C’est un geste symbolique et un signal économique puissant. Ce mardi matin, l’investisseur américain Bill Ackman, fondateur et PDG du fonds Pershing Square Capital Management, a donné le coup d’envoi de la séance à la Bourse de Tel-Aviv. L’homme d’affaires, considéré comme l’un des financiers les plus influents au monde, a expliqué publiquement pourquoi il choisit d’investir en Israël – et pas seulement d’y faire des dons philanthropiques.
« Le 7 octobre a été l’un des pires jours de ma vie », a-t-il confié. « Le lendemain, j’ai compris que nous étions face à un problème bien plus profond. Quand 34 organisations étudiantes de mon université ont accusé uniquement Israël de l’attaque du Hamas, j’ai réalisé que le monde avait basculé. Neri et moi avons alors décidé d’agir – par la philanthropie, mais aussi par l’investissement. » Pour Ackman, la différence est claire : « La philanthropie résout des problèmes ponctuels. Le capitalisme, lui, peut en résoudre de bien plus grands. Être actionnaire d’une bourse, c’est être partenaire des succès d’un pays. J’ai pensé qu’il n’y avait pas de meilleur moment pour investir en Israël – et j’avais raison. »
Depuis début 2024, Ackman détient 4,99 % des parts de la Bourse de Tel-Aviv, un engagement pris en pleine guerre, alors que nombre d’investisseurs étrangers s’en détournaient. Pour Safi Zinger, président de l’Autorité israélienne des marchés financiers, ce geste équivalait à « un vote de confiance décisif dans l’économie et le marché des capitaux israéliens ». Il a salué des performances boursières « reflétant une résilience exceptionnelle », malgré les chocs sécuritaires.
Itaï Ben-Zeev, directeur général de la Bourse, a qualifié Ackman de « l’un des plus grands amis de l’État d’Israël », soulignant que, malgré la guerre et les incertitudes, « la place de Tel-Aviv a atteint des records historiques, preuve du dynamisme de la société et de l’économie israéliennes ».
Dans son discours, Ackman a évoqué sa vision géopolitique : un « reset complet » au Moyen-Orient depuis deux ans, où les traumatismes du 7 octobre pourraient paradoxalement déboucher sur une ère de stabilité. « Je crois à l’élargissement des Accords d’Abraham, à la prospérité et à la paix », a-t-il affirmé, se déclarant « très optimiste pour l’avenir ».
Au-delà du symbole, ce geste illustre la conviction d’une partie des investisseurs américains que l’économie israélienne reste une valeur sûre. Malgré le poids de la guerre à Gaza, les tensions au nord et les secousses diplomatiques, Israël conserve son image de nation start-up et de place financière innovante. Dans un climat mondial marqué par l’instabilité, ce pari sur Israël prend une valeur politique autant qu’économique.
.