Bras de fer Smotrich–Gantz : coalition pour « détruire le Hamas » ou capitulation ?

Le débat politique israélien prend un nouveau tournant explosif. Dans une interview accordée à Kan Reshet Bet, le ministre des Finances et chef du sionisme religieux Bezalel Smotrich a répondu à l’appel de Benny Gantz à former une « coalition pour la libération des otages » : « Gantz est invité à rejoindre une coalition qui détruira le Hamas – sans conditions préalables. Mais pas pour capituler. »

Smotrich : « Ni eau, ni électricité, ni essence pour le Hamas »

Le ministre a rejeté avec virulence ce qu’il considère comme une « lessive verbale » autour du concept de pédioun shvouïm (rachat des otages). « Bien sûr que nous voulons leur retour », a-t-il déclaré, « mais pas au prix d’une reddition. Nous sommes prêts à beaucoup, sauf à perdre la guerre. »

Smotrich a même détaillé sa vision opérationnelle :

  • évacuation de la population civile des zones de combat « pour la protéger » et isoler les terroristes ;
  • siège total sur Gaza : couper eau, carburant, électricité et nourriture ;
  • tactique de l’étau : forcer les terroristes à se rendre ou mourir dans leurs tunnels.

« Ensuite, il faudra tirer les leçons stratégiques », a-t-il ajouté. « Nous voulons annexer une large partie de la bande de Gaza, permettre la création de nouvelles implantations et montrer à nos ennemis le prix de leurs erreurs. »

Gantz : « L’extrémisme a échoué »

La riposte de Benny Gantz n’a pas tardé. « Bezalel, il est temps d’admettre la vérité : vous avez échoué à détruire le Hamas. Votre extrémisme s’est fracassé contre la réalité. Non seulement vous avez manqué l’objectif militaire, mais vous avez aussi abandonné ceux qui servent. »

L’ancien chef d’état-major accuse la coalition actuelle d’avoir prolongé les exemptions de service pour une partie entière de la population – au détriment des soldats de Tsahal. « Je ferai tout pour détruire le Hamas, mais je ne trahirai pas l’obligation morale de ramener nos otages et d’assurer un service équitable pour tous », a-t-il lancé.

Le dossier brûlant de la conscription

Smotrich a profité de son interview pour s’exprimer sur l’épineuse question du service militaire des ultra-orthodoxes : « Nous devons fixer un objectif de 50 % de conscrits haredim d’ici cinq ans. Ce ne sera pas instantané, mais c’est possible avec des cadres adaptés – yeshivot hesder, préparatoires militaires, accompagnement spécifique. »

Il prévient cependant : « La justice veut faire tomber le gouvernement. Nous ne devons pas tomber dans ce piège. L’enjeu est existentiel : augmenter la puissance de Tsahal tout en gardant l’unité nationale. »

Une fracture stratégique et idéologique

Derrière ce duel se dessine une ligne de fracture :

  • Smotrich incarne une vision maximaliste : guerre totale, siège humanitaire, annexion et implantation.
  • Gantz revendique une ligne pragmatique : priorité absolue au retour des otages et à la reconstruction d’un consensus national autour du service militaire.

L’un accuse l’autre de faiblesse, l’autre renvoie l’accusation d’échec.

Humour noir et désillusion

Sur les réseaux israéliens, certains résument l’affrontement ainsi : « Smotrich veut plus de colonies à Gaza, Gantz veut plus de conscrits en Israël. Résultat ? Personne ne voit encore plus d’otages à la maison. »

Conclusion : unité impossible ou bataille nécessaire ?

Alors que Tsahal intensifie ses préparatifs pour l’offensive finale sur la ville de Gaza, le débat politique reste incandescent. Israël est à la croisée des chemins : privilégier l’unité nationale au prix de concessions, ou persister dans une ligne dure qui promet destruction du Hamas et changements territoriaux.

Dans tous les cas, comme le rappelle Infos-Israel.News, l’essentiel demeure : vaincre le terrorisme islamiste et assurer l’avenir d’Israël, même au prix d’affrontements politiques internes.

— Infos-Israel.News

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