Un certain nombre de variantes existantes du COVID-19 pourraient avoir le potentiel dâĂ©chapper Ă la rĂ©ponse du systĂšme immunitaire dans des populations et des minoritĂ©s spĂ©cifiques, a rĂ©vĂ©lĂ© une nouvelle Ă©tude examinant la rĂ©ponse des lymphocytes T cytotoxiques du systĂšme immunitaire dans le corps humain.
LâĂ©tude Ă©valuĂ©e par des pairs intitulĂ©e « Impact prĂ©vu du paysage mutationnel viral sur la rĂ©ponse cytotoxique contre le SRAS-CoV-2 » a Ă©tĂ© rĂ©digĂ©e par Antonio MartĂn-Galiano de lâInstitut de santĂ© Carlos III, Espagne et son Ă©quipe de recherche, et a Ă©tĂ© publiĂ©e dans le PLOS Computational Biology journal le 10 fĂ©vrier de cette annĂ©e.
La cellule T cytotoxique est une cellule effectrice qui dĂ©truit les cellules infectĂ©es par le virus, les cellules tumorales ou les greffes de tissus dans le corps humain dans le cadre de la rĂ©ponse globale du systĂšme immunitaire. Plus prĂ©cisĂ©ment, il sâagit dâune rĂ©ponse immunitaire qui ne nĂ©cessite pas dâanticorps et qui est donc cruciale pour neutraliser lâinfection par le SAR-CoV-2 chez ceux qui nâen ont pas.
LâĂ©tude examine la possibilitĂ© que les mutations COVID-19 existantes aient pu dĂ©velopper la capacitĂ© dâĂ©chapper Ă la rĂ©ponse des lymphocytes T cytotoxiques, ainsi que la probabilitĂ© que dâautres mutations Ă©voluent et dĂ©veloppent cette capacitĂ©.
La rĂ©ponse des lymphocytes T humains est codĂ©e gĂ©nĂ©tiquement par des molĂ©cules dâantigĂšne leucocytaire humain (HLA) et diffĂšre donc dâun groupe Ă lâautre dans le monde.
Ceci, combinĂ© au fait quâil existe des milliers dâĂ©pitopes possibles â la partie dâune protĂ©ine Ă©trangĂšre capable de stimuler une rĂ©ponse immunitaire â dans les agents pathogĂšnes SAR-CoV-2, signifiait quâil ne serait pas possible de suivre chaque systĂšme immunitaire humain, rĂ©ponse Ă chaque variante virale. Au lieu de cela, lâĂ©quipe de recherche a dĂ©veloppĂ© une stratĂ©gie informatique pour aborder ce problĂšme.
Dans la premiĂšre Ă©tape de lâĂ©tude, lâĂ©quipe de recherche a dĂ©terminĂ© lâensemble complet dâĂ©pitopes de la souche originale de COVID-19, dĂ©tectĂ©e pour la premiĂšre fois Ă Wuhan, en Chine.
Ce faisant, ils ont dĂ©couvert 1 222 Ă©pitopes du SRAS-CoV-2 qui Ă©taient associĂ©s aux principaux sous-types HLA, reprĂ©sentant les molĂ©cules HLA dâenviron 90 % de la population. Par consĂ©quent, ils ont dĂ©terminĂ© quâau moins 9 personnes sur 10 pourraient lancer une rĂ©ponse des lymphocytes T Ă la souche de coronavirus dâorigine.
Avec ces connaissances en main, lâĂ©quipe de recherche est ensuite passĂ©e Ă lâĂ©tape suivante, travaillant pour dĂ©terminer si la statistique a changĂ© ou non Ă mesure que le virus Ă©voluait. La possibilitĂ© que cela se produise Ă©tait Ă©levĂ©e, car les virus Ă©voluent en permanence et sont capables de produire des variants dâĂ©chappement cytotoxiques en rĂ©duisant lâefficacitĂ©, voire en supprimant entiĂšrement, les molĂ©cules HLA.
Afin dâĂ©valuer cette possibilitĂ©, lâĂ©quipe de recherche a examinĂ© 117 811 isolats de COVID-19, cherchant Ă trouver des mutations des Ă©pitopes de la souche de rĂ©fĂ©rence originale de Wuhan. Au total, les chercheurs ont dĂ©couvert que 47 % des Ă©pitopes avaient mutĂ© dans au moins un isolat existant. Beaucoup de ces mutations Ă©taient responsables de la dĂ©lĂ©tion ou de lâaltĂ©ration des molĂ©cules HLA, comme ils lâavaient soupçonnĂ©.
Ensuite, ils ont cherchĂ© Ă dĂ©terminer la nature exacte de ces altĂ©rations et dĂ©lĂ©tions, en examinant sâil existait ou non un schĂ©ma quant aux types HLA ciblĂ©s, ce qui leur permettrait de comprendre si certaines populations seraient plus vulnĂ©rables Ă ce type de Ă©vasion du systĂšme immunitaire.
En analysant les diffĂ©rentes variantes du gĂšne HLA et en trouvant celles qui Ă©taient les plus sensibles Ă lâĂ©vasion des lymphocytes T cytotoxiques, lâĂ©quipe a pu trouver des schĂ©mas rĂ©currents dans certaines rĂ©gions du monde.
Câest avec cette mĂ©thode quâils ont dĂ©couvert que les populations dâAfrique subsaharienne et dâAsie de lâEst et du Sud-Est pourraient ĂȘtre plus sensibles au coronavirus exerçant une pression sur la rĂ©ponse des lymphocytes T cytotoxiques, les rendant incapables de lancer une rĂ©ponse immunitaire.
Bien que les dĂ©couvertes soient importantes pour comprendre la rĂ©ponse immunitaire individuelle au COVID-19, les chercheurs ont indiquĂ© quâĂ lâheure actuelle, lâaccumulation de ces mutations dans des isolats indĂ©pendants est trop faible pour menacer la population humaine mondiale. Cela signifie quâactuellement, il nâexiste aucune variante de COVID-19 qui pourrait contourner entiĂšrement la rĂ©ponse des lymphocytes T cytotoxiques dans tous les sous-types HLA.
Cependant, ce que la recherche a montrĂ©, câest que certaines communautĂ©s et populations sont plus vulnĂ©rables Ă ce phĂ©nomĂšne. Cette connaissance permettra une surveillance plus Ă©troite et une meilleure comprĂ©hension de ce qui pourrait causer des Ă©pidĂ©mies locales et comment les prĂ©venir.
« Compte tenu de la lenteur de la vaccination dans certaines rĂ©gions gĂ©ographiques, une primo-infection accrue par des souches qui Ă©chappent Ă la dĂ©tection immunitaire pourrait aggraver lâimportant fardeau sanitaire et socio-Ă©conomique causĂ© par la pandĂ©mie de COVID-19 », explique lâauteur de lâĂ©tude.
« Les connaissances acquises ici peuvent aider Ă comprendre lâĂ©tat actuel de la dĂ©fense cytotoxique humaine dans le contexte de la pandĂ©mie et Ă identifier rapidement les souches Ă©mergentes qui nĂ©cessitent une surveillance Ă©troite. »
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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