L’Égypte ne se contente pas de ne pas respecter l’accord de paix avec Israël, elle noue également des relations de coopération avec nos plus grands ennemis. Jusqu’à ce jour, Israël ferme les yeux sur cette réalité préoccupante qui se développe contre nous.

Depuis le déclenchement de la guerre « Épées de fer », nous assistons à une détérioration alarmante des relations entre Israël et l’Égypte. La situation s’est dégradée au point que l’Égypte a décidé de ne pas envoyer d’ambassadeur en Israël, et par réciprocité, Israël n’enverra pas non plus d’ambassadeur en Égypte. En pratique, l’Égypte abandonne l’accord de paix avec Israël sans déclaration officielle, nous tournant le dos.

De plus, non seulement l’Égypte ne respecte pas cet accord, mais elle entretient également des relations de coopération, incluant l’achat d’armements et des exercices militaires conjoints, avec les ennemis les plus déclarés d’Israël. Actuellement, l’Égypte dispose de la plus grande et la plus puissante armée du Moyen-Orient, et Israël ne dispose d’aucune réponse en cas de guerre déclarée.

Au cours des vingt dernières années, Tsahal (l’armée israélienne) a réduit six divisions de combat, des milliers de chars, 50 % de l’artillerie, ainsi que des brigades d’infanterie, de défense territoriale, des bataillons du génie, et des unités de renseignement. Le raccourcissement du service militaire obligatoire pour les hommes a également entraîné une forte baisse du nombre de soldats réguliers. Aujourd’hui, l’armée de terre de Tsahal est réduite à un tiers de sa taille d’il y a vingt ans.

Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile  :

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Par conséquent, Tsahal n’a plus assez de forces pour déployer sur la frontière égyptienne en temps de paix comme en cas de guerre. L’armée israélienne n’est pas en mesure de défendre contre une attaque égyptienne, et encore moins de contre-attaquer. Nous vivons sur du temps emprunté et sur des miracles – qui, malheureusement, ne se produisent pas toujours.

L’armée égyptienne : des données inquiétantes

Pour bien comprendre l’ampleur du problème, voici quelques éléments sur l’armée égyptienne et la manière dont Israël continue à ignorer cette réalité :

  • Augmentation significative de l’effectif et des armements : L’armée régulière égyptienne a connu une croissance de 30 % ces dernières années.
  • Extension des infrastructures militaires : L’Égypte a construit des infrastructures de stockage pour chars, artillerie, équipements d’ingénierie, etc., passant de 300 000 m² à 2,5 millions de m².
  • Préparatifs pour une guerre non conventionnelle : Des vidéos publiées montrent que l’Égypte se prépare à utiliser des armes chimiques et biologiques contre Israël, dans une usine visible sur des images satellites.
  • Erreur de stratégie israélienne : Tsahal se prépare à la guerre selon les intentions supposées de l’ennemi, plutôt que selon ses capacités réelles.
  • Violations de l’accord de paix au Sinaï : Alors que l’accord autorisait une division mécanisée et une brigade de tanks (soit 47 bataillons et 300 chars), l’Égypte déploie actuellement près de 180 bataillons dans le Sinaï — soit quatre divisions, ce qui est quatre fois supérieur à l’accord.
  • Déploiements interdits : L’accord autorise une présence égyptienne à moins de 60 km du canal de Suez. Aujourd’hui, l’Égypte déploie ses forces bien au-delà, jusqu’à El-Arish et près de Rafah.
  • Préparatifs certains à la guerre : Construction d’autoroutes militaires, bunkers pour munitions, carburant, nourriture, héliports et plus encore à l’intérieur du Sinaï.

Renseignement déficient :

  • La surveillance du Sinaï est assurée par 12 civils travaillant pour Tsahal, non formés, dirigés par un lieutenant-colonel.
  • Le renseignement israélien se concentre sur d’autres zones et ne suit pas l’évolution du renforcement militaire égyptien, ni ses nouvelles infrastructures.
  • Tsahal est donc dans un « brouillard de guerre » complet en ce qui concerne l’Égypte.

Un faux sentiment de sécurité :

L’idée souvent répétée qu’Israël pourrait, en dernier recours, détruire le barrage d’Assouan pour inonder le Nil et causer la mort de dizaines de millions d’Égyptiens est une illusion sans fondement. Cet argument ne dissuadera pas l’Égypte de déclencher une guerre si elle en décide ainsi.

Puissance actuelle de l’armée égyptienne :

  • Environ 16 divisions mécanisées et blindées
  • Environ 4 000 chars
  • Des centaines d’aéronefs
  • Une marine puissante

Recommandation stratégique :

Il est impératif de nommer un officier de renseignement (chef du renseignement) auprès du chef d’état-major, au lieu de ne compter que sur le directeur du renseignement militaire, souvent accaparé par des tâches gouvernementales et indisponible pour suivre en continu les cibles et infrastructures ennemies.

Conclusion :

Nous avions espéré que le nouveau chef d’état-major, Eyal Zamir, viendrait renforcer et reconstruire l’armée pour affronter les menaces grandissantes : la Syrie et la Turquie sur le plateau du Golan, le Hezbollah au Liban, la menace iranienne à la frontière jordanienne, l’Égypte, Gaza et la Cisjordanie.
Mais au lieu de se concentrer sur la sécurité existentielle d’Israël, Zamir a recommandé de poursuivre la guerre contre le Hamas dans le cadre de l’opération « Chars de Gédéon ». Il a promis de vaincre le Hamas et de libérer les otages. Or, non seulement Tsahal ne réussira pas, mais en se focalisant uniquement sur ce front, il néglige les menaces bien plus graves qui pèsent sur Israël, mettant ainsi directement les citoyens israéliens en danger.