellule terroriste de cinq personnes (On attend toujours – comme pour Nemmouch – que la police belge se décide à « faire avouer » ses complices qui se baladent dans la nature !) et comment il s’est mis au service d’Abou Nidal, après avoir suivi un entraînement au Liban et « voyagé » en Iran ainsi que dans le monde arabe. La mission qui lui avait été assignée ? « Tuer des Juifs et des représentants de l’Arabie saoudite pour obtenir de l’argent de ce pays ! » Il croupit actuellement dans une prison marocaine, pays où il a été condamné à perpétuité pour « Atteinte à la sécurité de l’Etat ; association de malfaiteurs en vue de commettre un attentat ; assassinats ; détention illégale d’armes… » : saluons la Justice marocaine plus efficace et, dans ce cas précis, plus honnête que son homologue belge !
Malgré tout cela, après un rapide voyage – plus d’agrément que d’étude – d’une équipe belge d’enquêteurs au Maroc, les autorités judiciaires du « Plat pays » estiment cependant que l’individu n’est pas coupable et, bien que les affaires ne soient pas prescrites, réclament le classement sans suite des dossiers : « Les aveux auraient été obtenus sous la torture ! » Ben tiens ! Imaginez la position de la Belgique devant l’opinion publique s’il s’avérait que ses élus, sa maréchaussée et ses magistrats ont couvert une série d’assassinats, qu’ils ont protégé et donné leur blanc-seing comme « indic » à un terroriste toujours en activité. Cela ferait désordre à une époque où l’Union européenne doit affronter la barbarie de l’Etat islamique, résultante d’un laxisme criminel de ses institutions. Mais nous, comme Jabotinsky, nous disons : « Le pire des cauchemars c’est l’exil et la pire des habitudes prises au cours de cet exil, c’est que le sang juif ne compte pas, qu’on puisse le répandre sans être puni, gratis. » (Extrait d’un article de Jabotinsky, paru dans le journal « Moment », Varsovie, 9 juillet 1939.)
C’est pourquoi – n’espérant plus rien du côté de la Belgique et de sa « Raison d’Etat » – nous demandons au gouvernement israélien que soit divulguée au grand public TOUTE la vérité sur l’assassinat de Joseph Wybran : ses sangs crient jusqu’à nous !
Par Yéh’ezkel Ben Avraham pour Alyaexpress-News