Un scandale silencieux secoue le Royaume-Uni. La police du West Midlands (WMP) a officiellement recommandé d’interdire aux supporters du club israélien Maccabi Tel-Aviv d’assister au match de Ligue Europa contre Aston Villa, prévu le 6 novembre à Birmingham. Motif invoqué : « risque de troubles à l’ordre public ». En d’autres termes — les Juifs ne sont pas les bienvenus.
Selon les informations du média britannique The Athletic, la WMP a conseillé au Safety Advisory Group (SAG), l’organe municipal chargé de la sécurité des événements sportifs, de ne pas autoriser la présence des supporters israéliens au stade de Villa Park. L’UEFA, qui supervise la compétition, devrait se plier à cet avis.
Une “prévention” aux relents discriminatoires
Officiellement, la police dit craindre des « débordements » liés au contexte international. Mais sur le terrain, cette décision résonne comme une stigmatisation collective : celle de tous les Israéliens, et plus largement des Juifs. Car aucun autre club, qu’il soit turc, serbe ou algérien, n’a fait l’objet d’une telle interdiction préventive.
En pratique, cela signifie que les supporters du Maccabi Tel-Aviv — dont beaucoup sont des familles, des expatriés ou des étudiants vivant au Royaume-Uni — seront privés de leur droit le plus élémentaire : assister à un match de leur équipe.
Le précédent inquiétant d’une Europe apeurée
Depuis la guerre à Gaza, les scènes d’hostilité contre les Israéliens et les Juifs se multiplient sur le continent. Des drapeaux israéliens confisqués dans les stades français, des joueurs sifflés en Allemagne, des attaques contre des commerces casher à Londres ou Paris. Birmingham vient désormais s’ajouter à cette liste sombre, où la peur remplace la justice et où la “sécurité” devient le prétexte commode d’une exclusion morale.
Un officiel israélien cité par Infos-Israel.News résume avec amertume : « Quand les autorités britanniques affirment ne pas pouvoir garantir la sécurité de quelques dizaines de supporters juifs, elles ne protègent pas la paix — elles enterrent le courage. »
Silence gêné des instances sportives
L’UEFA, de son côté, n’a pas encore commenté publiquement la décision, mais les signaux sont clairs : elle se rangera derrière la position des autorités locales. En 2022, déjà , des rencontres européennes avaient été déplacées pour éviter des tensions politiques. Mais jamais, jusqu’ici, un club n’avait été puni pour son identité nationale.
La Fédération israélienne de football a exprimé sa « consternation » et demandé des garanties que « les équipes israéliennes ne soient pas discriminées sur le sol européen ». Du côté d’Aston Villa, le club se dit « contraint de respecter les décisions sécuritaires », tout en précisant qu’il « regrette sincèrement la situation ».
L’antisémitisme sous couvert de sécurité
Ce qui se joue à Birmingham dépasse le sport. C’est la question même de la liberté d’être juif en Europe. Sous prétexte d’éviter des affrontements, on valide une logique d’exclusion : interdire la présence des Juifs plutôt que protéger leur droit d’exister dans l’espace public.
Cette décision rappelle tristement les années 1930, où l’on conseillait déjà aux Juifs de « rester discrets pour leur sécurité ». Aujourd’hui, c’est à eux qu’on demande de renoncer à leur passion sportive pour éviter des “troubles”.
L’Europe face à ses contradictions
L’Union européenne, si prompt à condamner la haine quand elle vise d’autres minorités, reste étrangement silencieuse quand elle touche Israël. En tolérant ce type de mesure, elle envoie un message clair : les Juifs peuvent être tolérés — mais pas visibles.
Pour Israël, cette affaire n’est pas seulement une question de football. C’est un symbole, un test moral pour l’Europe. Car si des supporters du Maccabi Tel-Aviv ne peuvent pas entrer dans un stade britannique sans menacer la paix publique, que dit cela de la santé démocratique du Vieux Continent ?
Le stade de Birmingham, ce soir-là , sera plein. Mais il manquera quelque chose d’essentiel : le courage d’accueillir les Israéliens sans honte, ni peur.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
© 2025 – Tous droits réservés





