Le prĂ©sident amĂ©ricain Joe Biden nâest pas aussi attachĂ© aux accords dâAbraham que lâadministration Trump lâĂ©tait, a dĂ©clarĂ© jeudi soir lâancien chef du Conseil de sĂ©curitĂ© nationale, Meir Ben Shabbat.
« Biden dit les bonnes choses, mais il ne semble pas aussi engagĂ© que lâadministration Trump lâĂ©tait », a dĂ©clarĂ© Ben Shabbat lors dâune confĂ©rence virtuelle de lâINSS, mais que « je pense quâĂ©ventuellement lâadministration Biden sâimpliquera davantage sur la question, mĂȘme il avance plus lentement que « lâadministration Trump lâa fait ».
Alors que lâancien chef du NSC a dĂ©clarĂ© quâil sâagissait de ses observations et nâa pas expliquĂ© le fondement de son opinion, lâancien chef du bureau iranien du Mossad et membre actuel de lâINSS, Sima Shine, a apportĂ© certaines des siennes.
Parlant des rĂ©centes visites de hauts responsables amĂ©ricains en Arabie saoudite et en Ăgypte, Shine a dĂ©clarĂ© que ces visites intervenaient aprĂšs une pĂ©riode de nĂ©gligence et mĂȘme de tension entre lâadministration Biden et ces pays.
Au dĂ©but de son mandat, Biden a affrontĂ© les Saoudiens et lâĂgypte sur diverses questions relatives aux droits de lâhomme.
Cependant, une fois que lâadministration Biden a soulignĂ© en mai quâelle avait besoin de lâĂgypte pour aider Ă la stabilitĂ© entre IsraĂ«l et le Hamas et quâelle avait besoin de lâaide de lâArabie saoudite sur dâautres questions, Shine a suggĂ©rĂ© que les Ătats-Unis avaient nouĂ© des liens plus Ă©troits avec ces pays.
Il a notĂ© que lâadministration Biden avait bloquĂ© lâaccord de vente dâavions F-35 aux Ămirats arabes unis, qui faisait partie du paquet plus large qui a conduit Ă la normalisation. Des rapports ont indiquĂ© que lâadministration Biden Ă©tait prĂ©occupĂ©e par les liens des Ămirats arabes unis avec la Chine et que la technologie du F-35 pourrait fuir vers PĂ©kin.
Au contraire, Trump Ă©tait connu (et parfois critiquĂ© aux Ătats-Unis) pour avoir ignorĂ© les violations des droits humains commises par ces pays et pour avoir poursuivi des accords de normalisation avec une dĂ©termination obstinĂ©e.
Lâancien chef des Forces de dĂ©fense israĂ©liennes, le lieutenant-gĂ©nĂ©ral (retraitĂ©) Gadi Eisenkot, membre de lâINSS, est intervenu lors de la confĂ©rence sur lâimpact des accords abrahamiques sur la question iranienne.
Alors que la République islamique se précipite pour présenter une menace nucléaire avancée, a-t-il déclaré, « nous devons⊠nous opposer à la menace iranienne et aux organisations [terroristes] mondiales comme ISIS, al-Qaïda et les FrÚres musulmans » pour en faire le principe directeur central.
« Nous devons renforcer le camp sunnite modĂ©rĂ© (âŠ) dans la lutte gigantesque pour empĂȘcher lâIran dâobtenir lâarme nuclĂ©aire ou lâhĂ©gĂ©monie rĂ©gionale », a-t-il dĂ©clarĂ©. « Ce sera une rĂ©gion complĂštement diffĂ©rente si lâIran » atteint lâun de ces objectifs.
Eisenkot a parlĂ© de lâimportance dâun plus grand contact interpersonnel avec lâĂgypte et la Jordanie, afin que leurs populations acceptent les accords de paix que leurs gouvernements ont signĂ©s.
Shine a dĂ©clarĂ© quâIsraĂ«l et ses nouveaux alliĂ©s sunnites avaient beaucoup en commun dans la peur de lâIran, mais quâils continuaient Ă considĂ©rer la menace de la RĂ©publique islamique sous un angle diffĂ©rent de celui dâIsraĂ«l.
« Ils sont tous les deux confrontĂ©s Ă une menace, mais nous sentons que nous sommes forts et que nous pouvons y faire face », a-t-il dĂ©clarĂ©. « De plus, notre plus grande menace est nuclĂ©aire. Toutes les autres menaces sont difficiles, mais nous savons comment y faire face, comme le recours Ă la guerre de lâentre-deux-guerres [ciblant prĂ©ventivement les Iraniens envahissant la sĂ©curitĂ© de la frontiĂšre israĂ©lienne]. Pourtant, ces [pays arabes du Golfe] ont lâIran lui-mĂȘme juste Ă leur frontiĂšre. »
Lâancien responsable du Mossad a soulignĂ© plusieurs attaques dĂ©vastatrices que TĂ©hĂ©ran a lancĂ©es contre lâindustrie pĂ©troliĂšre saoudienne sur le territoire saoudien au fil des ans.
Il a dĂ©clarĂ© que les pays sunnites « sentent que lâIran les menace Ă©galement Ă lâintĂ©rieur. Ils ont de grandes communautĂ©s chiites. BahreĂŻn est Ă majoritĂ© chiite. Toujours Ă lâEst, oĂč se trouve le pĂ©trole saoudien, il y a beaucoup de chiites, donc lâIran peut menacer [les pays sunnites du golfe] Ă la fois de lâextĂ©rieur et de lâintĂ©rieur. »
« Pour nous, la question nuclĂ©aire est le problĂšme central. A chaque fois quâon leur parle, ils nous disent : âDâaccord, la question nuclĂ©aire, la question nuclĂ©aire, mais nous voulons aussi parler des questions de sĂ©curitĂ© rĂ©gionale.â
« IsraĂ«l dit toujours : sĂ©parons ces questions », craignant quâil nây ait aucun progrĂšs vers une vision unifiĂ©e sur la question nuclĂ©aire.
Shine a estimĂ© que les pays du Golfe sont « trĂšs déçus par Biden », bien quâil ait Ă©galement notĂ© quâils Ă©taient déçus par Trump pour ne pas avoir tenu toutes les promesses quâil leur avait faites.
Le prĂ©sident de la Commission des affaires Ă©trangĂšres et de la dĂ©fense et ancien chef adjoint du Mossad, Ram Ben Barak, a dĂ©clarĂ© Ă la confĂ©rence que les rĂ©cents signes de dialogue entre lâIran et les Saoudiens nâiraient pas trĂšs loin.
Ben Barak a dĂ©clarĂ© quâil sâagissait principalement dâune dĂ©cision des Saoudiens dâavoir un plan de secours au cas oĂč les Ătats-Unis abandonnent totalement le Moyen-Orient, de la mĂȘme maniĂšre quâils se sont complĂštement retirĂ©s de lâAfghanistan.
Cependant, lâancien chef adjoint du Mossad a dĂ©clarĂ© que puisque les Ătats-Unis nâabandonneront pas le Moyen-Orient aussi complĂštement quâils lâont fait en Afghanistan et que les Saoudiens ont une profonde mĂ©fiance envers la RĂ©publique islamique, le dialogue finira par dĂ©cliner.
Signe que les Saoudiens pourraient toujours essayer de ne pas trop sâaliĂ©ner TĂ©hĂ©ran, Shine a dĂ©clarĂ© quâil pensait que Riyad rejetterait toute demande future dâIsraĂ«l dâutiliser son espace aĂ©rien pour lancer des frappes aĂ©riennes contre lâIran.
Quant aux occasions manquĂ©es, Ben Shabbat a dĂ©clarĂ© quâil souhaitait que davantage de progrĂšs aient Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s avec le Soudan, qui nâa pas achevĂ© sa normalisation avec IsraĂ«l Ă ce jour.
Cependant, il a dĂ©clarĂ© que sâil Ă©tait crucial de saisir les opportunitĂ©s dans la poursuite de la normalisation, il Ă©tait Ă©galement important de ne pas ĂȘtre trop insistant et de ne pas sâaliĂ©ner un partenaire potentiel, faute de plus de patience.
Ben Shabbat a Ă©galement dĂ©clarĂ© quâun certain nombre de mouvements vers la normalisation et peut-ĂȘtre aussi avec dâautres pays potentiels ont Ă©tĂ© considĂ©rablement entravĂ©s par la pandĂ©mie de corona.
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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