Charlie Kirk : assassiné aux États-Unis, récupéré en France

L’assassinat de Charlie Kirk, figure du mouvement pro-Trump Make America Great Again (MAGA), a bouleversé le débat politique américain. Mais c’est en France qu’il nourrit désormais un confusionnisme savamment entretenu : d’un côté, l’extrême droite qui en fait un martyr ; de l’autre, une gauche radicale qui hésite entre condamnation et justification implicite. Résultat : un mort de plus, et un débat qui tourne en rond.

Le meurtre et son contexte

Charlie Kirk, fondateur du groupe Turning Point USA, connu pour ses positions farouchement conservatrices et sa proximité avec Donald Trump, a été abattu aux États-Unis le 11 septembre. La police de l’Utah a confirmé l’arrestation d’un suspect de 22 ans, dénoncé par son propre père après des aveux confus (Associated Press, AP News).

Aux États-Unis, le meurtre a provoqué une onde de choc. Joe Biden a condamné « un acte odieux qui n’a pas sa place dans une démocratie », tandis que Donald Trump a évoqué « une attaque contre la liberté d’expression ».

La récupération politique en France

En France, la tragédie est vite devenue matière à récupération. L’extrême droite hexagonale, de Marion Maréchal à Éric Zemmour, y voit la preuve d’une « censure par la violence » et d’une « dérive totalitaire des opposants au conservatisme ». Les réseaux sociaux se sont remplis d’images de Kirk brandi comme un martyr de la liberté, gommant au passage le caractère polémique de son discours, souvent accusé de racisme et d’intolérance.

À gauche, l’embarras est palpable. On condamne du bout des lèvres – « On ne tue pas ses opposants » – mais certains commentateurs insistent aussitôt sur « la dangerosité » de ses idées, donnant l’impression que la violence physique serait presque une réponse logique. Comme l’a titré Libération, « l’assassinat de Charlie Kirk nourrit le confusionnisme » (Libération).

Une hypocrisie franco-française

Ironie du débat : les mêmes qui dénoncent l’assassinat de Kirk comme une atteinte intolérable à la liberté d’expression avaient été beaucoup plus discrets lorsque des intellectuels israéliens, ou des personnalités juives, étaient visés par des attaques violentes en Europe. Liberté d’expression à géométrie variable : sacrée pour Kirk, mais facultative pour ceux qui défendent Israël.

De même, les appels à la modération sont sélectifs. Quand il s’agit de justifier les slogans « Free Palestine » dans des manifestations françaises, les violences verbales passent pour de la « contestation légitime ». Mais quand un militant conservateur américain est abattu, on redécouvre soudain le besoin d’un débat « civilisé ».

Charlie Kirk est mort d’un meurtre absurde et condamnable. Mais en France, son décès est surtout devenu un miroir grossissant des contradictions politiques : une extrême droite qui se nourrit de martyrs, une gauche radicale qui peine à condamner sans nuance, et un centre qui s’indigne… jusqu’au prochain emballement.

Reste une évidence : on ne combat pas les idées par les balles. Et encore moins par une indignation sélective, dictée par des intérêts partisans.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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