Bennett sur le “Qatar-gate” : « Celui qui protège les traîtres ne peut pas rester Premier ministre une minute de plus »

L’ancien Premier ministre Naftali Bennett est intervenu avec virulence au sujet de l’affaire dite du « Qatar-gate », affirmant que toute personne qui continue de protéger des individus accusés de trahison, et de financer leur défense juridique même après la révélation des faits, viole son devoir fondamental de loyauté envers la sécurité d’Israël et ne peut, selon lui, exercer la fonction de Premier ministre ne serait-ce qu’une minute supplémentaire.

Dans une déclaration publique, Bennett a qualifié les révélations liées à cette affaire de « plus grave trahison toxique que l’État d’Israël ait connue ». Selon lui, les éléments mis au jour indiquent que, au plus fort de la guerre, le cœur même du pouvoir exécutif israélien — le bureau du Premier ministre — aurait été influencé, voire manipulé, par le Qatar, qu’il décrit comme un « État arabe-islamiste soutenant le terrorisme », à travers des flux d’argent qualifiés de « fonds souillés ».

Bennett a souligné que l’affaire dépasse largement le cadre d’un scandale politique classique. À ses yeux, il s’agit d’une atteinte directe à la sécurité nationale et à la souveraineté décisionnelle d’Israël. Il affirme que l’idée même que des intérêts étrangers hostiles aient pu exercer une influence sur la conduite de la guerre, ou sur les décisions prises au sommet de l’État, constitue une ligne rouge absolue dans toute démocratie, et plus encore dans un pays confronté à des menaces sécuritaires permanentes.

L’ancien chef du gouvernement a insisté sur la notion de responsabilité personnelle et institutionnelle. Selon lui, un Premier ministre est tenu à un devoir de vigilance maximal quant à son entourage proche et aux sources de financement, directes ou indirectes, qui gravitent autour de son bureau. Le fait, selon Bennett, de continuer à accorder une protection politique ou juridique à des personnes soupçonnées de trahison reviendrait à normaliser l’inacceptable et à envoyer un message dangereux tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.

Dans ses propos, Bennett a également mis en cause ce qu’il décrit comme une défaillance morale profonde. Il estime que la sécurité nationale ne peut être subordonnée à des considérations politiques, personnelles ou de survie gouvernementale. « Quand l’argent d’un État qui finance le terrorisme s’infiltre au sommet du pouvoir israélien, ce n’est plus une erreur de jugement, c’est une rupture du contrat fondamental entre l’État et ses citoyens », a-t-il déclaré.

L’affaire dite du « Qatar-gate » a ravivé un débat sensible en Israël concernant les relations indirectes entretenues au fil des années avec le Qatar, notamment dans le contexte de la bande de Gaza. Si certains responsables ont justifié ces contacts comme des arrangements tactiques visant à maintenir une forme de stabilité, Bennett suggère que les révélations actuelles montrent à quel point cette approche comportait des risques majeurs. Il affirme que le Qatar ne peut être considéré comme un acteur neutre, compte tenu de son soutien de longue date à des organisations hostiles à Israël.

Bennett a également dénoncé ce qu’il perçoit comme une tentative de minimisation de la gravité des faits. Selon lui, traiter l’affaire comme une polémique politique parmi d’autres revient à passer à côté de son essence : une infiltration potentielle de la prise de décision stratégique israélienne par des intérêts étrangers en temps de guerre. Il appelle à une clarification totale et à une enquête approfondie, indépendante et transparente, afin de restaurer la confiance du public.

Sur le plan institutionnel, l’ancien Premier ministre a estimé que cette affaire devrait conduire à un examen en profondeur des mécanismes de contrôle au sein du bureau du Premier ministre et des institutions sécuritaires. Il a souligné la nécessité de renforcer les garde-fous contre toute influence étrangère, en particulier dans des périodes de crise militaire où chaque décision peut avoir des conséquences irréversibles.

Les propos de Bennett interviennent dans un climat politique déjà tendu, marqué par une forte polarisation et par une méfiance accrue de l’opinion publique à l’égard des élites politiques. Pour ses partisans, ses déclarations traduisent un courage politique et une volonté de défendre des principes fondamentaux, indépendamment des considérations partisanes. Pour ses détracteurs, elles s’inscrivent dans une lutte politique plus large, même si la gravité des accusations rend difficile toute banalisation du dossier.

Quoi qu’il en soit, l’intervention de Bennett a replacé l’affaire du « Qatar-gate » au centre du débat public israélien. Elle pose des questions fondamentales sur la loyauté, la transparence et les limites de l’action politique en temps de guerre. Au-delà des responsabilités individuelles, l’affaire interroge la capacité de l’État à se prémunir contre des influences extérieures dans les lieux mêmes où se prennent les décisions les plus critiques pour sa survie.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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