À l’ouverture du débat sur la loi visant à instaurer la peine de mort pour les terroristes, la Knesset a été secouée par une nouvelle polémique : les députés d’Otzma Yehudit, menés par Itamar Ben Gvir, sont entrés dans la commission de la Sécurité nationale arborant une épingle en forme de corde de pendaison. Ben Gvir a justifié ce symbole en affirmant qu’il s’agit de « l’une des options » pour l’application du futur dispositif, ajoutant qu’en cas de refus de médecins de participer à des exécutions, il avait reçu « cent propositions » de praticiens prêts à coopérer. Cette démonstration a suscité de vives réactions, notamment celle de la députée Merav Ben Ari, qui a dénoncé sur X une dérive inquiétante en déclarant que « des hallucinations sont entrées au Parlement », accusant le Premier ministre d’introduire des éléments extrémistes dans l’institution.
Dans la salle de commission, Ben Gvir a poursuivi sur un ton offensif, évoquant la fin supposée d’un « régime de complaisance » envers les détenus sécuritaires, qu’il décrit comme bénéficiant depuis des années de privilèges injustifiés. En parallèle, plusieurs organisations se sont fermement opposées à la loi. L’Association pour les droits civiques en Israël a rappelé que la peine de mort contredit le principe fondamental de la valeur de la vie humaine, estimant qu’aucun objectif punitif ou dissuasif ne saurait justifier l’exécution d’un individu. Elle a souligné que la vie n’est pas un outil au service d’un message politique.
Le débat a également mis en lumière la position du Shin Bet. Contrairement à Ben Gvir, le service de sécurité intérieure ne soutient pas l’instauration automatique de la peine capitale. Selon un représentant du Shin Bet, l’agence souhaite que chaque cas fasse l’objet d’un avis d’experts et d’une appréciation judiciaire individuelle, rappelant que les circonstances de la guerre ont transformé certaines approches sécuritaires mais ne justifient pas une application systématique d’une mesure aussi extrême. Interrogé par le député Gilad Kariv, le représentant a précisé que les craintes habituelles de flambées de violence dans les prisons, d’organisation de réseaux terroristes ou de montée en puissance du Hamas à Jérusalem ne constituaient plus, dans le contexte actuel, des risques déterminants.
La controverse n’en reste pas moins forte, d’autant que certains élus accusent Ben Gvir de faire de cette loi un instrument politique plutôt qu’une nécessité sécuritaire. Les images diffusées de l’épingle représentant une corde ont renforcé l’impression d’une mise en scène volontaire, destinée à imposer le débat dans une atmosphère de confrontation. Du côté de l’opposition, on pointe un geste indigne du Parlement, contraire à l’esprit démocratique de l’institution. Du côté de Ben Gvir, on assume une stratégie de rupture censée restaurer une forme de fermeté qu’il estime absente jusqu’ici. Le débat législatif se poursuit dans un climat abrasif, tandis que le gouvernement doit arbitrer entre les pressions idéologiques et les réserves des institutions sécuritaires.
Lien externe (autorité) :
— Israel Hayom / N12 / Presse israélienne (source de la dépêche)
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