Le prince héritier saoudien a déclaré au secrétaire d’État américain lors d’une discussion privée qu’il ne se souciait pas de la question palestinienne, mais qu’il s’inquiétait du fait que beaucoup de ses concitoyens s’y intéressaient. Ben Salmane a également affirmé qu’il n’était pas opposé à ce qu’Israël mène des opérations de lutte contre le terrorisme à Gaza, même après la signature d’un accord de normalisation. Il a ajouté qu’il estime qu’une normalisation ne serait plausible que sous une administration démocrate aux États-Unis.
Mohammed ben Salmane a affirmé lors d’une réunion privée avec Antony Blinken, secrétaire d’État américain, qu’il n’accordait pas une importance personnelle à la question palestinienne. Selon un rapport publié dans un article détaillé du magazine *The Atlantic*, qui portait sur les efforts des États-Unis pour promouvoir la normalisation entre l’Arabie saoudite et Israël, ben Salmane a exprimé une véritable inquiétude concernant l’opinion publique de son royaume à l’égard de la possibilité de normalisation, bien qu’il semble y être favorable.
Lors d’une des réunions entre les deux hommes, Blinken a demandé à ben Salmane s’il accepterait qu’après un accord post-conflit à Gaza, l’armée israélienne intervienne fréquemment dans la bande de Gaza pour des opérations antiterroristes. Ben Salmane a répondu : « Ils peuvent entrer tous les six mois, un an, mais pas immédiatement après que j’ai signé un tel accord. »
Le prince héritier, âgé de 38 ans, a expliqué qu’il craignait les critiques publiques dans son pays : « 70 % de ma population est plus jeune que moi. Beaucoup d’entre eux n’ont jamais entendu parler en détail de la question palestinienne. Est-ce que je me préoccupe personnellement du problème palestinien ? Non, je ne m’en soucie pas, mais mon peuple s’en soucie, donc je dois m’assurer que cela ait un sens. » Un responsable saoudien a cependant nié ces déclarations dans le rapport.
Ces propos ont été tenus lors d’une rencontre entre les deux hommes à Al-‘Ula, en Arabie saoudite, en janvier dernier. Ben Salmane a également confié à Blinken qu’il considérait que l’administration Biden représentait pour lui la meilleure chance de faire avancer la normalisation avec Israël, et que cela ne serait possible que sous un gouvernement démocrate, car seuls les membres progressistes du Congrès accepteraient une avancée dans le processus politique entre Israël et les Palestiniens.
Le 14 août, le site *Politico* a rapporté que ben Salmane avait déclaré à des membres du Congrès américain qu’il souhaitait promouvoir la normalisation avec Israël, mais qu’il craignait d’être assassiné par ses concitoyens. Il a fait référence à l’ancien président égyptien Anouar el-Sadate, qui a été tué par des membres des Frères musulmans après avoir signé un traité de paix avec Israël.