Des dizaines d’artistes ont donné une réponse négative, ou évité de donner une réponse, à une question posée par les membres de la « Open House » qui vont organiser la gay pride qui se tiendra dans la capitale, Jerusalem, dans une semaine et demie.
Pourquoi les artistes israéliens refusent de participer à la Gay pride à Jérusalem ?
Selon les membres de la « Open House », le centre de la communauté gay de Jérusalem, qui produit également et organise les événements Gay Pride le 21 Juillet, un appel à été lancé à des dizaines d’artistes pour participer à la parade.
«Nous pensions que cette année nous ne rencontrerions pas de problèmes particuliers, précisément parce qu’il y a beaucoup de sympathie suite aux événements de l’an dernier, notamment l’assassinat d’une jeune fille pendant la parade ».
La directrice Sarah Meyer-Keller, de « Open House » a ajouté : « Il y a beaucoup de sympathie sociale, beaucoup de gens viennent du pays et de l’étranger pour cet événement, comme les organisations de jeunes, et nous pensions que cela influerait aussi sur les artistes. Nous avons été surpris de découvrir que ce n’est pas le cas ».
Meyer-Keller a déclaré que l’organisation s’était tournée vers des dizaines d’artistes, mais qu’ils « ont proposé des prix élevés ou, dans la plupart des cas, ont évité de donner une réponse claire. Nous sommes très attristés car nous avons pris conscience de cette crainte de s’identifier à la communauté gay à Jérusalem ».
Meyer-Keller a ajouté qu’il y avait un écart entre le défilé de la fierté gay à Tel Aviv et celui de Jérusalem. « La communauté gay de Jérusalem est très contestée, contrairement à Tel-Aviv, où le défilé est un événement culturel et touristique», a-t-elle ajouté. «Personne n’a de problèmes à y prendre part, au contraire, mais si elle a lieu à Jérusalem et comme la parade aurait lieu dans la ville sainte, beaucoup d’artistes veulent éviter d’y participer ».
Hen, qui fait partie de la communauté gay à Jérusalem, a dit qu’il se sentait frustré par le manque de réactivité des artistes. « Après le défilé de l’an dernier, il est clair qu’en 2016, nous pensions que nous méritions de marcher dans les rues de notre capitale. Nous sommes convaincus de notre droit à être là. Je suis sûr que les engagements antérieurs et les considérations économiques de ces artistes ne sont pas des excuses mais ils semblent qu’ils ne veulent de toute façon pas être associés à l’événement ».
Amram, un autre Gay, a également souligné sa frustration lorsque les artistes préfèrent prendre une part active dans la parade de Tel-Aviv et pas à celle de Jérusalem : « Tant que la communauté est une fête communautaire qui est amusante, sympathique et agréable, ça va, mais dès que cette communauté veut parler de droits fondamentaux – la santé, la famille et le personnel, cela risque bien sûr de choquer la population locale… c’est une forme de fuite face à la réalité ».
« Les chanteurs ne sont pas coupables » dit Meyer-Keller. « La faute est à la société dans son ensemble ». La communauté religieuse est bien plus importante à Jérusalem qu’à Tel Aviv.
Beaucoup de résidents doivent se cloîtrer chez eux pour éviter de voir des hommes, des femmes et des travestis à moitié nus parader. Les manifestations ont souvent une connotation sexuelle et provocante que les résidents redoutent. Ce qui entraîne par la suite des réactions violentes de chaque côté.
Beaucoup se plaignent d’une liberté d’expression totalitaire de la part de la communauté Gay, sans respect pour les autres communautés vivant à Jérusalem. Une résidente juive de Jérusalem a dit :
« Je n’ai rien contre la communauté Gay, mais les parades sont souvent des moments de perversion sexuelle que nos enfants et nos familles ne veulent pas vivre dans une ville aussi sainte que Jérusalem. Le libre arbitre existe dans la Thora, et nous faisons tous un choix de vie personnel et intime, mais notre comportement dans un lieu public doit rester neutre, sans imposer ses idées aux autres ».