BHL, Finkielkraut et 48 autres juifs ont décidé de signer une tribune antisioniste dans le journal « Le Monde », sabordant leur honneur et confirmant qu’ils sont de lâches « diasporistes », même si la Judée-Samarie restera juive pour l’éternité.
Sur cette Tribune, Anne Sinclair, Benjamin Stora et Bernard-Henri Lévy, ainsi qu’une cinquantaine d’organisations juives mondiales s’élèvent, dans une tribune au «Monde», contre la politique menée par le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou.
» Nous souhaitons dire notre inquiétude face au projet du gouvernement israélien de procéder, à compter du 1er juillet, à l’annexion de certaines parties de la Cisjordanie. Un tel projet porterait atteinte aux droits du peuple palestinien et, en même temps, défigurerait le projet sioniste visant à l’établissement d’un Etat juif et démocratique.
Une annexion unilatérale serait contraire au droit international et contreviendrait à toutes les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies relatives au conflit israélo-palestinien, en particulier la résolution 2334 du 23 décembre 2016. Si elle était appliquée, l’annexion unilatérale signifierait la fin de la solution à deux Etats et anéantirait tout espoir du peuple palestinien de parvenir à l’autodétermination par des moyens non violents. Il est vain de croire que la réalité sur le terrain l’emporte toujours et à jamais sur le droit international.
Une pétition signée par près de 300 anciens officiers supérieurs de l’armée, du Mossad et de la police, tous membres de l’organisation non gouvernementale Commandants pour la sécurité d’Israël, souligne que l’annexion déclenchera une réaction en chaîne sur laquelle Israël n’aura aucun contrôle, conduisant à l’effondrement de l’Autorité palestinienne. Cela imposerait en retour qu’Israël prenne le contrôle total de toute la Cisjordanie et assume la responsabilité directe de l’existence de 2,6 millions de Palestiniens.
S’agissant de la Jordanie, fortement peuplée de réfugiés palestiniens, l’annexion risquerait de déstabiliser le gouvernement et l’obligerait à reconsidérer son traité de paix avec Israël. Le traité de paix avec l’Egypte serait également mis en péril.
Le premier ministre, Benyamin Netanyahou, a annoncé qu’Israël n’entendait pas accorder aux Palestiniens résidant dans des territoires annexés par Israël les mêmes droits civiques et politiques qu’aux Israéliens. Un tel refus serait en totale contradiction avec le régime démocratique qui est en vigueur à l’intérieur de l’Etat d’Israël.
L’annexion, si elle venait à se concrétiser, mettrait à rude épreuve les relations qu’Israël entretient avec les pays démocratiques du monde entier et risquerait de provoquer une vague de délégitimation de l’Etat d’Israël. Elle creuserait un fossé entre Israël et la plupart des Juifs de la diaspora, qui sont attachés aux principes des droits de l’homme et de la démocratie.
Dans le cadre de la mobilisation internationale lancée par J-Link, un réseau créé par plus de 50 organisations juives progressistes dans le monde, relayé en France par La Paix maintenant et JCall, nous appelons toutes les personnes partageant le souci de l’avenir d’Israël dans la paix avec ses voisins à agir au plus vite pour que le gouvernement d’Israël renonce à ce projet d’annexion. Il y va d’une certaine idée d’Israël, de la démocratie et du judaïsme. »