Cessez-le-feu à Gaza : Israël explore une nouvelle piste pour retrouver la dépouille de l’otage Ran Gouili, condition clé du passage à la phase B

Les autorités israéliennes ont confirmé ces dernières heures l’existence d’un nouvel indice sérieux concernant le lieu possible d’inhumation de Ran Gouili, dernier otage israélien détenu sans vie dans la bande de Gaza depuis le massacre du 7 octobre 2023. Des sources sécuritaires indiquent que des vérifications préliminaires ont déjà commencé dans une zone spécifique, identifiée comme étant liée à des membres du Jihad islamique palestinien, organisation impliquée dans son enlèvement lors de l’attaque initiale.

Cette avancée intervient dans un contexte diplomatique et sécuritaire particulièrement sensible. En Israël, les responsables politiques et militaires redoutent de rester dans l’incertitude à l’approche de la phase B de l’accord de cessez-le-feu à Gaza, phase que les États-Unis cherchent activement à enclencher dans les prochaines semaines. Jérusalem conditionne toutefois toute progression vers cette étape à la restitution de la dépouille de Ran Gouili, considérée comme un impératif moral, national et politique.

Selon les évaluations israéliennes, les terroristes du Jihad islamique qui auraient enterré Ran Gouili seraient toujours en vie. Les services de renseignement estiment que si le Hamas décidait de coopérer dans le cadre des discussions sur la phase B, il pourrait exercer une pression directe sur ces éléments afin d’obtenir des informations précises sur le lieu de sépulture. En début de semaine, un responsable israélien avait déjà confirmé la reprise des recherches dans le quartier de Zeitoun, au sud de la bande de Gaza, et évoqué un « optimisme prudent » quant à une résolution prochaine du dossier.

Parallèlement à cette question centrale, les États-Unis poursuivent leurs préparatifs en vue de la mise en place d’un dispositif international de stabilisation à Gaza. Selon des responsables américains et israéliens, l’administration du président Donald Trump envisage de nommer le général américain Jasper Jeffers à la tête de la force multinationale de stabilisation, connue sous le nom d’ISF. Jeffers, qui dirige actuellement des opérations de forces spéciales au sein du Commandement central américain, avait jusqu’à récemment supervisé le mécanisme américain chargé du suivi du cessez-le-feu entre Israël et le Liban. Aucune décision définitive n’a toutefois encore été arrêtée à la Maison-Blanche.

En Israël, des inquiétudes croissantes émergent quant au manque de transparence américain sur les modalités concrètes de la phase B. Selon plusieurs sources citées dans les médias, Washington préparerait le lancement de cette étape sans partager pleinement avec Jérusalem les calendriers précis, ni la liste des pays qui composeraient la force multinationale appelée à administrer temporairement Gaza. Cette phase devrait inclure un retrait supplémentaire de Tsahal, une augmentation significative de l’aide humanitaire et la mise en place d’une administration intérimaire internationale.

Dans ce climat tendu, d’autres signaux préoccupants s’accumulent sur le plan régional. Des sources européennes à Beyrouth ont rapporté que l’émissaire américaine Morgan Ortagus aurait adressé un avertissement sévère aux autorités libanaises : en l’absence d’un désarmement des missiles de précision et des drones du Hezbollah d’ici début 2026, Israël mènerait des frappes majeures et ciblées, notamment dans la banlieue sud de Beyrouth et dans la vallée de la Bekaa. Ces avertissements s’inscrivent dans une logique de dissuasion renforcée, alors que les équilibres régionaux demeurent extrêmement fragiles.

Sur le front technologique, la société de cybersécurité Palo Alto Networks a par ailleurs révélé l’existence d’une campagne d’espionnage sophistiquée menée par le Hamas, y compris après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu à Gaza. Selon le rapport, des attaques discrètes ont visé des institutions gouvernementales et diplomatiques dans plusieurs pays arabes, dont l’Égypte, la Jordanie, le Maroc, Oman et l’Autorité palestinienne, dans le but de collecter des renseignements sensibles et de renforcer les capacités stratégiques de l’organisation terroriste.

Enfin, sur le plan intérieur israélien, des discussions confidentielles se poursuivent à la résidence du président en vue de la création d’une commission d’enquête d’État sur les événements du 7 octobre. Ces échanges, menés sous strict secret avec des représentants de familles endeuillées, témoignent de la profondeur du traumatisme national et de la volonté de faire toute la lumière sur les défaillances ayant précédé l’attaque.

À mesure que se rapproche la phase B du cessez-le-feu, le sort de Ran Gouili apparaît plus que jamais comme un point de bascule. Pour Israël, il ne s’agit pas seulement d’une exigence diplomatique, mais d’un devoir fondamental envers ses citoyens, conditionnant toute avancée politique à la restitution du dernier otage tombé aux mains des organisations terroristes de Gaza.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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