Bernie Sanders accuse Israël de “génocide” à Gaza : une rupture dans le débat américain

Un séisme politique secoue Washington : le sénateur Bernie Sanders, figure de proue de l’aile progressiste du Parti démocrate, a accusé Israël de commettre un « génocide » dans la bande de Gaza. C’est la première fois qu’un sénateur américain en exercice emploie un terme aussi radical, s’alignant ainsi sur les slogans les plus hostiles à l’État hébreu. Dans une déclaration solennelle, Sanders — lui-même juif, né à Brooklyn — affirme que « la conclusion est inévitable » et dénonce « une guerre totale contre le peuple palestinien ».

L’attaque verbale de Sanders s’appuie sur des chiffres qu’il présente comme des données officielles : 65 000 morts palestiniens et 164 000 blessés en deux ans, dont 83 % de civils. Ces statistiques, invérifiables et largement contestées, proviennent en réalité de sources proches du Hamas, organisation classée terroriste par les États-Unis, l’Union européenne et Israël. En reprenant ces données sans distance critique, le sénateur contribue à légitimer un récit biaisé qui occulte systématiquement le rôle central du Hamas dans la tragédie gazaouie : lancement de roquettes depuis des zones civiles, usage cynique de boucliers humains, et détention de dizaines d’otages israéliens toujours enfermés dans les tunnels de Gaza.

Politiquement, cette sortie marque un tournant. Sanders appelle à suspendre l’aide militaire américaine à Israël, à imposer un cessez-le-feu immédiat et à intensifier l’aide humanitaire à Gaza. De telles positions, jadis marginales, gagnent aujourd’hui du terrain au sein de la gauche démocrate. Elles fragilisent la relation historique entre Washington et Jérusalem, pilier de la sécurité régionale au Moyen-Orient. Si l’administration Biden a jusqu’ici résisté à ces pressions, l’écho croissant des accusations de « crimes de guerre » ou de « génocide » pourrait compliquer la défense du partenariat stratégique avec Israël dans un climat électoral tendu.

La rhétorique de Sanders est d’autant plus paradoxale que, sur le terrain, Israël fait face à une guerre d’usure. Depuis le 7 octobre 2023, le Hamas n’a cessé de provoquer des affrontements, refusant à plusieurs reprises des trêves négociées par Washington, Le Caire et Doha. Chaque cessez-le-feu proposé a été torpillé par l’intransigeance de la direction islamiste, préférant sacrifier la population civile pour tenter de rallier l’opinion internationale. Dans ce contexte, qualifier Israël de bourreau tout en passant sous silence les crimes du Hamas revient à inverser la réalité : c’est ignorer que Tsahal mène une guerre de nécessité contre une organisation dont la charte prône explicitement l’anéantissement d’Israël.

Au-delà de l’effet médiatique, l’accusation de « génocide » révèle une stratégie : délégitimer Israël sur la scène internationale en s’appuyant sur des termes lourds de sens juridique et moral. Mais ce glissement rhétorique affaiblit la vérité historique et brouille les responsabilités. Car si Israël est critiquable pour certains choix tactiques, l’État hébreu ne cherche ni l’extermination ni le déracinement d’un peuple. Sa priorité reste la défense de ses citoyens, menacés par des roquettes, des tunnels d’attaque et une idéologie islamiste mortifère. Sanders, en épousant un discours simpliste, prend le risque de nourrir l’antisémitisme contemporain, qui prospère sur ces amalgames.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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