Deux ans après l’opération Tsouk Etan (Bordure protectrice) à Gaza, en 2014, une cérémonie s’est tenue au mont Herzl en hommage aux personnes tuées lors de ces 50 jours de guerre.
Le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, a parlé d’un lien de parenté entre lui-même et les familles endeuillées des soldats tombés. Cependant, cet argument n’a pas semblé calmer la colère des parents de ceux qui sont morts au cours de l’opération.
Le discours du Premier Ministre a été interrompu et les familles des victimes ont exigé une enquête indépendante sur les événements qui ont eu lieu au cours de ces 50 jours de bataille.
Les membres des familles dont les proches sont morts ont dit : « Nous ne vous croyons pas », a crié Yoram, dont le fils Omri Tal est tombé pendant l’opération. « Mon fils est mort pour la démocratie, et non pas pour ce genre de gouvernement ». Netanyahu a répondu en disant : «Comme un frère en deuil, je comprends votre douleur ».
Ensuite Motti, dont le fils, le Sgt Mat Li, a également été tué au cours de l’opération, a annoncé que «Les familles exigeaient que le premier ministre suivent l’exemple des anciens premiers ministres, qui avaient répondu à la pression du public en acceptant une commission d’enquête».
La mère de Li, Smadar, a également appelé à un tel comité, en disant que « Le premier ministre tente de brosser un tableau optimiste, en disant qu’il avait tout organisé correctement. Si tel est le cas, quel est le problème avec la mise en place d’un tel comité » ?
Netanyahu a promis que sa porte serait toujours ouverte pour ces familles, « Les villages en bordure de Gaza sont en plein essor grâce à vos garçons. Les enfants sont en mesure de jouer dehors, grâce à vos garçons, et les agriculteurs sont en mesure de labourer leurs champs grâce aux soldats et aux commandants qui ont été appelés aux armes et se trouvaient sur la ligne de front ».
Netanyahu a détaillé les objectifs atteints au cours de l’opération. «Les objectifs du Hamas ont échoué suite a une attaque des forces aériennes, navales et terrestres. L’opération a conduit à une coopération sans précédent avec d’autres organisations qui reconnaissent de façon similaire le Hamas comme un ennemi commun. « Elle a assuré aux personnes présentes que, finalement, »le Hamas n’avait rien obtenu, et la paix était de retour dans le Sud ».
Netanyahu a également fait référence aux soldats tombés, le Lt. Hadar Goldin et le personnel Sgt. Oron Shaul, dont les corps sont encore détenus par le Hamas. Il a promis leur retour à la maison « c’est une mission permanente pour moi et nous y parviendrons, même si cela prend beaucoup de temps ».
Le Président Reuven Rivlin a fait écho aux sentiments de Netanyahu, en disant que le retour de Shaul et Goldin devaient faire «partie de toute négociation» et en évoquant leur retour en tant que « partie de notre dette morale envers nos soldats ».
Deux jours avant la cérémonie, plusieurs parents endeuillés ont envoyé une lettre demandant qu’un comité soit mis en place pour enquêter sur l’opération, dans laquelle 67 soldats et cinq civils ont été tués, des centaines de personnes ont été blessées, et pendant laquelle l’ensemble du pays fut sous la menace d’attaques de missiles.
Dans la lettre, les parents demandent de se réunir pour une commission avec le ministère des affaires étrangères et de la Défense, et de publier le rapport sur l’opération qui a été précédemment inédite au public. « Il est inapproprié de convoquer un comité qui avait déjà examiné le rapport et qui a décidé de ne pas publier son rapport»,
« Il est de votre devoir de mettre en place un comité indépendant qui enquête sur les événements et les personnes en charge, y compris le processus de prise de décision. Nous croyons en outre qu’une telle enquête devrait être transparente et satisfaire notre besoin de savoir ce qui est arrivé ».
Répondant à la critique possible qui pourrait lui être adressée dans le rapport du contrôleur, Netanyahu a déclaré que « l’opération n’était pas une seconde guerre du Liban (qui fut un échec avec la mort de plus de 100 soldats). L’accusation selon laquelle nous n’étions pas préparés et nous ne savions rien au sujet des tunnels est fausse ».