Boaz Bismuth rencontre Netanyahu : la tension monte autour de la loi sur la conscription chez les haredim

Alors que le débat sur la loi de conscription tourne à la crise politique, le député Boaz Bismuth (Likoud), président de la Commission des Affaires étrangères et de la Défense, a rencontré Benyamin Netanyahu lundi soir pour un entretien d’urgence.

Selon le communiqué officiel de son bureau, « la rencontre était prévue de longue date », mais dans les faits, elle survient au moment où les partis religieux menacent d’éclater la coalition. Les responsables ultra-orthodoxes reprochent au gouvernement le blocage du texte censé réglementer le statut des étudiants des yeshivot.

Bismuth, ancien rédacteur en chef d’Israel Hayom et désormais l’une des figures montantes du Likoud, joue un rôle stratégique : il tente d’assurer la coordination entre le gouvernement, Tsahal et les membres de la commission qu’il dirige.

« Il ne s’agit pas seulement d’un débat religieux, mais d’un enjeu national », aurait-il confié à ses collaborateurs.

Cette réunion à huis clos intervient quelques heures après que le Premier ministre a nié tout mécontentement des partis haredim : « Les ultra-orthodoxes ne sont pas furieux », a-t-il déclaré à Amit Segal. Pourtant, selon des sources proches du Shas, la patience des rabbins dirigeants touche à sa fin.

Netanyahu, soucieux de préserver la cohésion de la coalition, s’efforce d’éviter toute déclaration publique susceptible d’alimenter la controverse. Mais dans les faits, la fracture est bien là : d’un côté, les religieux qui exigent un texte protecteur ; de l’autre, les partisans d’une armée universelle, majoritairement laïcs, qui dénoncent une « injustice historique ».

Boaz Bismuth tente donc de jouer les médiateurs. Il sait que tout effondrement du consensus autour de la loi militaire ouvrirait la voie à une dissolution anticipée de la Knesset.
En coulisse, certains au Likoud estiment que la crise pourrait être utilisée comme prétexte à un remaniement interne, voire à la tenue de primaires anticipées.

Mais au-delà des manœuvres politiques, la question de la conscription demeure symbolique : elle incarne le dilemme israélien entre foi, défense et égalité civique.
Netanyahu, en recevant Bismuth, a cherché à montrer que son gouvernement continue de travailler « dans l’unité et la responsabilité ». Les faits, eux, racontent un pays où même les lois les plus fondamentales deviennent des champs de bataille.



Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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