Bennett attaque Netanyahu après la garantie de défense américano-qatarie : « Une débâcle stratégique que le gouvernement cache »

La révélation a fait l’effet d’une bombe diplomatique : selon des informations confirmées par Doha et relayées par les médias internationaux, les États-Unis ont accordé lundi au Qatar une garantie de défense formelle. Celle-ci stipule que toute attaque armée contre l’émirat sera considérée comme une atteinte directe à la sécurité américaine, justifiant une riposte diplomatique, économique ou même militaire de Washington.

Cette décision place le Qatar, accusé de financer et d’héberger les dirigeants du Hamas, sous le parapluie sécuritaire de la première puissance mondiale. Un basculement qui, pour de nombreux observateurs, modifie en profondeur les équilibres au Moyen-Orient.

L’ancien Premier ministre israélien Naftali Bennett n’a pas tardé à réagir. Dans une déclaration virulente, il a dénoncé ce qu’il appelle une « catastrophe politico-sécuritaire d’une gravité extrême », accusant Benjamin Netanyahu de cacher l’affaire à l’opinion publique israélienne :

« Ce même Qatar infâme, qui a financé et célébré le massacre du 7 octobre, qui protège encore aujourd’hui les chefs du Hamas, se retrouve désormais lié par une alliance défensive avec la plus grande puissance mondiale », a écrit Bennett.

Il poursuit en citant les termes mêmes du décret présidentiel américain : « Toute atteinte à la souveraineté ou aux infrastructures vitales du Qatar sera perçue comme une menace pour la sécurité des États-Unis. Dans un tel cas, Washington prendra toutes les mesures nécessaires, y compris militaires ».

Pour Bennett, c’est une véritable défaite stratégique : « Netanyahu nous le cache. Plus de 72 heures ont passé depuis l’annonce et toujours pas un mot du Premier ministre ni du gouvernement. Pourquoi Israël n’a-t-il pas tenté de bloquer cette décision ? Était-il au courant ? Y a-t-il eu un accord tacite ? ».

Au-delà de la polémique interne, cette garantie américaine au Qatar est interprétée par les analystes comme un signal fort : Washington cherche à verrouiller ses alliances dans le Golfe face à l’Iran, tout en consolidant sa base militaire stratégique d’Al-Udeid, située à proximité de Doha. Mais pour Israël, l’effet est délétère : l’émirat qui héberge les responsables du Hamas est désormais sous la protection de l’allié le plus puissant de l’État hébreu.

Les critiques rappellent également que cette séquence s’ajoute à d’autres revers diplomatiques pour Jérusalem : la reconnaissance d’un État palestinien par plusieurs pays européens, l’isolement croissant d’Israël dans certaines instances internationales, et désormais une alliance qui risque de limiter sa liberté d’action contre le Hamas.

En Israël, l’opposition s’empare de l’affaire pour accentuer la pression sur Netanyahu. Bennett appelle ouvertement à un changement de leadership : « Ce gouvernement doit partir au plus vite pour permettre à une nouvelle direction de reconstruire Israël à partir des ruines. Cela arrivera bientôt », a-t-il affirmé.

Cette nouvelle donne pose une question de fond : Israël peut-il encore compter sur une exclusivité stratégique dans ses relations avec Washington, à l’heure où les États-Unis multiplient les garanties de sécurité au Moyen-Orient ? Pour Bennett et une partie de l’opinion, la réponse est claire : l’équilibre bascule, et Jérusalem risque d’en payer le prix dans la durée.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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