Nous pensions que de tels Ă©vĂ©nements nâarrivent que dans les films : hier, il a Ă©tĂ© rapportĂ© que la famille de Liri Albag, enlevĂ©e, avait reçu un bouquet de fleurs en guise de condolĂ©ances avec la lettre â « Que sa mĂ©moire soit bĂ©nie. Nous savons tous que le pays est le plus important ». Il ne sâest pas Ă©coulĂ© quelques heures avant que le Shin Bet nâannonce que les fleurs et la lettre avaient trĂšs probablement Ă©tĂ© envoyĂ©es par une entitĂ© Ă©trangĂšre, trĂšs probablement iranienne.
MalgrĂ© la surprise, ce nâest pas la premiĂšre fois que les rĂ©seaux dâinfluence iraniens sâagitent et jouent avec la rĂ©alitĂ© israĂ©lienne, principalement sur Internet, mais aussi dans la vie rĂ©elle. Cette dĂ©marche cruelle ne fait que rĂ©vĂ©ler les capacitĂ©s de lâennemi et la maniĂšre dont il utilise le rĂ©seau pour susciter la colĂšre et le conflit dans la sociĂ©tĂ© israĂ©lienne.
En novembre, un autre groupe appelĂ© « Tears of War » a Ă©tĂ© dĂ©couvert, comptant 2 000 membres. Les opĂ©rateurs du groupe, qui sont apparemment iraniens, ont utilisĂ© un langage et des images dures contre les membres du gouvernement, et ont finalement rĂ©ussi Ă activer certains de ses membres et Ă les amener Ă imprimer et Ă accrocher des pancartes appelant au dĂ©part de Netanyahu. Les agents nâont pas dâobjectif politique clair, mais celui de contribuer encore plus au chaos et Ă la confusion dans la sociĂ©tĂ© israĂ©lienne. En fait, non seulement les citoyens israĂ©liens tombent dans les mĂȘmes rĂ©seaux dâinfluence iraniens, puisquâil y a une semaine et demie le ministre de la SĂ©curitĂ© nationale Itamar Ben Gvir a prĂ©sentĂ© un tweet appelant Ă attaquer le Premier ministre Netanyahu, provenant dâun utilisateur non israĂ©lien, mais Ă partir dâun bot exploitĂ© par un rĂ©seau dâinfluence Ă©tranger.
Dans le passĂ©, Itamar Ben Gvir a accusĂ© les citoyens israĂ©liens dâappeler Ă ce que des policiers soient blessĂ©s, et a fait rĂ©fĂ©rence Ă un groupe Telegram appelĂ© « ProcĂšs des traĂźtres ». « Les opposants Ă la rĂ©volution ont franchi une ligne rouge », Ă©crit Ben Gvir sur son compte X (Twitter) : « Ces derniers jours, ils publient des photos de policiers accompagnĂ©es de leurs numĂ©ros de tĂ©lĂ©phone personnels, ils tentent de menacer les policiers et les empĂȘcher de faire leur travail, il sâagit dâun franchissement de ligne grave et dangereux dont le but est de harceler et de nuire aux policiers et Ă leurs familles, je soutiens pleinement les policiers. AprĂšs quelques heures, Ben Gvir est rĂ©tractĂ©, affirmant que des responsables de la sĂ©curitĂ© lâavaient informĂ© que le mĂȘme groupe Ă©tait dirigĂ© par des responsables Ă©trangers.
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Ahia Shatz, PDG de Fake Reporter, parle des rĂ©seaux dâinfluence iraniens qui existaient en IsraĂ«l depuis des annĂ©es avant mĂȘme la rĂ©volution juridique : « Nous avons dĂ©couvert des documents du rĂ©seau « IsraĂ«l deuxiĂšme », qui est le plus grand rĂ©seau qui opĂ©rait en IsraĂ«l et a rĂ©ussi Ă envoyer du matĂ©riel de propagande aux militants dans tout le pays. Les Iraniens font ainsi des IsraĂ©liens leurs agents. Ils nâont pas dâobjectif politique clair en IsraĂ«l autre que celui de crĂ©er ici le chaos et la division. Avec lâaide du rĂ©seau, ces agents iraniens atteignent le monde physique en IsraĂ«l sans ĂȘtre ici », a dĂ©clarĂ© Shatz.
« Les Iraniens ne font que sâamĂ©liorer Ă ce jeu », a dĂ©clarĂ© le Dr Yaniv Levitan, expert en guerre de lâinformation. « Les fleurs envoyĂ©es hier Ă©taient trĂšs symboliques dans la culture israĂ©lienne et la lettre Ă©tait exempte de fautes dâorthographe. Les agents iraniens enquĂȘtent sur IsraĂ«l, lâĂ©tudient bien et sont capables de mener des opĂ©rations trĂšs impressionnantes. Ils nous connaissent et savent comment nous contacter correctement. Ils parviennent Ă commander des fleurs sans Ă©veiller beaucoup de soupçons, et cette histoire ne fait que souligner Ă quel point il sâagit dâun ennemi cruel et dĂ©complexĂ©. Leur jeu est double, car sâils ne sont pas exposĂ©s, ils font ce quâils veulent, et sâils sont exposĂ©s, ils sĂšment plus de chaos et nous font douter de tout ce que nous voyons, donc pour eux câest une victoire, peu importe si nous les avons exposĂ©s ou non.  »
Le Dr Levitan ajoute que « ces rĂ©seaux existent en IsraĂ«l depuis des annĂ©es ». Selon lui, « câest une mĂ©thode de fonctionnement trĂšs apprĂ©ciĂ©e des Iraniens et il ne semble pas quâils vont sâarrĂȘter là  ». Ils collectent de nombreuses informations sur les IsraĂ©liens et savent aborder des subtilitĂ©s culturelles trĂšs impressionnantes. Ce sont des façons de faire les choses qui fonctionnent bien pour eux. »
« Nous sommes confrontĂ©s Ă un problĂšme grave qui nâest pas suffisamment traité », souligne Schatz. « On ne nous apprend pas les bases dâInternet, les lĂ©gislateurs dorment sur leurs gardes et seules de petites organisations comme âFake Reporterâ permettent aux internautes qui soupçonnent quelque chose de les contacter. Nous jouons un jeu contre un ennemi coriace. Nous sommes en guerre, et le public nâa vraiment pas les outils nĂ©cessaires pour faire face Ă cette guerre. »
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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