Une vaste opération de police a éclaté ce lundi matin en Israël. Des dizaines de responsables publics, parmi eux des hauts fonctionnaires de la Histadrout, des autorités locales et de sociétés publiques, ont été arrêtés par l’unité Lahav 433 dans une affaire de corruption, fraude et blanchiment d’argent d’une ampleur inédite depuis plusieurs années.
Selon le communiqué officiel, l’enquête — ouverte il y a environ deux ans — visait des soupçons de pots-de-vin et d’abus de pouvoir entre plusieurs décideurs du secteur public et des hommes d’affaires israéliens. La police affirme détenir des éléments attestant de transactions illégales ayant permis d’obtenir des avantages économiques en échange de faveurs et de marchés publics truqués.
Les enquêteurs ont procédé à des arrestations simultanées dans tout le pays, accompagnées de perquisitions dans les bureaux et domiciles des suspects. Une importante quantité de documents, d’équipements informatiques et de liquidités a été saisie à des fins de confiscation.
L’affaire, désormais publique, est supervisée par la division économique du parquet de l’État, signe que le dossier revêt une dimension nationale.
« Ce matin, la phase ouverte d’une enquête secrète de deux ans a débuté. Nous avons révélé des soupçons d’infractions liées à la probité et à l’éthique publique, commises par des responsables occupant des postes de confiance dans la fonction publique et le secteur économique israélien »,
a déclaré le commandant de Lahav 433, le commissaire Mani Benyamin.
« L’image qui se dessine montre un système de relations de type donne et reçois entre hommes d’affaires et fonctionnaires, reposant sur un échange de faveurs, de contrats et d’argent. L’unité Lahav 433 continuera, avec professionnalisme et intégrité, à mener un combat sans compromis contre la corruption publique », a-t-il ajouté.
L’unité Lahav 433, souvent surnommée le « FBI israélien », est chargée des affaires les plus sensibles de criminalité économique et politique. Ce n’est pas la première fois qu’elle s’attaque à des figures publiques d’envergure : ses précédentes opérations ont notamment concerné des maires, des dirigeants de sociétés gouvernementales et des responsables syndicaux.
Selon la police, les personnes arrêtées seront présentées dans la journée devant le tribunal de Rishon LeTsion pour prolongation de leur détention, en fonction de l’avancement des interrogatoires. D’autres suspects devraient être convoqués dans les prochains jours.
Du côté de la Histadrout, la plus puissante centrale syndicale du pays, un porte-parole a confirmé que « l’organisation coopère pleinement avec les autorités » et qu’elle « n’a aucun intérêt à dissimuler quoi que ce soit ».
Les révélations de cette affaire font l’effet d’un séisme dans le monde syndical et municipal israélien. À l’heure où la société israélienne se bat sur plusieurs fronts — sécuritaire, économique et politique —, cette enquête rappelle combien la lutte contre la corruption reste une priorité nationale.
Pour de nombreux Israéliens, cette opération spectaculaire de Lahav 433 illustre une exigence morale : celle de rétablir la confiance entre l’État et ses citoyens. Car si Israël a toujours défendu l’idée d’une justice égale pour tous, c’est dans l’application concrète de cette égalité que se mesure sa solidité démocratique.
La suite judiciaire dépendra désormais des éléments recueillis : comptes bancaires, flux financiers, et échanges électroniques. Si les soupçons sont confirmés, les inculpations pourraient viser des chefs d’accusation graves, notamment corruption, fraude fiscale, abus de confiance et blanchiment d’argent.
Mais, pour l’heure, le message est clair : aucun poste ni syndicat n’est au-dessus de la loi.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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