Dans les années 1950, Jérusalem a chargé Moshe Dayan de combattre les guérilleros palestiniens – connus sous le nom de fedayin – qui ont infiltré les frontières d’Israël depuis le Sinaï, Gaza et la Jordanie pour attaquer des soldats ou des civils et détruire les récoltes. Lorsque de simples représailles, bien que tactiquement efficaces, se sont révélées insuffisantes pour décourager de nouvelles attaques, Dayan a développé une stratégie à long terme plus sophistiquée d’utilisation de l’attrition à l’avantage d’Israël. Gershon Hacohen soutient que l’État juif peut apprendre beaucoup de l’approche de Dayan dans la lutte contre la présence iranienne en Syrie – d’autant plus que Tsahal ne peut pas simplement lancer une offensive tous azimuts pour débarrasser la Syrie des forces iraniennes:

[Dayan anticipait] deux [résultats] possibles : soit les frappes de représailles en cours réduiraient progressivement la terreur, soit elles mèneraient à la guerre et à un nouvel ordre régional. Pendant ce temps, en saisissant l’occasion d’entreprendre des frictions opérationnelles avec les forces régulières d’Égypte, de Jordanie et de Syrie, les FDI ont renforcé leurs capacités et ont pris conscience de ces capacités aux yeux de l’ennemi et de l’arène internationale en général. La qualité des performances de Tsahal dans ces opérations a sans aucun doute contribué à sa collaboration éventuelle avec la France et la Grande-Bretagne lors de la campagne du Sinaï de 1956.

Appliquant la pensée de Dayan au contexte stratégique d’aujourd’hui, les combats avec les forces iraniennes en Syrie, en particulier à la frontière du Golan, peuvent être considérés comme un moyen de déclencher un affrontement avec ces forces [tout en évitant] une guerre à part entière.

Avoir l’audace d’utiliser la force, en particulier dans une situation qui plane au seuil très réel de la guerre, comporte un risque d’escalade, mais détient également le potentiel de donner à Israël un rôle de premier plan dans la cristallisation de la coalition régionale anti-iranienne. L’objectif d’un affrontement [plus intense] [avec l’Iran] serait de montrer la supériorité opérationnelle d’Israël en prouvant sa capacité militaire et son audace stratégique, indiquant ainsi clairement que Jérusalem ne craint pas un conflit militaire pour défendre ses intérêts vitaux.